L’apatridie demeure aujourd’hui un problème majeur tant au niveau mondial qu’en Europe. Les causes de l’apatridie sont multiples. Elle peut être le résultat de conflits de lois complexes en matière de nationalité, de la succession d’États, de déplacements forcés, de migrations historiques et contemporaines, de problèmes structurels dans l’enregistrement des naissances, ou de lacunes dans l'accès à la nationalité et dans les pratiques administratives en rapport.
Le droit à une nationalité est reflété dans de nombreux traités internationaux largement ratifiés et est considéré comme une porte d’entrée vers la jouissance d’une série d’autres droits. Elle fait également partie de l'identité sociale d'une personne, comme le souligne la Cour européenne des droits de l'homme. Pourtant, d’après les dernières estimations de 2022 du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), quelque 442 000 apatrides, y compris ceux dont la nationalité est indéterminée, vivent en Europe3. L’absence de nationalité pèse lourdement sur leur vie et la jouissance de leurs droits fondamentaux, notamment l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux soins de santé, au logement et à la liberté de circulation.
En adoptant le Programme 2030, les États membres se sont engagés à « ne laisser personne de côté » dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) ; cet engagement ne peut être respecté que si toutes les personnes, y compris les apatrides, ont accès à la justice et à une identité juridique, notamment grâce à l’enregistrement des naissances. De nombreux ODD sont pertinents dans ce contexte, en particulier l’ODD 16 (Paix, justice et institutions efficaces), mais aussi les ODD 4, 5, 10 et 17.
Le Conseil de l'Europe considère comme une priorité la nécessité de garantir la jouissance effective des droits humains pour les personnes les plus vulnérables, y compris celles confrontées à des problèmes de nationalité et d'apatridie.
À la lumière des conclusions de la conférence internationale sur « L’apatridie et le droit à une nationalité en Europe : progrès, défis et opportunités » organisée conjointement avec le HCR en 2021 et de l’Analyse des pratiques et défis actuels concernant la prévention et de réduction de l’apatridie en Europe, le Conseil de l'Europe, par l'intermédiaire de son Comité européen de coopération juridique (CDCJ), se concentrera en 2024-2026 sur les questions liées à l'apatridie des enfants et à leur accès à la nationalité et élaborera des orientations sur les procédures adaptées aux enfants dans les questions de droit administratif et de droit des migrations pour les enfants apatrides ou risquant de le devenir, ainsi que des orientations sur l'établissement de la nationalité des enfants.
CONFERENCE INTERNATIONALE ET REUNION TECHNIQUE D'EXPERTS (Strasbourg, 23-24 septembre 2021)
Le CDCJ organise conjointement avec le UNHCR, une réunion technique d'experts et une conférence internationale (23-24 septembre 2021) pour sensibiliser et promouvoir l'adhésion de l'ensemble de ses 47 États membres aux conventions internationales et européennes relatives à la nationalité et à l'apatridie, et leur mise en œuvre réussie.
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1ère réunion du Groupe de travail restreint sur la migration (CDCJ-MIG) portant sur les enfants apatrides
Les 30 et 31 mai 2024, le Groupe de travail restreint du CDCJ sur la migration a tenu sa première réunion en ligne et a procédé à un échange de vues sur son programme de travail, ses thèmes clés et la mise en œuvre des tâches relatives à son mandat de deux ans pour 2024-2026. Le groupe a également procédé à une audition de défenseurs de l’apatridie ayant vécu l’apatridie dans leur enfance.
La deuxième réunion est prévue les 26 et 27 septembre en personne à Strasbourg.