Back Address to the Parliamentary Assembly

As delivered by Marija Pejčinović Burić, Secretary General of the Council of Europe

 

Monsieur le Président de l'Assemblée parlementaire,

Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Comme toujours, c’est un plaisir d'être ici –

 

Et j'espère qu'il n'est pas trop tard pour vous souhaiter à toutes et à tous une très bonne
année 2024.

Je commencerai par rendre hommage à Tiny Kox –

Qui a exercé avec distinction la fonction de Président de cette Assemblée –

Et je vous félicite, Monsieur Rousopoulos, pour votre élection en tant que son successeur.

Les présidents sortant et entrant sont originaires de différentes régions de notre continent et de différentes familles politiques –

Mais ils sont unis par leur foi dans les droits humains, la démocratie et l'État de droit.

Et leur engagement indéfectible au sein de cette Assemblée.

C'est ainsi que cela devrait être –

Et pour ma part –

Je me réjouis de travailler avec votre nouveau président et avec vous toutes et tous dans les mois à venir.

Dans le cadre d'un Conseil de l'Europe uni et efficace.

Le travail ne manque certainement pas.

L'Europe continue de vivre une période des plus troublées.

Depuis le début de mon mandat, il y a notamment eu une pandémie mondiale –

Une guerre d'agression brutale, illégale et continue menée par la Fédération de Russie contre notre État membre, l'Ukraine –

Et une tendance profondément alarmante au recul démocratique dans de nombreuses régions de notre continent –

Alimentée par la montée des populistes et des nationalistes extrémistes qui cherchent souvent à saper le multilatéralisme –

Et les institutions qui le soutiennent.

Je pense que nous avons répondu à ces défis de la bonne manière.

En soutenant les gouvernements nationaux afin qu'ils puissent répondre à la Covid-19 de manière à protéger la santé des personnes tout en respectant leurs droits humains –

En excluant la Fédération de Russie de notre Organisation et soutenir l'Ukraine au moment où elle en a le plus besoin –

Et en poursuivant nos travaux normatifs, de suivi et de coopération –

Face aux mouvements anti-droits qui ciblent des groupes spécifiques –

Les femmes, les personnes LGBTI, les migrants, les réfugiés, les demandeurs d'asile, et bien d’autres.

Ces mouvements dont les campagnes nous menacent finalement toutes et tous.

Tous les organes de notre Organisation ont tenu bon –

Y compris cette Assemblée –

Et nous avons raison de continuer ces combats.

Mais j'ai également été très claire sur un point :
les gouvernements de nos États membres doivent également jouer leur rôle.

Nous avons besoin d'une volonté politique au niveau national –

Qui permette la coopération au niveau international –

Si nous voulons stopper et inverser le recul démocratique que nous observons aujourd'hui.

Lors du Sommet des chefs d'État et de gouvernement qui s'est tenu en Islande en mai dernier, j'ai appelé les dirigeants européens à prendre leurs responsabilités.

Et c'est ce qu'ils et elles ont fait.

La déclaration de Reykjavík a donné un nouvel élan à notre travail.

Non seulement il y a eu un réengagement au plus haut niveau politique à respecter les principes fondamentaux –

Les valeurs et les normes de l'Organisation –

À mettre en œuvre la Convention européenne des droits de l'homme –

Et exécuter les arrêts définitifs de la Cour européenne des droits de l'homme –

Mais il y a aussi eu un accord sur des mesures spécifiques qui permettront de relever les défis majeurs de notre époque –

Nombre d'entre elles étant inimaginables lors de la création du Conseil de l'Europe il y a trois quarts de siècle –

Et sur tous ces points, nous allons de l'avant et nous progressons.

La déclaration de Reykjavík donne notamment une impulsion à respecter un nouvel ensemble de principes pour la démocratie –

Qui permettra de mesurer la santé de nos démocraties –

Afin d’identifier les retours en arrière –

Et l'aide nécessaire pour y remédier –

Nous avons mis en place un nouveau Comité chargé de faire avancer ce travail.

Nos travaux sur une nouvelle convention-cadre relative à la conception, au développement et à l'application de l'intelligence artificielle ont également été soutenus à l’unanimité –

Un processus ouvert aux pays du monde entier –

Qui a déjà prouvé son attractivité –

Et qui vise à produire un traité juridiquement contraignant, le premier du genre, dont l’ouverture à la signature est prévue en mai de cette année.

Ce traité visera à garantir que l'essor de l'intelligence artificielle puisse se faire de manière bénéfique pour nos sociétés et dans le respect de nos droits –

Sans les affaiblir.

De même, la déclaration de Reykjavík a reconnu la triple crise planétaire de la pollution, du changement climatique et de la perte de biodiversité –

Les graves implications de cette situation pour les droits humains –

Et la nécessité d'une réponse multilatérale plus forte.

À cet égard, des travaux sont en cours sur un traité abordant les droits humains et l'environnement –

Et sur une nouvelle Convention pour protéger l'environnement par le biais du droit pénal.

Mais bien sûr, le sommet de Reykjavík a également été l'occasion d'apporter un soutien supplémentaire et tangible à l'Ukraine et à son peuple.

Cela a été, et restera, notre priorité absolue.

Je me réjouis donc que le leadership européen ait approuvé le projet de création d'un nouveau Registre des dommages qui recensera les pertes et les dommages infligés par la Russie sur le terrain –

Et qui constituera le premier pas nécessaire vers un mécanisme international d’indemnisation.

Ce Registre unique a été rejoint par la plupart de nos États membres, ainsi que par l’UE et d’autres parties au-delà de l’Europe.

Son conseil d'administration a été nommé, s'est réuni et a récemment élu l'ancien Président de la Cour, Robert Spano, au poste de président –

Les premières demandes devraient être soumises pour traitement dans les deux prochains mois.

 

*****

 

With an office up and running in The Hague and a satellite office due to open soon in Kyiv, the Register of Damage has come a long way in a short time.

This is a statement of our determination that Russia will be held accountable for its crimes –

Without which, a just peace will be impossible.

That commitment to accountability –

Coupled with a determination to help the Ukrainian people –

Also prompted leaders at our Summit to agree on the need to support children in need.

That is why we are now at work on measures to help young Ukrainians who have fled to other Council of Europe member states –

And who are often traumatised, vulnerable or separated from their parents or guardians.

Our Consultation Group on the Children of Ukraine was set up towards the end of last year.

It encourages discussion and the exchange of information about the policies that can best support these children –

With a focus on transnational procedures and co-operation –

So that effective guardianship systems are in place in every country involved –

And these young people are identified and supported in the best way possible.

We are also appalled by Russia’s removal of Ukrainian children to the Russian Federation.

Those children must be returned –

And we will continue our efforts to hold Russia accountable for this specific crime through the work of our Lanzarote Committee and the Convention on Protection of Children against Sexual Exploitation and Sexual Abuse.

All of this supplements our other ongoing support for Ukraine –

Including our advice to the General Prosecutor in the investigation of gross human rights violations by Russia –

Our Action Plan on Resilience, Recovery and Reconstruction which aims to reinforce the country’s institutions through common European standards –

Now and whenever the aggression ends –

And our readiness to help Ukraine undertake the reforms required for its future membership of the European Union –

Given last month’s decision by EU leaders to open accession negotiations.

There was of course agreement on other issues in the Reykjavík Declaration –

And on follow-up action –

And none of this takes away from the range of ongoing and evolving challenges that remain at the heart of what we do –

Whether that’s fighting for freedom of expression and the safety of journalists –

Ensuring freedom of assembly and association and pushing back against the use and misuse of laws to prevent lawful protest and shrink civic space –

Or our work to protect national minorities, minority languages or social rights –

Or to prevent corruption, or human trafficking or the scourge of violence against women and domestic violence and gender inequality.

All of this – and so much more – is required not just to stop democratic backsliding –

But as the precondition to building a just and resilient society for all –

To push forward the frontiers of democratic life –

And ensure that every individual can live in the safety, security and dignity that come when human rights are protected and the rule of law holds firm –

A just and resilient society for all.

In November, our member states agreed – upon my proposal – the first real terms increase in the Council of Europe’s budget for 17 years.

In doing that, they acknowledge the urgency of these times –

The size of the challenge –

And the scale of the additional work that we will carry out.

This Assembly will benefit directly from that increased investment –

Just as all Europeans will benefit from our work, together, to advance their interests.

Distinguished parliamentarians –

This May we will celebrate the 75th anniversary of the Council of Europe –

And I think it is important to recognise how far we have come.

No other continent has ever put in place a common legal area, protecting and promoting common standards in human rights, democracy and the rule of law.

Doing so has transformed the lives of millions of Europeans, and for the better.

This is something to celebrate.

But there can be no doubt that the standards we have set are being attacked and undermined –

That they must be defended robustly and effectively –

And that the new challenges of the 21st century must be held to those same standards for the sake of every citizen.

The Reykjavík Declaration has given us new hope and a renewed determination.

I hope that you will all play your part in the work that follows here in Strasbourg –

But, crucially, back home in your member states too –

Advocating for our standards, and pressing your governments to do their part by applying those standards in all ways, at all times –

So, that this 75th anniversary year is remembered as one in which Europe reset its course and headed once again towards a future defined by human rights, democracy and the rule of law.

 

Thank you – and I look forward to your questions.

 

Strasbourg 25 January 2024
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