Ce fut pour elle un immense privilège de travailler avec 46 autres juges et plus de 600 membres du greffe, de nationalités et de culture différentes pour défendre les droits fondamentaux de la personne humaine.
Elle a appréhendé ses nouvelles fonctions à la Cour façonnée par sa formation juridique, ses conceptions et convictions philosophiques et idéologiques, sa culture et son expérience professionnelle.
Or, grâce à l’incessante confrontation des idées qui nourrissait sans relâche ses réflexions, elle a rapidement constaté que sa vérité n’était pas la seule vérité, et qu’il existait d’autres solutions d’égale valeur. Elle a beaucoup appris des visions parfois différentes, parfois convergentes, des autres juges.
Elle est convaincue que c’est au sein de cette Cour que la collégialité prend tout son sens, étant essentielle pour aboutir à une solution raisonnable et partagée, au regard de la diversité des formations, sensibilités et expériences très différentes des juges.
Elle a contribué à permettre le maintien de l’homogénéité et de la profondeur des arrêts qui assoient une jurisprudence solide, comprise par tous, et apte à intégrer les évolutions sociétales.
Isabelle Berro Amadei a aussi pris conscience que le travail des juges serait inefficace sans le concours essentiel de toutes les personnes, quel que soit leur grade ou leur fonction, qui travaillent à la Cour sous la responsabilité du Greffier.
Le Greffe est la colonne vertébrale de la Cour, le mât du navire, qui continue d’avancer contre vents et marées, contre la pression des vents contraires et des turbulences qui viennent parfois le heurter.
La juge monégasque a été le témoin privilégié pendant ses années à la Cour, au travers des différentes sections dans lesquelles elle a siégé, de la qualité du travail effectué, de la compétence, de la loyauté et du dévouement des juges et des juristes.
Elle s’est enrichie de ses rencontres, de ses échanges, de la confrontation des idées et opinions, et est restée convaincue que cette magnifique institution ne peut continuer à avancer que si tous, juges et membres du greffe, sont ensemble à la manœuvre, joignant leurs efforts dans un engagement commun au service de la Cour et des droits humains.
Au-delà du volet juridictionnel, c’est aussi dans les rapports interpersonnels que la Cour lui permis de vivre des moments inoubliables, sous le signe d’une solide amitié, du sommet à la base de la juridiction, que les membres partagent chaque jour en s’enrichissant mutuellement.
Le projet « 75 femmes dans 75 ans d'histoire du Conseil de l'Europe » est organisé par la Délégation de l’Union européenne auprès du Conseil de l’Europe avec le Conseil de l'Europe et les Représentations permanentes du Royaume des Pays-Bas et du Royaume-Uni auprès du Conseil de l'Europe.
