Genève, 6 mars 2018 – En adoptant la Déclaration universelle des droits de l’homme il y a 70 ans, les gouvernements du monde entier se sont engagés à faire de la paix, de la démocratie et de la justice une réalité pour tous. Nous, institutions nationales, régionales et internationales, œuvrons pour atteindre cet objectif, nous efforçant d’améliorer la vie de centaines de millions de personnes partout dans le monde. Cependant, ce travail est loin d’être accompli, quand de si nombreuses personnes continuent de subir au quotidien la pauvreté, les conflits armés, l’oppression, l’inégalité et la discrimination.
Il est bien sûr nécessaire que les Etats continuent d’améliorer les lois et politiques, mais afin de tenir la promesse d’assurer l’égalité des chances à tous, nous devons veiller à ce que chacun comprenne et soutienne les droits de l’homme. Malheureusement, nous assistons depuis quelques années à l’émergence d’un discours profondément hostile aux droits de l’homme. Nombreux sont ceux qui ne se sentent pas concernés par ces questions, ou qui se sentent exclus du débat.
Plusieurs facteurs expliquent ce sentiment répandu. L’un d’eux réside certainement dans le fait que les gouvernements, les parlements, les organisations internationales, les structures nationales des droits de l’homme, les écoles et les médias ne se font pas suffisamment entendre de l’ensemble de la population et n’arrivent pas à montrer que les droits de l’homme sont importants pour tous.
C’est pourquoi, nous, dirigeants d’institutions de droits de l’homme, réunis aujourd’hui à Genève, nous engageons à améliorer notre communication publique afin de promouvoir et protéger plus efficacement les droits de l’homme.
Nous reconnaissons la désaffection de certaines parties de la société pour le discours sur les droits de l’homme ; nous comprenons que chercher à communiquer avec ceux qui se sentent ignorés ou oubliés est une fonction importante de toute organisation de défense des droits de l’homme ;
Nous reconnaissons les difficultés inhérentes qui se posent pour bien communiquer sur les droits et nous engageons à porter un regard critique sur notre propre travail et sur la manière dont nous pouvons communiquer plus efficacement sur l’importance des droits de l’homme, en redoublant d’efforts pour écouter et aller à la rencontre des critiques et des indifférents ;
Nous nous engageons à diriger notre communication non seulement vers les responsables politiques, mais aussi vers des catégories plus larges de la société – comme les jeunes, les entreprises et les personnes marginalisées, en utilisant des moyens de communication adaptés, et à renforcer une culture des droits de l’homme à même d’aider les sociétés à devenir plus solidaires et résilientes ;
Nous appelons tous les défenseurs et promoteurs des droits de l’homme, les institutions nationales, régionales et internationales des droits de l’homme, les représentants de la société civile, les gouvernements et les responsables politiques, les médias, les universitaires et les entreprises à se mobiliser afin d’assurer une meilleure représentation dans le débat public des valeurs protégées par les droits de l’homme, et une meilleure compréhension de celles-ci dans le monde entier ; et
Nous nous engageons à tout mettre en œuvre pour améliorer la façon dont nous communiquons avec le public, afin d’élargir et de renforcer le soutien aux droits de l’homme, pour que la promesse faite il y a 70 ans devienne une réalité pour tous.
Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme
Bureau du Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe
Agence des droits fondamentaux de l’UE
ENNHRI
GANHRI