Retour L’histoire des Barnahús : aider les enfants victimes d’abus sexuels à surmonter le traumatisme

L’histoire des Barnahús : aider les enfants victimes d’abus sexuels à surmonter le traumatisme

Les enfants et les jeunes comptent parmi les principales priorités de la Présidence islandaise du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, l’objectif étant de placer l’intérêt de l’enfant au centre de l’élaboration des politiques.

Dans le cadre du projet de visibilité du Conseil de l’Europe, qui vise à faire mieux connaître les travaux de l’Organisation et à mettre en lumière sa valeur ajoutée dans ses 46 États membres, l’Islande raconte l’histoire des Barnahús, inspirées de la Maison islandaise des enfants.

Le ministre islandais de l’Éducation et de l’Enfance, Ásmundur Einar Daðason, explique en quoi le modèle islandais de Barnahús incarne les principes des droits de l’homme en offrant une protection à une catégorie vulnérable de jeunes citoyens, et comment le Conseil de l’Europe a contribué à étendre ce modèle à d’autres pays européens, afin que davantage d’enfants en bénéficient et reçoivent une aide et une prise en charge conçues pour leur garantir le meilleur avenir possible.

« La première Barnahús créée en Europe a vu le jour en Islande en 1998. L’idée est de placer l’enfant au centre, de faire en sorte que toutes les parties prenantes travaillent ensemble pour garantir le respect des droits de l’enfant – police, procureur, personnel médical, travailleurs sociaux et professionnels de la protection de l’enfance », explique-t-il.

« Quand un enfant vit des choses horribles, comme des violences et des abus sexuels, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour limiter le préjudice subi. C’est l’idée des Barnahús : disposer en un seul endroit de tous les services, mener toutes les évaluations, tous les entretiens dans un cadre agréable et sécurisant, dans une maison ordinaire, pas dans une institution ou dans un tribunal. L’objectif est d’aider l’enfant à se remettre d’un évènement aussi horrible », indique le ministre.

Mis au point par le National Children’s Advocacy Centre aux États-Unis, ce modèle a été introduit et adapté au contexte européen par l’Islande. Il a été identifié comme une pratique prometteuse en 2015 par le Comité des Parties à la Convention du Conseil de l’Europe sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels (Comité de Lanzarote).

« L’Islande est un petit pays. Le Conseil de l’Europe constitue un excellent espace pour partager des bonnes pratiques et des savoir-faire », indique le ministre Daðason.

« Suite à l’identification des Barnahús en tant que bonne pratique par le Comité de Lanzarote, nous avons vu des Barnahús ouvrir dans de nombreux pays, par exemple dans les pays nordiques, en Slovénie et en Espagne. Le modèle est en cours de mise en place, non seulement avec le soutien du Conseil de l’Europe, mais avec le Conseil de l’Europe comme guide dans la mise en place de Barnahús destinées à aider les enfants ».

Depuis Reykjavik, en Islande, Margrét Kristín Magnúsdóttir, responsable de la Barnahús locale, décrit l’impact de ce dispositif dans son pays et la manière dont il aide les enfants à se reconstruire et à retrouver une vie normale.

« Le milieu des années 1990 a été marqué par une prise de conscience de l’ampleur des abus sexuels commis contre des enfants, ce qui a conduit l’Islande à réaliser la première étude sur la prévalence des abus sexuels sur enfants dans le pays. Les conclusions de cette étude ont provoqué une onde de choc dans la société, qui était dans le déni des abus sexuels commis sur les enfants. Nous ne pensions pas que de telles choses arrivaient dans notre pays. Ces nouvelles connaissances ont fait émerger une demande à laquelle nous avons dû trouver un moyen de répondre. C’est Bragi Guðbrandsson, ancien Directeur général de l’Agence gouvernementale pour la protection de l’enfance, qui a trouvé ce modèle et l’a adapté au contexte islandais.

L’impact a été énorme. Je pense que cela a changé beaucoup de choses pour les enfants victimes d’abus sexuels de pouvoir se rendre en un seul lieu et d’y bénéficier de tous les services dont ils ont besoin pour surmonter le traumatisme afin de retrouver une vie normale, et devenir des citoyens pleinement aptes à affronter l’avenir », conclut Margrét Kristín Magnúsdóttir.

 


Ásmundur Einar Daðason, ministre de l’Éducation et de l’Enfance, Islande


Margrét Kristín Magnúsdóttir, responsable de la Barnahús de Reykjavik, Islande

7 septembre 2023
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