A l’occasion de la Journée européenne de 2016 pour la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels, le Président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), Pedro Agramunt, a fait la déclaration suivante :
« L’Assemblée parlementaire a toujours défendu les droits de l'homme des plus vulnérables, y compris des enfants, quel que soit leur âge.
Il est capital de protéger les enfants de tout mal qui pourrait leur être fait – toutes les violations des droits de l’enfant doivent prendre fin pour que ceux-ci puissent vivre dignement dans un environnement favorable. Il ressort malheureusement des travaux de recherche qu’un enfant sur cinq sera victime de violences sexuelles, ce qui nous rappelle qu’il reste beaucoup à faire.
Le Conseil de l'Europe a pris de nombreuses mesures pour combattre la violence sexuelle à l’égard des enfants, de l’élaboration et de l’adoption de la Convention de Lanzarote sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels, à la Campagne UN sur CINQ visant à mettre un terme à la violence sexuelle contre les enfants, initiative de sensibilisation fermement soutenue par notre Assemblée ces six dernières années.
La question des abus sexuels commis sur des enfants est trop souvent occultée par des tabous et par le silence. Grâce à des initiatives comme la Journée européenne pour la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels, nous pouvons poursuivre nos efforts pour favoriser un dialogue ouvert et contribuer à la prévention des abus, y mettre rapidement un terme et lutter contre la stigmatisation des victimes.
A l’occasion cette journée, célébrée pendant le premier Forum mondial des survivants que le Conseil de l'Europe accueillera à Strasbourg, je souhaiterais attirer tout particulièrement l’attention sur les victimes et les survivants d’abus et d’exploitation sexuels. Nous ne devons pas oublier que les effets des violences sexuelles subies pendant l’enfance peuvent être extrêmement dommageables et que les conséquences physiques et psychologiques peuvent parfois se prolonger à l’âge adulte. Les survivants peuvent notamment avoir des difficultés affectives, des problèmes de santé mentale, d’abus de substances et être en mauvaise santé. Il est donc essentiel que les parlements veillent à ce que les survivants bénéficient d’un soutien et que des services de rétablissement et de réadaptation appropriés soient disponibles et facilement accessibles à tous ceux qui en ont besoin.
Les activités de sensibilisation sont primordiales, mais nos efforts ne doivent pas s’arrêter là. S’il faut donner aux enfants les outils nécessaires pour participer à la lutte contre les abus sexuels, c’est in fine aux adultes qu’il incombe de mettre en place le cadre juridique et les structures sociales pour prévenir les abus, aider les victimes et poursuivre en justice ceux qui abusent sexuellement des enfants.
J’appelle donc mes collègues parlementaires à sensibiliser leurs parlements nationaux et leurs circonscriptions locales à ces questions importantes, non seulement le 18 novembre de chaque année comme ils sont déjà nombreux à le faire, mais aussi tout au long de l’année ».