L'environnement hostile dans lequel travaillent les défenseurs des droits humains, la société civile et les journalistes en Grèce est un sujet de préoccupation depuis plusieurs années. Les campagnes de dénigrement visant les personnes qui défendent les droits humains, la lourdeur des procédures d'enregistrement des ONG et les pressions indues exercées sur les journalistes ont porté atteinte à la protection des droits humains et restreint l'espace civique dans le pays. L’actuelle criminalisation des personnes qui aident les réfugiés, les demandeurs d'asile et les migrants, ainsi que des militants qui défendent et promeuvent les droits humains en Grèce, s'inscrit dans cette tendance, que j'ai également observée dans d'autres États membres du Conseil de l'Europe.
Comme je l'ai déjà souligné dans une lettre que j'ai envoyée aux autorités grecques en mai 2021, ainsi que dans une recommandation pour mettre fin des refoulements que j'ai publiée en 2022, les États ont le devoir de mettre en place un cadre juridique qui protège les droits humains et d'assurer un environnement propice au travail des défenseurs des droits humains et de la société civile.
Malheureusement, les poursuites engagées contre 24 bénévoles d'une ONG de recherche et de sauvetage, ainsi que contre d'autres défenseurs des droits humains, comme Panayote Dimitras, partenaire de longue date de mon Bureau, vont dans le sens inverse. Cibler les défenseurs des droits humains et les personnes engagées dans des actes de solidarité est à la fois incompatible avec les obligations internationales des États et a un effet dissuasif sur le travail en faveur des droits humains.
J'exhorte les autorités grecques à faire en sorte que les défenseurs des droits humains et les journalistes puissent travailler en toute sécurité et en toute liberté, en créant un environnement propice à leur travail et en reconnaissant publiquement leur rôle important dans une société démocratique.