En Europe, un adolescent sur quatre rencontre des difficultés à évaluer la crédibilité des informations en matière de santé et à comparer des informations provenant de différentes sources. Un sur cinq a du mal à trouver des informations sur la santé faciles à comprendre . Dans la population adulte, la proportion de personnes qui déclarent avoir des difficultés à estimer la fiabilité des informations sanitaires se situe entre 25 et 72 pour cent .
S’informer « hors ligne » est devenu de plus en plus difficile. S’agissant des informations numériques, un Européen sur quatre considère que les autorités de son pays ne les aident pas à trouver des informations ailleurs que sur internet, tandis qu’un sur six s’estime en mesure de trouver des informations relatives à la santé .
La fiabilité d’une information tient non seulement à son exactitude, mais également à son adéquation avec l’existence et les besoins actuels des personnes concernées. Un niveau limité de littératie en santé, c’est-à-dire d’aptitude à rechercher, interpréter, évaluer et utiliser l’information, prive les patients de connaissances fiables et les empêche donc de bien comprendre leur état de santé, de connaître les moyens d’améliorer et de préserver leur santé et de savoir quand et comment demander de l’aide.
L’accès à des informations sanitaires fiables est d’autant plus nécessaire que les réseaux sociaux, comme d’autres outils et services en ligne, accélèrent la diffusion de la mésinformation et de la désinformation. Ce phénomène d’« infodémie », conjugué à un faible niveau de littératie en santé, complique la recherche d’informations fiables tirées de sources sûres et accroît les risques de non-respect des mesures de protection et d’accès tardif aux soins pertinents. Les personnes présentant un faible niveau de littératie en santé sont davantage susceptibles de se fier à l’information délivrée par les réseaux sociaux ou par leurs amis que par les autorités médicales et les professionnels de santé. La mésinformation est plus forte au sein des populations à faible revenu, qui font moins confiance aux autorités de santé et aux professionnels de santé ; défiance qui, associée à de plus faibles niveaux d’immunisation contre d’autres maladies fréquentes, entraîne des réactions de panique et un défaut d’accès aux services médicaux.
L’aptitude à comprendre et à utiliser les chiffres (« numératie ») joue un rôle important dans la manière dont les informations sont présentées et communiquées. Cependant, les chiffres relatifs aux risques et aux bénéfices pour la santé sont d’une complexité qui les rend parfois difficiles à comprendre. Prenons par exemple les informations chiffrées sur les risques et l’efficacité des traitements, les avantages d’un mode de vie par rapport à un autre, et les effets secondaires des médicaments. Ces sujets sont susceptibles de poser problème à de nombreuses personnes, en particulier celles qui ont des revenus ou un niveau d’études faibles ou celles qui présentent des troubles cognitifs ou des difficultés de langage.