« Depuis maintenant un an, les pays du monde entier font face aux conséquences catastrophiques de la Covid-19. Les gouvernements, qui ont fait de la vaccination massive des populations leur toute première priorité, devraient s’employer dès maintenant à reconstruire des systèmes de santé inclusifs », a déclaré aujourd’hui Dunja Mijatović, Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, à l’occasion de la publication d’un document contenant des recommandations sur la manière de protéger efficacement le droit à la santé.
Tous les États membres du Conseil de l’Europe sont tenus, en vertu de leurs obligations tirées du droit international, de garantir à leur population l’accès au meilleur état de santé physique et mentale possible. Détaillant les normes et principes les plus importants concernant le droit à la santé, le document recense les principaux partenaires qui peuvent aider les États à remédier aux carences des systèmes de santé mises en évidence et amplifiées par la Covid-19. Il inclut également une analyse des diverses conditions requises pour garantir des systèmes de santé inclusifs et résilients, parmi lesquelles la qualification des personnels de santé, un financement adéquat et, surtout, un leadership et une gouvernance de qualité. Enfin, le document insiste sur la nécessité d’adopter une perspective plus large en matière de droits sociaux. Il convient d’accorder de toute urgence de l’attention aux déterminants sociaux de la santé (protection sociale, cadre de vie adéquat, éducation et conditions d’emploi) : la pandémie a en effet montré combien des inégalités profondément ancrées dans la société exposaient les groupes qui en sont victimes à des risques sanitaires accrus.
« Ce document thématique se veut un outil à l’usage des gouvernements pour répondre à l’impératif urgent de bâtir des systèmes de santé plus inclusifs et résilients », a déclaré la Commissaire. « Bien que les États membres du Conseil de l’Europe comptent certains des systèmes de santé et de protection sociale les plus efficaces au monde, les inégalités en matière de santé se sont creusées, entraînant des coûts sociaux, humains et économiques importants pour les individus et les sociétés. »
Même avant l’apparition de la pandémie, les disparités en matière d’accès à la santé, basées sur l’âge, le genre, le handicap, l’appartenance à une minorité ou l’origine socio-économique, étaient largement répandues. « La pandémie de Covid-19 a encore aggravé la situation, exposant de manière dramatique les faiblesses de systèmes de santé durement éprouvés par des années d’austérité, de difficultés économiques et d’incurie », a déclaré la Commissaire. « Les États membres doivent redoubler d’efforts pour résorber les inégalités en matière de santé et reconstruire une société où les infrastructures de santé publique sont convenablement équipées, où la dignité et les droits des patients tiennent une place centrale et où les professionnels de santé sont traités à la mesure des services essentiels qu’ils assurent pour les individus et la société. »
Afin d’aider les États à atteindre cet objectif, la Commissaire formule douze recommandations, concernant notamment la couverture santé universelle, une égalité et une dignité plus grandes pour les patients, la promotion de la transparence et de la responsabilité au sein des processus décisionnels et l’adoption de mesures pour garantir une répartition équitable, à l’échelle mondiale, des produits médicaux et des vaccins. La Covid-19 a montré que le droit à la santé ne peut pas être garanti au seul niveau des
individus ou des États. Des systèmes efficaces et une solidarité mondiale sont nécessaires pour que nul ne soit laissé pour compte.
« La santé est un droit fondamental, elle n’est pas une marchandise », a conclu la Commissaire. « Les États doivent répondre sans attendre à leur obligation de permettre à chacun de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible. »