A la suite des attentats terroristes de 2001, des initiatives ont été prises par un certain nombre de parties prenantes internationales pour identifier les menaces et vulnérabilités associées au terrorisme. Sur la base des évaluations des risques liés au terrorisme, le GAFI a, la même année (2001), énoncé de nouvelles mesures à mettre en place par les pays à cet égard (les IX Recommandations spéciales du GAFI, dans lesquelles l’un des domaines sur lesquels il était préconisé de se concentrer était le secteur à but non lucratif (Recommandation spéciale VIII). En effet, ce secteur peut très facilement être instrumentalisé de manière abusive pour financer le  terrorisme.

Il convient de rappeler que le GAFI reconnaît l’importance du secteur à but non lucratif et apprécie les efforts déployés par celui-ci. Les mesures prévues par le GAFI concernant le secteur des OBNL doivent donc être déployées tout en protégeant dans le même temps les valeurs inhérentes à son but et à ses activités, sans les déstabiliser. Si des normes ont été posées pour protéger le secteur à but non lucratif de toute instrumentalisation en vue du financement du terrorisme, c’est pour couper les terroristes de leurs  sources de financement et créer un contexte sécurisé contre les abus. Cela va aussi dans le sens d’une protection du secteur lui-même, car les risques potentiels auxquels ce dernier est exposé pourraient entraîner une perte de crédibilité et de confiance aux yeux du public, or ce sont là deux éléments cruciaux pour le rôle du secteur à but non lucratif dans la société.

Les mesures envisagées par les Normes du GAFI concernant les OBNL visent premièrement à accroître la capacité de ces dernières à identifier les risques auxquels elles sont confrontées et à éviter de potentiels abus. On s’est toutefois rendu compte qu’étant donné la complexité du problème et l’ingéniosité avec laquelle les criminels parviennent à dissimuler leurs activités illicites, compter uniquement sur le secteur privé n’est pas suffisant à cet égard. C’est pourquoi la deuxième partie de la Recommandation 8 des Recommandations 2012 du GAFI demande aux autorités publiques de bien comprendre en permanence l’ensemble du secteur national des OBNL, ses caractéristiques et les risques que cela entraîne, ainsi que de désigner une autorité responsable de la supervision à un degré suffisant pour identifier des activités illicites potentielles.

Pour conseiller les pays en matière de mise en œuvre de mesures concernant les OBNL, le GAFI a publié un document de « Meilleures pratiques » sur la mise en œuvre de la Recommandation concernée, qui a été mis à jour régulièrement pour tenir compte de l’évolution de la situation. La toute dernière version de ces conseils s’est également fondée sur des consultations avec le secteur des OBNL, ce qui a permis au GAFI de mieux identifier les domaines de préoccupation potentiels et de cibler plus précisément les points présentant des difficultés concrètes.