« La liberté et la sécurité des journalistes en Europe sont dans une situation alarmante. Le meurtre de Lyra McKee ainsi que la violence et les intimidations contre des journalistes couvrant des manifestations dans plusieurs pays d’Europe ne sont que les derniers exemples qui montrent que la liberté de la presse est en train de régresser en Europe » a déclaré aujourd’hui Dunja Mijatović, Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, à la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
« Depuis de nombreuses années, la Journée mondiale de la liberté de la presse est l’occasion de réfléchir à l’état de la liberté de la presse et de promouvoir un journalisme exercé en toute liberté, pluralisme et sécurité. Les problèmes sont donc bien connus, tout comme le sont les normes et solutions concrètes à la disposition des pouvoirs publics pour accroître la sûreté et la liberté des journalistes.
Ce ne sont pas les moyens qui font défaut pour renverser la tendance actuelle, mais bien la volonté politique. Les Etats membres devraient respecter pleinement les normes auxquelles ils ont souscrit.
Mais, avant tout, il est crucial de changer le discours politique actuel qui dépeint très souvent la presse comme l’ennemi. On ne répétera jamais assez que les dirigeants politiques, faiseurs d’opinion et influenceurs ont le devoir d’éviter les actes ou discours hostiles à l’encontre des journalistes. Ils doivent protéger la presse en tant qu’atout pour la démocratie, et non pas entraver le travail des journalistes.
L’enjeu ici, ce n’est pas seulement l’avenir de la presse, mais aussi celui du tissu démocratique de nos sociétés. La liberté et la sécurité de la presse sont l’un des fondements de la démocratie, de l’Etat de droit et des droits de l’homme, qui ne peuvent exister sans des journalistes qui révèlent les abus, informent les citoyens et demandent des comptes aux puissants.
Protéger la presse, c’est sauvegarder nos libertés et nos droits. Quand la liberté et le pluralisme de la presse sont muselés, la démocratie recule au sein de nos sociétés. Il est donc grand temps que les dirigeants politiques fassent preuve d’une plus grande détermination pour protéger la presse. »