Dans les sociétés démocratiques, les enfants et les jeunes ont le droit d'être entendus et de ne pas avoir peur de s'exprimer.

Les écoles ont un rôle clé à jouer dans le respect de ce principe. En même temps, les élèves doivent être conscients de leurs droits et de leurs responsabilités.

L'apprentissage des droits de l'homme et de la démocratie est une première étape fondamentale pour devenir un citoyen informé et responsable.

Les élèves doivent également participer à des activités telles que des débats et des travaux communautaires. Les compétences, les connaissances et la compréhension critique doivent être associées aux attitudes et aux valeurs qui font partie d'une culture démocratique. Tout cela devrait être promu par une approche globale de l'école.
 


Faits et chiffres

Alors que les élèves représentent environ 92 % de la population d’une école donnée, les décisions prises au sein de l’établissement le sont systématiquement par les 8 % restants qui sont des adultes1.

Les élèves apprennent mieux lorsqu’ils sont parties prenantes de l’ensemble du processus éducatif2.


Qu’entend-on par « faire entendre la voix des élèves » ?

Par « faire entendre la voix des élèves », on entend le droit des élèves d’avoir leur mot à dire sur les questions qui les concernent dans leur école et de voir leurs avis et leurs opinions pris au sérieux. Cela englobe tous les aspects de la vie et de la prise de décision au sein de l’école auxquels les jeunes apprenants peuvent contribuer de manière significative, à chaque âge et stade de développement. Il s’agit aussi bien de situations informelles où les élèves échangent leurs points de vue avec leurs camarades ou les membres du personnel que de la participation à des structures ou mécanismes démocratiques, comme les assemblées d’élèves et les consultations.

Les élèves ont plusieurs façons de faire entendre leur voix, que ce soit simplement en s’exprimant à titre personnel ou en s’impliquant dans un aspect de la vie de l’école. On peut ce titre établir une typologie à six niveaux de complexité et de responsabilité croissantes :

 

  • Expression – exprimer un avis
  • Consultation – demander un avis
  • Participation – participer à une réunion et, de préférence, y jouer un rôle actif
  • Partenariat – jouer un rôle formel dans la prise de décision
  • Action – identifier un problème, proposer une solution et défendre son adoption
  • Leadership – planifier et prendre des décisions

Dans la mesure où les activités concernées sont adaptées à l’âge des élèves, ceux-ci peuvent faire entendre leur voix partout dans la communauté scolaire, pendant les cours et en dehors, en étant par exemple invités à donner leur avis sur les approches et méthodes pédagogiques, à proposer des sujets de discussion à aborder en classe, à participer aux comités et/ou consultations sur la politique de l’école ou simplement à prendre part à une conversation informelle sur des questions touchant à la vie de l’école avec un enseignant ou un autre membre du personnel durant leur temps libre.


Pourquoi est-ce important que les élèves fassent entendre leur voix à l’école ?

Cette démarche s’inscrit dans le droit fil des concepts des droits de l’enfant et des droits fondamentaux. En particulier, l’article 12 de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant consacre le droit de chaque enfant d’exprimer son opinion sur toute question l’intéressant, à l’école ou en dehors, et d’être associé aux décisions qui le concernent. Plus généralement, ladite Convention comporte d’autres articles qui visent à donner plus de place à la parole de l’élève et établissent notamment le droit de rechercher et de recevoir des informations, le droit d’exprimer ses propres opinions et le droit à la liberté d’association.
 

Article 12 de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant :
« Les États parties garantissent à l'enfant qui est capable de discernement le droit d'exprimer librement son opinion sur toute question l'intéressant, les opinions de l'enfant étant dûment prises en considération eu égard à son âge et à son degré de maturité »3

Donner la parole aux élèves peut présenter de nombreux avantages, tant pour l’école que pour la société en général – ainsi :

  • La participation à la prise de décision à l’école nourrit un sentiment de citoyenneté chez les jeunes apprenants, en les aidant à acquérir des aptitudes essentielles, comme des compétences en matière de coopération et de communication, un sentiment d’efficacité personnelle, le sens des responsabilités, l’esprit civique et le respect des valeurs de la démocratie – lesquelles sont toutes au cœur du Cadre de référence des compétences pour une culture de la démocratie du Conseil de l’Europe (RFCDC).
  • En s’impliquant dans la communauté scolaire, les jeunes apprenants développent un sentiment d’appartenance, améliorent leur estime de soi et sont susceptibles d’entretenir des relations plus respectueuses. Cela a une influence positive sur la discipline scolaire et permet de réduire la survenue de problèmes tels que le décrochage scolaire, le harcèlement, la consommation de drogues et la radicalisation.
  • La participation des élèves à des activités d’apprentissage actif en classe a des effets positifs non seulement sur le climat de la classe, mais aussi sur les résultats scolaires des élèves et de leurs camarades.

Quelles sont les difficultés qui se posent ?

Un certain nombre de difficultés majeures se posent lorsqu’il s’agit de donner la parole aux élèves à l’école.

L’attitude des autres parties prenantes de l’école est la première d’entre elles. Les parents, les enseignants, les chefs d’établissement et les autres personnes qui ont une vision traditionnelle de l’école considèrent parfois qu’il importe « non pas d’entendre mais de voir » les enfants et les jeunes à l’école. Selon eux, la culture de la déférence permet de mieux inculquer le respect d’autrui et de l’autorité. S’ils veulent contrer ce genre d’attitude, les chefs d’établissement doivent introduire de manière progressive les initiatives destinées à donner la parole aux élèves, en expliquant clairement la démarche aux acteurs scolaires et en leur faisant part des résultats positifs qu’elle a permis d’obtenir le cas échéant.

Certains de ces acteurs verront dans l’autonomie que la prise de parole donne aux jeunes apprenants un affaiblissement de leur propre pouvoir ou position d’autorité à l’école. Les enseignants peuvent parfois avoir l’impression que les élèves ont plus de droits qu’eux. Cela ne fait que mieux ressortir l’importance qu’il y a pour l’école à développer une culture globale où toutes les parties prenantes se sentent à l’aise pour exprimer leurs opinions librement et ouvertement et où celles-ci sont prises au sérieux. La prise de parole des élèves va donc de pair avec la mise en place d’une culture générale de la démocratie et des droits de l’homme à l’école.

La deuxième grande difficulté est de garantir que la participation des élèves soit une participation réelle et non de pure forme ou de façade. Il importe dès lors de donner aux élèves la possibilité de véritablement faire changer les choses dans leur vie et celle des autres acteurs scolaires et d’aider le personnel à se montrer plus enclin à associer les jeunes apprenants à la prise de décision.

L’échelle de la participation des enfants4
Roger Hart, dans son ouvrage Children's Participation: The Theory And Practice Of Involving Young Citizens In Community Development And Environmental Care, développe le concept de « l’échelle de la participation » que l’on peut appliquer à la parole des élèves. Il propose une échelle à huit niveaux ou paliers d’expression des élèves, du plus simple – qui n’est guère plus qu’une manipulation des élèves au service de l’école – aux activités où la prise de décision est véritablement partagée entre les adultes et les jeunes apprenants

La troisième difficulté qui se pose est de faire en sorte que tous les élèves aient les mêmes chances de s’exprimer. Le problème vient en partie de l’idée que la prise de parole des élèves ne concerne que les structures scolaires formelles, comme les assemblées d’élèves. Pour les acteurs qui privilégient une approche plus traditionnelle de l’enseignement et de l’apprentissage, il peut être difficile de considérer que la parole des élèves fait partie intégrante du processus d’apprentissage en classe. Un autre aspect du problème est que ce sont les élèves les plus sûrs d’eux et les plus extravertis qui sont prêts à exprimer ouvertement leurs opinions et à se présenter aux élections des assemblées de classe ou d’école. Il appartient à l’ensemble de l’établissement de trouver les moyens d’intégrer la parole des élèves à l’apprentissage et d’associer un plus large éventail d’élèves à la démarche, laquelle doit être prise au sérieux en tant qu’objectif pour toute l’école et élément essentiel du développement professionnel des enseignants.


Que peuvent faire les écoles ?

Les écoles disposent de plusieurs moyens pour multiplier les possibilités qu’ont les élèves de s’exprimer. Elles peuvent notamment :

  • encourager le corps enseignant à réfléchir à la manière d’associer les élèves au processus d’apprentissage en classe, par exemple en offrant davantage de possibilités aux élèves d’exprimer leurs opinions, de débattre de sujets, de faire des suggestions ou d’établir des règles pour la classe ;
  • créer des dispositifs de consultation des élèves sur des questions touchant à la vie de l’école, par exemple, au moyen de questionnaires, de boîtes à idées, de sondages ou de groupes de réflexion ;
  • mettre en place des instances ou des procédures formelles, par exemple des assemblées, des comités et des commissions d’élèves ou des cercles de parole ;
  • inviter les élèves à être membres des comités chargés de l’élaboration des politiques de l’école, par exemple, sur l’égalité entre les sexes, la sécurité, la santé ou le bien-être des élèves ;
  • enseigner aux jeunes apprenants les techniques de prise de parole en public et de débat, par exemple, aptitude au débat, écoute active ou argumentation ;
  • prévoir des activités animées pour et par les élèves, par exemple, éducation, évaluation ou accompagnement par les pairs.
     

[1] Research guide: Meaningful student involvement, Soundout

[2] Beaudoin, N. (2005). Elevating student voice: How to enhance participation, citizenship, and leadership. Larchmont, NY: Eye on Education

[3] Assemblée Générale des Nations Unies, Convention relative aux droits de l'enfant, 20 novembre 1989, Nations Unies

[4] Roger Hart, Children’s participation: the theory and practice of involving young citizens in community development and environmental care, 1997

Ressources pour « Faire entendre la voix des enfants et des élèves »

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Projets des écoles sur ce thème

Retour JU OŠ “Njegoš” Kotor

Address: Benovo bb, 85330 Kotor

Country: Montenegro

 School website 


Project: My Kotor (My town)

 

Working language during the project:

  • Montenegrin

     

Themes of the Council of Europe campaign “FREE to SPEAK, SAFE to LEARN - Democratic Schools for All” covered:

  • Making children’s and students’ voices heard
  • Preventing violence and bullying

     

Competences from the Reference Framework of Competences for Democratic Culture (CDC) addressed and where / how they were integrated:

  • Analytical and critical thinking skills
    Analysing different aspects of everyday life (culture, economy, ecology, traffic, resources…) and trying to find solutions for the recognised issues.
  • Knowledge and critical understanding of the world: politics, law, human rights, culture, cultures, religions, history, media, economies, environment, sustainability
    Recognising various aspects of the functioning of the local community and spotting room for improvement (e.g. mapping environmental issues and traffic problems related to children safety)
  • Civic-mindedness
    Project activities related to recognising needs and solving challenges in the local community through planning and conducting community actions (e.g. making the rest area accessible to the public at the entrance to a school yard)
     

Target group age range:

  • 5-11
  • 11-15
     

Level of education:

  • Primary education 
  • Lower secondary education

Short description of the project:

School project, named “My Kotor” (My hometown) is a part of an initiative that aims to initiate and establish effective, sustainable lasting change based on a whole – school approach, through active involvement of the students in researching various aspects of social life in the local community, and promoting student activism both in school and in the local community. The aim is to enable students to gain insight into the different spheres of functioning of the local community through organised activities, to identify what is good and to devise a way to improve the situation where it is needed. In this way, students will get to know their hometown, develop a sense of personal responsibility for the quality of life in Kotor, and practice activism in a local community.

The initiative came from the newly appointed school principal who was previously principal of the school that integrated the core EDC/HRE principles into the school curriculum with great success, and who is also a CoE certified trainer of trainers in EDC/HRE. This was a very important factor for the success of the initiative.

To make change possible, the school needed to make sure that various preconditions were met: adjustment of school curriculum to the core principles of EDC/HRE, raising awareness of the teachers about the competence based learning/teaching process; development and introduction of various school protocols and effective procedures aimed at reduction of all kinds of violence and bullying in school; teacher training in EDC/HRE. The major part of the work was carried out between February and August 2019.

Project “My Kotor” aims to enable the children to gain insight into the different spheres of functioning of the local community through organised activities, to identify what is good and to devise a way to improve the situation where it is needed. In this way, students get to know their hometown and develop a sense of personal responsibility for the quality of life in Kotor.

To achieve this, the project is deeply integrated into the school curriculum, choosing a thematic approach to plan and conduct curricular and extracurricular activities throughout the whole school year which is roughly divided into eight thematic parts: Our school (September), History and tradition (October), Traffic ( November), Culture and art (December and January), Sea and seafaring (February), Facilities for children’s - playgrounds, informal playgrounds, cultural and music events, workshops ...(March), Nature and ecology (April); Tourism (May).

To achieve this, the teachers were divided into the groups by subject, and asked to individually plan and then agree on curricular and extracurricular activities that they would organise with students in order to achieve the project objectives effectively. The Idea was that this approach would allow teachers to more easily design and plan activities during the school year, as well as to work more effectively with each other. Special attention was given to cooperation with the local community (municipality, public, services and organisations, NGOs, companies, institutions ...),

As a result of the initial planning process, which finished in September 2019, teachers outlined various extracurricular activities: student researches, workshops, competitions, visits to institutions and organisations, mini-projects, actions in the local community, city tours, communication with local media and municipality bodies and officials, writing proposals, drafting publications… The plan is that at the end of each theme, the school team conducts an evaluation, so that the teachers can plan additional activities throughout the school year.

So far, various activities were conducted and reported on in this school year. Probably the most striking outcome of the project is that on the basis of research carried out on students’ needs and with the support of a local NGO, a wooden rest area for children and citizens at the entrance to the schoolyard was built.
 

Aims/objectives

  • Promoting student activism in the school and local community
  • Enabling the school to become a safe and challenging environment for expressing thoughts and attitudes and relating quality communication about school and communal issues

 

Expected results/outcomes

  • School curriculum is adjusted to EDC/HRE
  • Teachers are aware of the importance of EDC/HRE and motivated
  • Teachers have the competences for integrating the EDC/HRE into their learning activities
  • Students are is exposed to the EDC/HRE through curricular and/or extracurricular activities
  • School is actively promoting a spirit of cooperation and non-violent communication through development and introduction of various protocols and procedures aimed at prevention of violence and bullying
  • School is promoting, encouraging and supporting student activism in local community
  • Teacher training and other means of professional development related to the EDC/HRE are available at school

 

Changes

Within a fairly short time period, we managed to initiate the transformation of the school into an institution that truly promotes the EDC/HRE values, and ensures sustainability and permanence of changes. We managed to raise both a sense of responsibility and autonomy in our students. This also had a positive influence on teachers. Our learning strategies are predominantly directed toward student-centered learning, and development of entrepreneurial competences.

We successfully showed that primary lower secondary school can be a driver of change in a local community.

Furthermore, we made efforts to thoroughly document our change, which should help us to disseminate our experience to others.

A full, comprehensive evaluation of the project will be carried out after the completion of the activity evaluation, and it will serve as a tool for sustainable change towards a democratic school.

 

Challenges you faced

Lack of motivation for change within teachers, caused primarily by outer factors (very traditionally oriented external evaluation of their work, lack of differentiation of teachers)

Teachers lacked the competences for using the EDC/HRE. Teachers sometimes had problems with applying EDC/HRE concepts in learning/teaching activities, which indicates that they need additional support in this matter.

 

 

Time-frame of the project: 

  • June 2019 – August 2020

 

Council of Europe materials on citizenship and human rights education used while preparing or implementing your practice:

  • Living Democracy - manuals for teachers
  • Democratic governance of schools
  • Managing controversy
  • Compasito
  • Human Rights and Democracy Start with Us – Charter for All