« L'arrestation samedi dernier à Bakou de l'avocat des droits humains Elchin Sadykov et de son client, le journaliste Avaz Zeynalli, illustre une fois de plus l'environnement hostile auquel sont confrontés les militants de la société civile et les acteurs des médias indépendants en Azerbaïdjan. M. Sadykov est un défenseur des droits humains bien connu et un partenaire de mon Bureau, qui défend courageusement des dizaines d'activistes, de journalistes indépendants et de figures de l'opposition en Azerbaïdjan depuis de nombreuses années. Malheureusement, il a été la cible d'intimidations et de harcèlements continus pour son travail légitime en faveur des droits humains, tout comme de nombreux autres militants en Azerbaïdjan. Pour sa part, M. Zeynalli est connu pour être un journaliste indépendant qui a également été soumis par le passé à des actes d'intimidation et de harcèlement judiciaire pour ses prises de position critiques.
Le procès de nuit qui a ordonné la mise en détention provisoire de M. Sadykov et de M. Zeynalli soulève de sérieuses questions quant à sa compatibilité avec les normes européennes en matière de droits humains. Il s'est tenu à huis clos et en l'absence de garanties procédurales fondamentales, ce qui renforce les doutes sur la crédibilité de leurs poursuites et de leur emprisonnement. L'arrestation de M. Sadykov faisait suite à la perquisition de ses locaux professionnels et la saisie d'informations confidentielles, qui devraient être protégées par le secret professionnel des avocats. Ces actes aggravent encore l'effet paralysant sur les avocats et les défenseurs des droits humains en Azerbaïdjan et sur la liberté d'expression, y compris la liberté des médias, un sujet de préoccupation de longue date en Azerbaïdjan.
J'appelle les autorités azerbaïdjanaises à libérer immédiatement M. Sadykov et M. Zeynalli et à garantir pleinement le respect de leurs droits et libertés. L'intimidation et le harcèlement des acteurs de la société civile et des journalistes indépendants en Azerbaïdjan doivent cesser immédiatement. Il est du devoir des autorités de veiller à ce que les défenseurs des droits humains et les professionnels des médias puissent exercer leur activité en toute sécurité et en toute liberté. »