La propagande, la désinformation et les infox peuvent polariser l'opinion publique, promouvoir l'extrémisme violent et les discours haineux et, en fin de compte, saper les démocraties et réduire la confiance dans les processus démocratiques.

Il est vital pour les écoles d'offrir aux élèves une solide éducation aux médias et à l'information dans le cadre du programme scolaire.

Les enseignants doivent être bien formés dans la matière afin de donner aux élèves les compétences nécessaires pour comprendre et évaluer de manière critique l'information rapportée par tous les médias.

Les projets en partenariat avec les autorités nationales et locales et les organisations de médias sont encouragés.
 


Faits & chiffres

Deux tiers des citoyens de l’Union européenne déclarent lire ou entendre des fausses nouvelles au moins une fois par semaine.[1]

Plus de 80 % des citoyens de l’Union européenne considèrent que l’existence de fausses nouvelles constitue un problème pour leur pays et pour la démocratie en général.[2]

La moitié des citoyens de l’Union européenne âgés de 15 à 30 ans déclarent que des compétences en matière d’information et d’analyse critique leur sont nécessaires pour les aider à combattre les fausses nouvelles et l’extrémisme dans la société.[3]


Qu’entend-on par propagande, désinformation et fausses nouvelles ?

Les termes « propagande », « désinformation » et « fausses nouvelles » ont parfois des significations qui se recoupent. Ils sont utilisés pour désigner les diverses formes sous lesquelles le partage de l’information peut - intentionnellement ou non - causer un préjudice - généralement en lien avec la défense d’une cause ou d’une vision morale ou politique particulière.

On distingue à ce titre trois utilisations bien différentes de l’information :

  • La mésinformation : information fausse qui n’est pas partagée dans l’intention de nuire
  • La désinformation : information fausse qui est délibérément partagée pour porter préjudice
  • L’information malveillante : information fondée sur des faits réels, utilisée pour porter préjudice[4]

Bien qu’aucun de ces phénomènes ne soit nouveau, ils ont récemment pris une ampleur inédite du fait de la généralisation de formes sophistiquées de technologie de l’information et de la communication. Le partage de textes, d’images, de vidéos ou de liens en ligne, notamment, permet à l’information de se propager en quelques heures.


Pourquoi est-ce important de sensibiliser à la propagande, à la désinformation et aux fausses nouvelles à l’école ?

La place que les technologies de l’information et de la communication occupent actuellement dans la vie des jeunes est telle que ceux-ci se trouvent particulièrement exposés à la propagande, à la désinformation et aux fausses nouvelles. Ils passent beaucoup de temps à regarder la télévision, à jouer en ligne, à chatter, à bloguer, à écouter de la musique, à poster des photos d’eux et à chercher d’autres personnes avec lesquelles communiquer en ligne. Leur connaissance du monde et leur perception de la réalité s’appuient dans une très large mesure sur les informations diffusées en ligne. Beaucoup de parents ne possèdent pas les compétences techniques suffisantes pour suivre l’activité en ligne de leurs enfants ou pour les sensibiliser aux dangers auxquels ils pourraient être exposés. Les écoles sont donc tenues de doter les jeunes des compétences en matière d’information et de réflexion critique qu’ils ne peuvent acquérir chez eux.

« La forte progression des fausses nouvelles et de la propagande ces dernières années rend essentielle l’acquisition par les élèves de compétences leur permettant de discerner le vrai du faux et de reconnaître un éventuel parti pris[5] ».

La capacité à faire preuve d’esprit critique face à la propagande, à la désinformation et aux fausses nouvelles en ligne n’est pas qu’un outil de protection, c’est aussi une compétence démocratique essentielle à part entière. Les capacités d’analyse et de réflexion critique, la connaissance et la compréhension critique du monde, y compris le rôle des compétences linguistiques et de communication, sont au cœur du Cadre de référence des compétences pour une culture de la démocratie du Conseil de l’Europe. Elles occupent une place essentielle dans l’éducation à la citoyenneté numérique et l’éducation aux médias et à l’information.[6]

« Il est absolument crucial que les établissements scolaires forment les futurs citoyens à la compréhension, à la critique et à la création d’informations. C’est à l’école que les citoyens doivent développer, et conserver, un esprit critique leur permettant de participer réellement à leur communauté[7]».

La capacité à faire face à la propagande, à la désinformation et aux fausses nouvelles tant en ligne que hors ligne est également une compétence essentielle enseignée dans un certain nombre d’autres matières, comme l’histoire, la sociologie, les sciences, les études religieuses et l’art. Les jeunes peuvent par exemple étudier l’utilisation des slogans nationalistes et patriotiques, ou ce que l’on appelle la « propagande d’atrocités » pendant la première guerre mondiale en histoire ou les formes d’art mises au service d’idéologies particulières dans les cours d’art.

La publication sur les réseaux sociaux de commentaires négatifs visant les enseignants et les établissements est autre problème que les technologies de l’information et de la communication peuvent poser pour les établissements scolaires. Ceux-ci constatent que les parents ainsi que d’autres personnes ont de plus en plus tendance à recourir aux médias sociaux en cas de litige ou de désaccord avec l’école, concernant par exemple le règlement ou la politique de l’école ou l’attitude du personnel. Dans certains établissements, la question de savoir comment réagir face aux commentaires ou aux campagnes critiques ou diffamatoires relayés en ligne est devenue un sujet de préoccupation pour les chefs et directeurs d’établissement[8].


Quelles sont les difficultés qui se posent ?

Les établissements qui cherchent à traiter la propagande, la désinformation et les fausses nouvelles comme un enjeu pédagogique ou social se heurtent à un certain nombre de difficultés :

  • L’activité en ligne des enseignants et leur expérience dans ce domaine sont généralement assez limitées et font qu’ils sont souvent à la traîne par rapport à leurs élèves. Dès lors, ceux qui ne s’investissent pas suffisamment dans leur propre développement professionnel peuvent hésiter à aborder ces thèmes en classe.
  • La technologie et l’activité en ligne des jeunes évoluent à une vitesse telle qu’il est difficile pour les enseignants de se tenir informés des dernières nouveautés dans ce domaine. Les programmes de perfectionnement professionnel eux-mêmes peuvent rapidement devenir obsolètes.
  • Il peut s’avérer difficile de trouver un créneau ponctuel dans l’emploi du temps des élèves pour étudier les questions de création et de partage de l’information. S’il est possible d’en aborder certains aspects dans différentes matières, il peut être problématique de trouver une fenêtre dans un programme déjà surchargé pour aborder de front ces phénomènes comme des sujets à part entière.
  • L’expression « fausses nouvelles » ne signifie pas qu’il existe une catégorie de « vraies » nouvelles. Toutes les nouvelles sont sélectionnées et rédigées pour un public précis dans un but précis. Il peut être difficile pour certains établissements d’offrir la profondeur d’analyse et les compétences spécialisées pour traiter ces questions avec justesse, notamment en termes de compétence et de formation des enseignants.

« Les États doivent prendre des mesures pour promouvoir l’éducation aux médias et aux technologies numériques, notamment en abordant ces questions dans le cadre du programme scolaire ordinaire et en s’associant à la société civile et aux autres parties prenantes pour sensibiliser l’opinion à ces questions[9] ».


Que peuvent faire les écoles ?

Il est essentiel que les enseignants soient formés à l’éducation aux médias et à l’information pour donner plus de visibilité à cette question à l’école. Même si les programmes ont tendance à devenir rapidement obsolètes, la formation aura au moins le mérite de sensibiliser le corps enseignant à l’importance que ce domaine d’apprentissage revêt pour leurs élèves. Plus les enseignants y accorderont de l’importance, plus ils ressentiront eux-mêmes le besoin de mettre constamment à niveau leurs compétences.

S’il importe pour ce faire de recruter le plus grand nombre possible d’enseignants, il peut s’avérer plus efficace à long terme de commencer par désigner un enseignant, ou une petite équipe, qui sera responsable de l’éducation aux médias et à l’information à l’école. Ce ou ces spécialistes pourraient être chargés :

  • de tenir le personnel informé des dernières évolutions dans le domaine des technologies de l’information et de la communication
  • de le former aux stratégies de gestion de la propagande, de la désinformation et des fausses nouvelles
  • de l’aider à intégrer ces questions au programme de différentes matières
  • de conduire l’élaboration de la politique de l’école et la planification des actions dans ce domaine.

Ces initiatives ne sont pas les seules qu’un établissement peut prendre pour répondre aux défis que pose l’évolution rapide de l’univers de la propagande, de la désinformation et des fausses nouvelles en ligne. Il peut notamment :

  • organiser des journées ou des événements spéciaux à l’école sur le thème de la propagande, de la désinformation ou des fausses nouvelles et ainsi contourner le problème de la surcharge du programme scolaire
  • prévoir des initiatives d’éducation par les pairs dans le cadre desquelles des élèves plus anciens forment et conseillent les plus jeunes sur le maniement sans danger des informations auxquelles ils ont accès dans les médias
  • établir des partenariats avec des professionnels extérieurs ou des entreprises spécialisées dans ce domaine (journalistes, sociétés informatiques, universités par exemple)
  • tisser des liens virtuels avec les écoles d’autres régions ou pays pour offrir aux élèves un point de vue différent sur l’actualité
  • recruter des parents qui sont spécialisés dans les technologies de l’information et de la communication pour participer à l’élaboration des politiques de l’établissement ou collaborer avec les enseignants pour enrichir l’apprentissage des élèves.

 

[1] Eurobaromètre Flash 464 , 2018

[2] Ibid.

[3] Eurobaromètre Flash 455, 2018

[4] Wardle & Derakhshan, H., 2017. Désordres de l’information : vers un cadre interdisciplinaire pour la recherche et l’élaboration des politiques, Strasbourg, France : Conseil de l’Europe.

[5] When is fake news propaganda?, Facing History and Ourselves, 2018

[6] Manuel d’éducation à la citoyenneté numérique, 2019

[7] Ibid.

[8] Conseil de l’Europe : Managing Controversy: a whole school training tool, 2017

[9] OSCE et UNHCR, Déclaration conjointe sur la liberté d’expression, les « fausses nouvelles », la désinformation et la propagande, 2017

  Ressources pour faire face à la propagande, à la désinformation et aux fausses nouvelles

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Projets des écoles sur ce thème

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Address: Speestr.12 b, 54290 Trier

Country: Germany

 School website


Project: “Let your greatness blossom”
 

Working language during the project:

  • English
  • French
     

Themes of the Council of Europe campaign “FREE to SPEAK, SAFE to LEARN - Democratic Schools for All” covered:

  • Making children’s and students’ voices heard
  • Addressing controversial issues
  • Preventing violence and bullying
  • Dealing with propaganda, misinformation and fake news
  • Tackling discrimination
  • Improving well-being at school
     

Competences from the Reference Framework of Competences for Democratic Culture (CDC) addressed and where / how they were integrated:

  • Valuing human dignity and human rights
    Valuing democracy, justice, fairness, equality and the rule of law

    Our school works on the topic of inclusion and has even won an inclusion prize. We try to avoid the word inclusion as it points out special groups of students that are often separated and discriminated. We prefer the word democracy because inclusion is a question of participation and anti-discrimination and human rights.
  • Knowledge and critical understanding of the world: politics, law, human rights, culture, cultures, religions, history, media, economies, environment, sustainability
    Our school got the Title and is part of a national network called „school without racism - school with courage“. We are profoundly proud to have won Esther Bejarano, a 94-year old holocaust survivor as a partner and sponsor of our anti-racism project. 
  • Respect
    In Rhineland Palatinate each school decides for annual targets. Our annual target is to work on respect. Different projects and measures took place in the last year to work on this topic, e.g. respect day, respect being a topic in different subjects and lessons…
     

Target group age range:

  • 5-11
  • 11-15
  • 15-19
     

Level of education:

  • Lower secondary education

Short description of the project: 

We understand democracy and anti-discrimination not only as an object of learning but we want to enable our students to understand, learn and apply competences of a democratic culture through two underlying areas.

One area comprises reliable, recurring structures in different areas, which are either anchored in the school year or recur during everyday school life. In order to give a small insight into this area, I would like to mention, for example, the dispute resolution programme learned by students after a basic training, reliably carried out for all students and frequently used in everyday school life. In the lower level e.g. team and cooperation trainings take place regularly.

The pupils of the higher classes regularly visit the Rhineland-Palatinate parliament and discuss with politicians who also come to the school for a return visit. Visits and participation in didactic programmes at a concentration camp memorial site and a synagogue are also regular events.

Every year our entire school community also supports the campaign „Red-Hand-Day“ which can be assigned to the learning area of world understanding. 

Currently in the planning stage is the training of students who see themselves as multipliers and who should give advice to their classmates on how to deal with propaganda or hate speech online and offline. 

The second area contains those projects, events or competition participations which we develop from the needs and questions or suggestions of our students or from social movements or changes. This includes in particular the area of controversial issues and problems that students often bring to us and which arise from their natural willingness to create and participate. These are often not easy to solve in class discussions and sometimes it takes more than lectures and conversations to understand connections or controversial questions of living together in a society. 

In 2016 for example, when millions of people set out and our students saw endless suffering, they began to ask questions about a world in justice, a world without discrimination or bullying - they observed insecurities in society and asked „WHY“. Taking up these suggestions, we designed a project week under the title "we are colourful", which mixed pupils of all levels and which dealt with the topics of origin, impairment and racism in a creative and diverse way and from which, among other things, the project "School without racism - School with courage" emerged within the framework of a working group organised by pupils. The initiating group of pupils first informed themselves, then the school community and collected signatures from all those involved in everyday school life who - convinced by our pupils - committed themselves to stand up against racism and discrimination. Esther Bejarano, a 94-year-old survivor of the Auschwitz concentration camp, became a godmother for this project and our students were full of pride in their enthusiasm for a two-day reading and concert event with her. They folded 300 peace doves and just as many buttons for the guests of the event, which was opened by the then Federal Minister of Justice (Dr. Katharina Barley) and at which our inclusive school choir sang as well.

But there are more projects in our house, such as the implementation of a "Respect Day", on which our students dealt with a wide variety of contexts - such as visiting an exhibition by and with visually impaired people in complete darkness, working out ways of reacting to discrimination or violence in everyday life in linguistic as well as graphic, musical and theatrical ways. Theatre plays on the subject of racism were written, staged and performed in front of other schools at an event for "fairness, peace and tolerance".

Our pupils actively supported the municipal "Special Olympics" with their help. In a workshop with wheelchair users, they practised a change of perspective and would not have the common breakfast before school holidays, which often takes place in the classes, where pupils bring specialities from their countries of origin to school - the start into free time would only be half as nice.

Last but not least, I would like to mention the area of competitions: last year we won second place in the inclusive school prize and in 2017 first prize in the Rhineland-Palatinate "One World School Prize" with a short film (stop motion) in which one of our pupils with Down Syndrome was significantly involved.

In every part of school life, be it projects, events or teaching content based on the curriculum, we strive to involve every pupil and to show them that without their participation the big picture of school life is not complete. This means that we open ourselves up in a didactic and methodical way in the classroom and integrate methods away from the purely frontal teaching that positively serve the inclusion of every form of impairment, aptitude, origin and linguistic level, but also make use of the most diverse learning locations.

 

Aims/objectives

  • implement the reference framework in democratic, agreed way
  • students and adults for aspects of discrimination in every day life
  • find ways to reduce barriers, participate, cooperate and take responsibility for the school (world) we live (and learn) in
  • see ourselves as part of the world and world in parts at the same time
     

Expected results/outcomes

  • All students feel welcome and being a part of their class and the school community.
  • Students from our school participate e.g. in town parliament
  • Students recognise barriers against participation and develop ideas to reduce them.
  • Class parliaments take place in every class - more and more in a student focused way

 

Changes

We are still at the beginning of implementing the competences of a democratic culture in our school development concept. As a result we want to want to transfer our implicit work on this matter into a reflected and agreed concept that works step by step and includes methods of evaluation. This frame is supposed to ensure that projects as well as subjects are included and democracy becomes visible in our school culture.

 

Challenges you faced

Step by step, our school was able to anchor the idea that projects could not only be designed on a large scale and with the greatest possible power available, but that small steps could also get the ball rolling. In an increasingly performance and certificate-oriented society, it is sometimes difficult to explain why these projects make a major contribution to the comprehensive and holistic education of a child, not only at the level of preparation, implementation and reflection - and that the scope of the cognitive output often extends far beyond the current project. This can be seen particularly clearly in the example of projects which are based on democratic structures when it comes to the involvement of each individual in project development, planning, stabilisation of conception and implementation.

 

Time-frame of the project:

  • Long lasting project (never ending)

 

Council of Europe materials on citizenship and human rights education used while preparing or implementing your practice:

  • Reference Framework of Competences for Democratic Culture