Retour Publication du deuxième rapport du GRETA sur la République de Moldova

Chisinau

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Le Groupe d’experts du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains (GRETA) a publié aujourd’hui sa deuxième évaluation sur la République de Moldova. Le rapport examine les évolutions dans la mise en œuvre de la Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains depuis la publication du premier rapport d’évaluation du GRETA sur la République de Moldova en février 2012.

D’après le rapport, des progrès ont été accomplis dans un certain nombre de domaines. Le cadre juridique de la lutte contre la traite des êtres humains a été davantage développé, y compris par l’incrimination de l’utilisation des services d’une victime de la traite et des sanctions plus sévères contre les trafiquants. Des efforts ont été déployés afin que plus de catégories de personnels soient formés à la traite et que la sensibilisation aux risques de la traite se poursuive, y compris par la promotion d’une utilisation sûre d’internet. En outre, le nombre de places disponibles pour les victimes de la traite dans des foyers spécialisés a été considérablement augmenté.

Cependant, le rapport met en lumière plusieurs domaines dans lesquels des améliorations supplémentaires sont nécessaires. Le GRETA demande aux autorités moldoves de financer de manière adéquate l’assistance aux victimes et les mesures de protection prises à leur égard et d’assurer que toutes les victimes se voient garantir un accès effectif aux soins de santé publique. S’agissant spécifiquement des enfants victimes de traite, le GRETA exhorte les autorités à accroître le travail de proximité de sorte à les identifier, leur fournir un hébergement et des services adaptés et à prévoir un suivi à long terme de leur réinsertion sociale.

Le GRETA note les efforts accomplis en matière de prévention de la traite aux fins d’exploitation par le travail mais considère qu’ils devraient être intensifiés en renforçant le contrôle des agences de recrutement et d’emploi intérimaire et en impliquant le secteur privé. Il a également souligné la nécessité de renforcer la formation des inspecteurs du travail afin qu’ils identifient de manière proactive les victimes de la traite aux fins d’exploitation par le travail.

Étant donné les difficultés rencontrées par les victimes de la traite pour recevoir une indemnisation, le GRETA exhorte les autorités moldoves à faciliter et garantir l’accès à une indemnisation en ayant recours aux avoirs confisqués des trafiquants et en mettant en place un cadre d’indemnisation par l’État qui soit accessible à toutes les victimes de la traite.

Par ailleurs, le GRETA considère que les autorités moldoves devraient faire en sorte que les affaires de traite fassent l’objet d’enquêtes et poursuites efficaces qui aboutissent à des sanctions effectives, proportionnées et dissuasives. Aussi le GRETA exhorte-t-il les autorités moldoves à faire plein usage des mesures existantes pour protéger les victimes et témoins de traite et à allouer les sommes nécessaires à la mise en œuvre de ces mesures.

Strasbourg 07/06/2016
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