"As delivered by Marija Pejčinović Burić, Secretary General of the Council of Europe"
Vice President of the Congress of Local and Regional Authorities,
Distinguished members,
This Session of the Congress takes place against a terrible backdrop in Europe.
Few would have imagined the return of conflict on the scale that we see in Ukraine today.
Nor how quickly the lives of millions of its citizens would be upended.
Each day of the Russian Federation’s shocking, appalling and ongoing aggression brings gruesome new stories to our attention.
Cities cut off from food, electricity and water supplies.
Over three million Ukrainians turned into refugees with more fleeing for their lives each and every day.
Children’s hospitals, civilian-packed theatres, and score upon score of apartment blocks and homes torn apart by bombs, with many left dead and injured.
A history of violence has returned to our continent.
And it is proving as devastating as ever.
That all of this continues to be inflicted on one of our member states only adds to the horror we feel.
The values on which our Organisation is based – human rights, democracy and the rule of law – have been cast aside –
Peace and the greater unity of Europe have been disregarded –
And the awful consequences continue to unfold.
So, your Session this week takes place with the Ukrainian people at the forefront of our thoughts and concerns –
And it takes place without representatives from the Russia’s local and regional governments.
This follows the Committee of Ministers’ decision last Wednesday to expel the Russian Federation from our Organisation, with immediate effect.
And that was the right decision –
the only decision – they could make.
After all, it is incumbent upon all of us to do what we can to support Ukraine and to oppose the violence that we are seeing.
This is true of governments, elected representatives, and international organisations alike.
The Committee of Ministers’ decision was difficult but necessary:
Necessary because of the inability of a member state with more than a quarter century’s standing here, to abide by the principles, values and common legal standards that bind our countries together.
That failure belongs to the Russian authorities.
People in Ukraine are paying the highest price for it - with their very lives.
But people in Russia will pay dearly too.
Because it is Russia’s citizens who now face a future without the fundamental rights that are protected by the European Convention –
Without the opportunity to appeal for justice at the Strasbourg Court –
And without a place in this pan-European family that has always worked to give each individual a better future.
Dear members of the Congress, our ability to implement co-operation activities on the ground in Ukraine right now is extremely limited.
But within the terms of our mandate, we are able to take other specific actions to assist.
This includes helping member states to support Ukrainian refugees who arrive on their territory:
A challenge that cannot be fully met without the engagement and organisation of local and regional governments.
And on this most pressing issue, our Human Rights Commissioner, my Special Representative on Migration and Refugees and a financial grant from our Development Bank are all dedicated to making a difference too.
We are also at work on a package of priority measures that could be implemented as soon as the armed conflict ends.
Part of our commitment to this much-valued member state is our readiness to assist and adapt in light of the circumstances as they evolve.
At the other end of the ongoing attack, Ukraine will need the Council of Europe all the more as it rebuilds a robust democracy to serve its citizens.
Only very recently, at the end of last year, I made an official visit to the country.
I went to its administrative border with Crimea and met people from local NGOs.
Their stories were deeply moving.
I told them that I would do everything possible within the mandate of our Organisation to ensure respect for everyone’s human rights.
And I meant it.
We were there, on the ground, before this violence.
And we will be there after it ends too.
We are acutely aware of the needs of our employees in Kyiv too.
In these difficult days, we are doing everything we can to assist our Ukrainian colleagues and their families.
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Nous devons bien sûr aussi nous tourner vers l’avenir.
Le départ de la Russie de notre Organisation aura de nombreuses conséquences, pas seulement politiques, mais aussi juridiques, pratique et budgétaires.
Le Comité des Ministres, l’Assemblée parlementaire et le Secrétariat ont déjà commencé à se pencher sur ces questions pour clarifier les décisions qui doivent être prises.
C’est un dossier complexe, dont l’examen prendra du temps, mais il est essentiel que nous fassions les choses correctement.
Sur le plan financier, nous faisons déjà des projections pour évaluer l’impact potentiel de cette situation sur le Programme et Budget, et nous déterminerons les mesures qui pourraient être prises.
Cela dit, certains pays ont déjà annoncé que le Conseil de l’Europe ne devrait pas souffrir financièrement de la décision de suspendre la représentation de la Russie, ce dont je me réjouis.
Je salue également les efforts faits par des membres du Congrès et de l’Assemblée parlementaire pour assurer la viabilité financière de notre Organisation.
Car, vous le savez, avant même ces événements, l’Europe était confrontée à de nombreux défis dans les domaines des droits de l’homme, de la démocratie et de l’État de droit.
Et ces problèmes n’ont pas disparu.
D’ailleurs, votre Session avait pour objet de s’attaquer à certains de ces problèmes, avec l’examen de rapports de suivi sur certains États membres et de rapports d’observation des élections dans d’autres pays, ou encore avec des débats sur les discours de haine et les « fake news », ainsi que sur l’impact de la participation des jeunes au niveau local.
Je sais aussi que d’importants projets de coopération sont en cours ou en préparation au Congrès, de même que des travaux sur la transition numérique et l’intelligence artificielle, l’élaboration d’un manuel consacré à l’environnement et aux droits de l’homme, ou encore la création d’une base de données sur la participation civile, qui permettra aux collectivités locales et aux ONG de partager leurs bonnes pratiques.
Tout cela pourrait paraître dérisoire au vu de ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine.
Pourtant, tout cela a bel et bien son importance.
Car la mise en pratique de nos valeurs ne peut pas être imposée d’en haut.
Une culture démocratique, fondée sur les droits de l’homme, doit s’enraciner aussi au niveau local et régional, là où les individus sont le plus proche les uns des autres, le plus proche des responsables dont les décisions ont des conséquences directes sur leur vie quotidienne, le plus proche, aussi, des élus qui défendent leur cause.
Que ceux qui pourraient en douter regardent ce qui passe dans les villes et les villages d’Ukraine, où les maires et les autres responsables politiques locaux font preuve d’un courage, d’une loyauté et d’un sens des responsabilités extraordinaires à l’égard des populations qu’ils représentent.
Avec des conséquences parfois terribles pour leur propre sécurité.
Chers amis, depuis quelques temps, on a l’impression que d’énormes vagues viennent s’abattre sur notre continent.
D’abord le populisme et les extrémismes nationalistes, puis la covid-19, et maintenant, en voilà une autre, qui prend la forme terrible de la mort et de la destruction dans l’un de nos États membres.
Que tout ça est démoralisant !
Mais nous ne devons pas nous laisser aller.
Face à chacun de ces événements, comme dans bien d’autres cas, la réponse est dans les principes qui nous sont chers, et dans l’application des règles que nous sommes les seuls, ici, sur ce continent, à nous être fixé.
C’est lorsque cette philosophie est mise en échec que les problèmes empirent.
Alors le moment est venu de nous montrer à la hauteur et de mettre en pratique les leçons que nous avons apprises de l’action menée par cette Organisation depuis plus de 70 ans.
Pour ce qui est de l’avenir, l’occasion s’offre à nous de réaffirmer notre attachement aux valeurs européennes et de faire en sorte que le Conseil de l’Europe soit plus fort, plus uni et plus cohérent pour le bien de chacun.
Nous aurons besoin de la détermination des dirigeants nationaux et internationaux, ô combien !
Mais nous aurons besoin aussi de l’engagement des responsables locaux et régionaux.
Je vous remercie.