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La Chambre des régions débat du modèle des régions interculturelles

Le 27 mars, la Chambre des régions du Congrès a tenu une table ronde modérée par Gunn Marit Helgesen, Vice-présidente du Congrès (Norvège, PPE/CCE), pour débattre le thème « Les régions interculturelles : faire vivre la diversité ».

Une approche antiraciale de l'intégration, qui sous-tend le modèle des régions interculturelles, a été présentée par Eunice Romero, directrice générale des migrations, de l'asile et de la lutte contre le racisme du gouvernement de Catalogne (Espagne) et présidente du réseau des régions interculturelles de l'Assemblée des régions d'Europe (ARE). Reconnaissant que le racisme est ancré dans la société, elle a suggéré que les régions établissent un paradigme plaçant les besoins de chaque individu au centre des préoccupations. « Chaque cas de racisme signifie un échec dans la protection des droits fondamentaux des citoyens », a-t-elle déclaré, soulignant que « l'inclusion n'est pas liée uniquement à la migration mais doit être considéré comme un enjeu des droits humains ».

Lia Montalti, Vice-présidente du Congrès (Italie, SOC/V/DP), a déclaré que sa région, l'Émilie-Romagne, reconnaît la nature structurelle du phénomène migratoire. Compte tenu de l'hétérogénéité en termes de statut social, de culture et de professions des personnes arrivant en Émilie-Romagne, la région adopte des mesures ad hoc plutôt que des mesures standardisées. Les interventions régionales en matière d'intégration portent sur quatre thèmes transversaux, à savoir l'équité entre les genres et les générations ; l'autonomie et la « faisabilité », c'est-à-dire donner aux nouveaux arrivants les conditions nécessaires à leur véritable intégration ; repenser le modèle statique d'intégration ; et simplifier l'accès aux outils numériques. D'autre part, elle a souligné la nécessité de rendre le processus d'intégration plus fluide, en simplifiant les procédures administratives et en offrant aux nouveaux arrivants la possibilité d'accéder à la location de logements.

En raison d'importants investissements industriels qui contribueront à l'avènement d'une société sans carbone, toute la région de Västerbotten, en Suède, voit arriver de nombreux travailleurs de différentes parties du monde, indique Daniel Sjögren, président de la commission des arts et de la culture de la municipalité de Skellefteå. Cette ville, en particulier, a accueilli 8 000 nouveaux travailleurs de plus de 100 nationalités différentes sur une courte période. Cette situation représente un défi de maintenir la cohésion entre les différents groupes, y compris de préserver l'héritage culturel du peuple autochtone Sami. D'autre part, certains projets interculturels sont déjà en cours, comme le centre culturel Sara Kulturhus.

Selon Afia Mansoor Ahmed, Déléguée jeune du Congrès originaire d’Allemagne, le risque d'écouter ou de lire une « histoire unique » est que les autorités trouvent des solutions insuffisantes pour faire face aux défis que pose l'intégration aujourd'hui. Elle a exprimé son souhait pour plus de diversité et de participation dans le secteur de l'emploi, soulignant que les compétences professionnelles des migrants sont souvent ignorées en raison de leurs origines. « Il est essentiel d’instaurer une collaboration entre les différentes parties prenantes », a-t-elle déclaré, soulignant le besoin de reconnaître les compétences des migrants, en leur permettant ainsi d'apporter leurs connaissances et leurs aptitudes pour fournir des services qui peuvent bénéficier à l'ensemble de la société.

46e session Strasbourg, France 3 avril 2024
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