Comment renforcer les structures nationales chargées de la lutte contre la traite ? Cette question était au centre de la plus grande réunion annuelle des coordinateurs et rapporteurs nationaux de lutte contre la traite, le 6 juin 2023, au siège du Conseil de l’Europe, à Strasbourg, France.
Le Bureau du Représentant spécial et coordinateur de l'OSCE pour la lutte contre la traite des êtres humains (OSR/CTHB) et le Conseil de l'Europe (CoE) ont co-organisé la réunion.
Plus de 130 participants, représentant près de 60 pays du Conseil de l’Europe et des régions de l’OSCE, et au-delà, se sont réunis pour discuter des moyens de renforcer les mandats et les rôles des coordinateurs et rapporteurs nationaux de lutte contre la traite (NAC et NAR) ou des mécanismes équivalents. Ce sont des éléments essentiels d'une stratégie nationale efficace de lutte contre la traite, de préférence placés à un poste de haut niveau au sein du gouvernement, pour mieux tirer parti, diriger et harmoniser les différents instruments pour lutter contre la traite et maximiser leur impact.
« Aujourd'hui, le risque élevé d'exploitation signifie qu'il existe un besoin et une obligation urgents d'agir. Pour réussir à surmonter les défis auxquels nous sommes confrontés, il faut un leadership national », a souligné la Secrétaire Générale de l'OSCE, Helga Maria Schmid, dans son allocution de bienvenue.
Andrea Salvoni, Coordinateur par intérim de l'OSR/CTHB de l'OSCE, a ajouté, dans ses remarques liminaires, que « malheureusement, les États ne font toujours pas un travail suffisant pour identifier et protéger les victimes de la traite. En effet, les données nous indique que moins de 1 % de toutes les victimes de la traite sont identifiées, et bien trop peu de celles qui sont identifiées reçoivent les services et le soutien dont elles ont besoin, adaptés à leurs vulnérabilités et circonstances spécifiques ».
« Notre devoir collectif est de veiller à ce que la lutte contre la traite des êtres humains reste en tête de l'agenda politique aux niveaux national, régional et international », a déclaré Maria Spassova, vice-présidente du Comité des Parties à la Convention du Conseil de l'Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains. « La Déclaration de Reykjavik, récemment adoptée par les Chefs d’Etats et de gouvernement du Conseil de l'Europe a souligné la nécessité de lutter contre la traite et d'intensifier la coopération internationale », a-t-elle ajouté.
« Les réunions annuelles des coordinateurs et rapporteurs nationaux de lutte contre la traite offrent une plate-forme d'échange d'informations et d'idées, et renforcent leur détermination à orienter l'action contre la traite des êtres humains face aux nouveaux défis et aux priorités concurrentes », a conclu Petya Nestorova, Secrétaire exécutive de la Convention anti-traite du Conseil de l’Europe.
Mieux identifier et aider les personnes étrangères victimes de la traite transnationale, renforcer l'utilisation proactive des enquêtes financières, comprendre et traiter la traite des êtres humains à des fins de criminalité forcée et renforcer les mandats et rôles des coordinateurs et rapporteurs nationaux figurent parmi les points à l’ordre du jour des ateliers de travail durant cette réunion de deux jours.