Le Commissaire a discuté des droits des minorités et des problèmes de discrimination lors de sa visite en Lituanie
[22/10/2009] Le Commissaire Hammarberg a effectué une visite en Lituanie les 19 et 20 octobre. Lors de discussions de haut niveau avec les autorités lituaniennes, il a évoqué un certain nombre de questions de droits de l'homme, et notamment les droits des minorités, la nécessité d'enquêter sur l'existence présumée en Lituanie d'un centre secret de détention de personnes suspectées de terrorisme et les insuffisances de la loi relative à la protection des mineurs contre les effets préjudiciables de l'information publique.
Il a rencontré la Présidente de Lituanie, le Premier Ministre et le ministre des Affaires étrangères, ainsi que des représentants du Parlement (Seimas) et le directeur du Service des minorités nationales et des Lituaniens de l'étranger. Il s'est également entretenu avec le directeur du bureau du Médiateur du Seimas, le Médiateur chargé de l'égalité des chances, et des représentants de la société civile.
Le Commissaire Hammarberg a participé à un séminaire sur les problèmes de discrimination organisé par l'ambassade de Suède, pays qui assure actuellement la présidence de l'Union européenne, et par l'Institut de surveillance des droits de l'homme basé à Vilnius. Dans son discours, il a insisté sur le fait que les Etats devaient faire tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter et combattre toutes les tendances xénophobes et homophobes, qui se nourrissent du sentiment de précarité avivé par la crise économique. Il a appelé les responsables politiques et la presse en Europe à résister à ces penchants et à faire un travail d'information sur l'importance du respect des droits de l'homme.
Le Commissaire a noté que le groupe de travail présidentiel créé pour analyser la loi controversée relative à la protection des mineurs contre les effets préjudiciables de l'information publique a proposé une liste d'amendements à apporter à cette loi. Cette décision montre que les autorités lituaniennes connaissent pertinemment les conséquences négatives d'une législation qui prévoit des restrictions vagues ou trop larges de la liberté d'expression, ou dont les dispositions créent une discrimination fondée sur l'orientation sexuelle. Il est convaincu que les autorités ont la volonté de résoudre ce problème.
Par ailleurs, le Commissaire a discuté des solutions existantes en matière de droits des minorités et notamment la possibilité d'orthographier les noms des personnes appartenant à une minorité dans leur langue. Il espère que les autorités feront preuve d'un esprit constructif lorsqu'elles mettront au point leur stratégie visant à préserver l'identité des minorités, à rendre l'intégration possible, et à protéger la diversité culturelle et le pluralisme inhérents à la société lituanienne.
Aux questions de journalistes sur l'existence présumée d'un centre de détention secret sur le territoire lituanien, le Commissaire a répondu que ces allégations devaient faire l'objet d'investigations sérieuses et impartiales. Il salue la détermination des autorités lituaniennes à faire toute la lumière sur cette affaire.