Retour La Finlande devrait renforcer la protection des Roms et des migrants

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Lors de sa visite, le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Michael O’Flaherty, a visité le Mémorial de guerre des Roms à Helsinki avec un groupe de jeunes Roms (en haut à gauche) et a discuté avec des représentants des communautés roms, dont la musicienne rom Hilja Grönfors et la jeune militante rom Helena Grönfors (en bas à droite). Il a également visité un poste de garde-frontière, un point de passage et une barrière frontalière pilote (en haut à droite et en bas à gauche).

Lors de sa visite, le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Michael O’Flaherty, a visité le Mémorial de guerre des Roms à Helsinki avec un groupe de jeunes Roms (en haut à gauche) et a discuté avec des représentants des communautés roms, dont la musicienne rom Hilja Grönfors et la jeune militante rom Helena Grönfors (en bas à droite). Il a également visité un poste de garde-frontière, un point de passage et une barrière frontalière pilote (en haut à droite et en bas à gauche).

Le Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Michael O'Flaherty, a appelé la Finlande à continuer d'honorer ses solides antécédents en matière de promotion et de défense des droits humains, à l'issue d'une visite dans le pays du 23 au 26 septembre, axée sur la situation des Roms et les questions liées à la migration et à l'asile.

Le Commissaire a visité plusieurs lieux importants pour les droits humains notamment le point de passage frontalier d'Imatra, où il s'est entretenu avec des gardes-frontières en service, et le centre d'accueil et l'unité de détention de Joutseno. Tout en reconnaissant les sérieux défis rencontrés par la Finlande en raison de la manipulation de la migration par un État voisin, le Commissaire a souligné que le contrôle des frontières ne devait pas se faire au détriment des droits humains. « Je reste d'avis que la récente loi finlandaise autorisant des restrictions temporaires sur les demandes d'asile, si elle était appliquée, violerait les obligations internationales, notamment l'interdiction du refoulement et de l'expulsion collective et l'obligation d'offrir des recours effectifs. Les autorités devraient reconsidérer cette loi. »

Le Commissaire O'Flaherty a pris acte des efforts déployés par les gardes-frontières pour se préparer à la mise en œuvre éventuelle de ces mesures, en particulier de leur formation à l'identification des personnes vulnérables. Il a toutefois exprimé des doutes quant à la possibilité de procéder à des évaluations aussi complexes dans le respect des droits humains.

Le Commissaire a également encouragé la Finlande à continuer de rechercher des solutions régionales à la sécurité des frontières et à l'instrumentalisation des migrations, et a souligné que ces solutions devaient être pleinement conformes à la Convention européenne des droits de l'homme, à la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne et à la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés.

En ce qui concerne les Roms, le Commissaire a salué les réalisations de la Finlande en matière de droits humains, notant que ses efforts pour soutenir la société civile peuvent servir d'enseignements précieux pour travailler avec les communautés roms. Toutefois, il a été informé de préoccupations concernant la discrimination et la montée du racisme. « L'impact quotidien de l'antitsiganisme est bien illustré par les paroles d'un jeune militant rom », a déclaré le Commissaire : « Un nom rom, un vêtement traditionnel ou une apparence rom signifient que la porte vous est fermée au nez ».

Le Commissaire O'Flaherty a reconnu le cadre juridique et les plans d'action nationaux de la Finlande pour protéger les droits des Roms, mais il a noté des lacunes dans la mise en œuvre. Il a exhorté les autorités à s'attaquer aux effets des réformes de la protection sociale, qui touchent de manière disproportionnée les communautés marginalisées telles que les Roms. Le Commissaire s'est également dit préoccupé par les conditions de vie des Roms originaires principalement d'Europe de l'Est, qui se retrouvent souvent sans abri et dans la misère. « Il faut redoubler d'efforts pour améliorer l'accès de ce groupe à des droits sociaux tels que le logement et les possibilités d'emploi », a-t-il déclaré.


Au cours de sa visite, le Commissaire a rencontré la Ministre des affaires sociales et de la santé, Kaisa Juuso, le Secrétaire d'État auprès du Ministre des affaires étrangères et du Ministre de la défense, Pasi Rajala, le Secrétaire d'État auprès du cabinet du Premier ministre, Risto Artjoki, le Secrétaire permanent par intérim du Ministère de la justice, Antti Leinonen, le chef des gardes-frontières, général de corps d'armée, Pasi Kostamovaara, et le chef de division des gardes-frontières et des gardes-côtes, général de division Matti Sarasmaa, ainsi que Jani Järäinen, le chef de l'unité des affaires internationales du quartier général des gardes-frontières, la Secrétaire permanent du ministère de l'intérieur Kirsi Pimiä, l’Ombudsman pour la non-discrimination Kristina Stenman, et les membres du Conseil consultatif national sur les affaires roms. Dans le cadre de son engagement auprès des communautés roms, il a visité le mémorial rom de la guerre et a rencontré des représentants de la société civile qui travaillent avec les communautés roms et des activistes roms, des groupes de femmes roms, des jeunes Roms et des Roms non finlandais. En ce qui concerne la situation à la frontière, le Commissaire a visité et échangé avec des acteurs du district des gardes-frontières du sud-est de la Finlande, comme indiqué ci-dessus. Il a discuté de questions plus générales relatives aux droits humains, en Finlande et dans la région, lors de la réunion plénière de la délégation aux droits humains du Centre finlandais des droits humains.

Strasbourg 27/09/2024
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