Il ne peut y avoir d’éducation aux droits de l’homme sans droits de l’homme. Comprendre ce que sont les droits de l’homme est l’une des compétences majeures que doit posséder tout éducateur en la matière. Il est possible d’appréhender et d’expliquer les droits de l’homme de façon très simple ou très complexe ; on peut les aborder sous un angle abstrait et conceptuel, ou privilégier leur dimension pratique à l’appui d’expériences concrètes ; on peut les examiner dans une perspective globale ou d’un point de vue très local. Cependant, pour éduquer aux droits de l’homme, il faut être en mesure d’en faire un exposé et de répondre aux questions posées les concernant.

Si, pour l’essentiel, le travail des facilitateurs consiste à impliquer les jeunes dans l’apprentissage des droits de l’homme, celui-ci consiste également à leur fournir des informations exactes, à démystifier la complexité des droits de l’homme et à résoudre les dilemmes qui leur sont inhérents. Mais cela ne doit pas se faire au détriment des concepts et valeurs clés qui sous-tendent les droits de l’homme, et notamment leur caractère universel, indivisible et inaliénable. Car, en la matière, le facilitateur est également un « ambassadeur » des droits de l’homme. S’il s’avère incapable d’examiner des questions clés ou d’y répondre, sa démarche éducative sera un échec. Personne n’attend des facilitateurs qu’ils aient les réponses à toutes les questions – comme c’est d’ailleurs le cas concernant bien d’autres aspects des droits de l’homme. En revanche, il est légitime d’attendre d’eux qu’ils sachent où trouver les réponses et également inviter les participants à trouver leurs propres réponses.

Les conceptions erronées à propos de l’origine des droits de l’homme – et notamment leur nature soi-disant « occidentale » –, mais aussi de leur universalité, de leur applicabilité et de leur application peuvent facilement transformer une activité d’éducation aux droits de l’homme motivée par de bonnes intentions en une expérience qui, au lieu de clarifier les doutes et les idées fausses, va les confirmer. La dimension de l’éducation aux droits de l’homme qui consiste à apprendre au sujet des droits de l’homme est essentielle et non négociable ; sans elle, les autres dimensions n’ont aucun sens.

Dans ce chapitre, nous proposons aux utilisateurs de Repères de plus amples informations au sujet des droits de l’homme, ce qu’ils sont, comment ils ont évolué et comment les protéger et les promouvoir. Bien évidemment, toutes les informations au sujet des concepts et systèmes de droits de l’homme ne sont pas ici réunies. Comme les autres chapitres de Repères, celui-ci fournit des points de départ indispensables et des informations de référence. Il appartient ensuite aux facilitateurs de rechercher d’autres renseignements selon la nature de leurs programmes et des besoins de leurs apprenants. Il ne s’agit pas non plus de voir dans ce chapitre « tout ce que tout un chacun devrait savoir au sujet des droits de l’homme ». Au contraire, ce chapitre survole divers aspects majeurs des droits de l’homme et chaque apprenant ou facilitateur peut ressentir le besoin d’en savoir davantage (ou moins), en particulier en ce qui concerne la façon dont les droits de l’homme ont évolué et sont protégés dans son propre pays.

Ce chapitre se termine par une section consacrée à des questions/réponses et des énigmes sur les droits de l’homme qui reprennent quelques-unes des interrogations et des doutes les plus courants au sujet des droits de l’homme.

Comme toutes les créations (imparfaites) de l’homme (imparfait), les droits de l’homme sont en permanence remis en cause, renforcés et perfectionnés. Nous comptons sur les utilisateurs de Repères pour contribuer à leur actualisation, compte tenu notamment des développements intervenus depuis sa publication.