Les conditions carcérales constituent un défi de longue date et continuent d'exiger une action concertée de la part des États membres, en particulier en ce qui concerne la surpopulation, le traitement des prisonniers conformément aux normes internationales en matière de droits de l'homme, la réussite de la réadaptation et de la resocialisation. Des cas de recours excessif à la force par les forces de l'ordre, de discrimination et de mauvaise conduite continuent d'être signalés. Tout soupçon d'impunité de la part de la police ou d'autres agences sape la confiance du public dans l'application effective de la loi et viole les droits de l'homme.

La Convention européenne des droits de l'homme constitue le cadre de l'action du Conseil de l'Europe dans ce domaine. Elle est complétée par les textes juridiques adoptés par le Comité des Ministres, la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme et les conclusions du Comité européen pour la prévention de la torture (CPT). La Cour et le CPT mettent en évidence les domaines dans lesquels les Etats membres doivent agir pour respecter les normes du Conseil de l'Europe relatives aux prisons et à la probation, ainsi qu'aux actions des responsables de l'application des lois.

Le Conseil de l'Europe a une longue expérience de l'exécution des sanctions et mesures pénales et a élaboré plusieurs normes et textes juridiques essentiels dans ce domaine. L'accent est mis sur la bonne gestion des prisons, le maintien de conditions de détention humaines en assurant une sélection et une formation appropriées du personnel, en garantissant des conditions de vie correctes et en tenant compte des besoins des détenus vulnérables. Chaque année, le Conseil de l'Europe publie des statistiques sur les prisons et la probation, gère des plateformes d'échange de bonnes pratiques, promeut les dernières normes du Conseil de l'Europe et organise des discussions sur les nouveaux défis dans des forums tels que les conférences annuelles des directeurs des services pénitentiaires et de probation.

Le Conseil de l'Europe fournit une assistance aux services pénitentiaires et de probation, à la police et aux autres organes chargés de l'application de la loi dans les domaines identifiés comme nécessitant des améliorations, en proposant des formations, un soutien législatif, des conseils politiques et l'échange de bonnes pratiques. En ce qui concerne la police, l'accent est mis sur le maintien de l'ordre fondé sur les droits de l'homme et sur la lutte contre les mauvais traitements et l'impunité en ce qui concerne les structures chargées de l'application de la loi.

Le Conseil de l'Europe met actuellement en œuvre des projets dans de nombreux États membres, les ONG jouant un rôle important dans la plupart d'entre eux, si ce n'est le rôle principal. Les projets de coopération sur les prisons et la police encouragent les autorités à ouvrir leurs systèmes pénitentiaires, leurs services de police et de probation aux ONG, en les impliquant dans l'organisation de programmes et d'activités de traitement et en leur permettant d'aider à la réinsertion des prisonniers dans la société. Par exemple, les ONG sont impliquées dans le système des conseils de surveillance civile en Turquie et certains des membres de ces conseils font également partie d'une ONG ou d'un syndicat : ils sont également invités aux réunions du mécanisme national de prévention.