Retour Le Congrès et les associations nationales : faire avancer la démocratie locale et régionale

Le Congrès et les associations nationales : faire avancer la démocratie locale et régionale

Tenues à Strasbourg les 12 et 13 septembre, les 4e Assises des associations nationales de pouvoirs locaux et régionaux ont permis à ces associations d’exprimer leurs attentes face aux membres du Congrès, mais aussi de faire le point sur la mise en œuvre, au quotidien et sur le terrain, des textes et recommandations élaborées par ce dernier.

Ouvrant la rencontre, le président du Congrès Marc Cools a souligné d’emblée le rôle crucial joué par la soixantaine d’associations représentées aux Assises, en première ligne pour accompagner et faire avancer la démocratie locale et régionale. Une mission d’autant plus fondamentale, rappelait-il, que « la stabilité du continent dépend aussi de l’échelon local ! »

S’exprimant au nom de la présidence lituanienne du Comité des Ministres, le vice-ministre de l’intérieur lituanien Arnoldas Abramavicius a salué l’engagement des associations, ainsi que le rôle des réseaux d’associations, notamment en Europe du Sud Est, pour mieux coordonner les politiques locales et régionales. 

Le Secrétaire Général Adjoint du Conseil de l’Europe, Bjørn Berge, compte sur les autorités locales et régionales pour « inverser la tendance au recul démocratique », et rappelle à quel point « s’écarter de la démocratie coûte cher : c’est d’abord la répression sur place, puis l’agression des pays voisins, comme le montre tragiquement l’exemple russe ». Au delà de son engagement et de ses projets, il a souligné le rôle important joué par le Congrès pour faire connaître et fonctionner au niveau local le registre des futurs dédommagements dont bénéficiera l’Ukraine une fois la guerre terminée.

Enfin, la cérémonie d’ouverture a donné la parole à la jeune déléguée d’Andorre Lisa Cruz Lackner,  venue plaider pour une meilleure association des jeunes aux politiques et aux décisions qui les concernent le plus, par exemple sur le climat ou le numérique.  C’est ainsi qu’on les rapprochera de la vie politique locale et régionale, estime-t-elle, en déclarant que « les jeunes ne sont pas seulement les dirigeants de demain, mais sont aussi les partenaires d’aujourd’hui ».

 La Charte de l’Autonomie Locale aux côtés des villes et des régions d’Europe

Le  maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a présenté la manière dont sa ville avait pu évoluer et se transformer en se basant sur la Charte européenne de l’Autonomie Locale.  Celle-ci a permis, selon lui, un renforcement général de la démocratie locale dans toute la Türkiye, mais aussi une réforme du financement des collectivités locales, une transparence accrue des décisions et une meilleure gestion des budgets locaux. Afin de permettre aux citoyens de prendre part à la gestion des fonds publics, la ville a lancé en 2019 l’initiative « votre budget » avec des concours et des référendums pour sa modernisation. Istanbul veut aussi mieux associer les jeunes à la vie politique, notamment à travers ses outils numériques et ses sites en ligne, suivis par 28 millions de personnes.  Enfin, M. Imamoglu a rendu hommage à l’entraide entre les collectivités locales qui s’est manifestée immédiatement après le tremblement de terre de 2023, permettant des actions coordonnées rapides et efficaces.

Gunn Marit Helgesen, qui préside l’Association Norvégienne des autorités locales et régionales et siège au Conseil de la région de Telemark, a montré à son tour ce que la Charte avait apporté à son pays. Elle a cité l’efficacité de la collaboration interrégionale et multiniveau, rythmée des consultations régulières entre les régions et l’État. L’Autonomie locale est d’ailleurs inscrite dans la Constitution norvégienne, symbole de l’importe qu’elle a prise dans le pays. 

Rééquilibrer les relations avec les gouvernements

Animé par la déléguée jeune hongroise Zsuzsa Vido, le débat a d’abord porté sur les mesures prises par les associations pour associer les jeunes issus des zones isolées et rurales aux programmes d’action locaux et régionaux. Questionné sur le fonctionnement des associations aux Pays-Bas, l’ancien président du Congrès Leen Verbeek a souhaité une évolution des relations entre les associations et les gouvernements, estimant qu’il était temps de passer « de la verticalité à une véritable horizontalité » pour un meilleur équilibre. Enfin, la maire de Skopje Danela Arsovska, qui est aussi la cheffe de délégation de la Macédoine du Nord au Congrès, a déploré la sous- représentation des femmes parmi les maires, - on n’en compte que deux dans son pays, dont elle-même, mais aussi dans les associations nationales. Une situation « inacceptable », ont renchéri plusieurs autres élus, souhaitait l’avènement d’une véritable parité dans le domaine des pouvoirs locaux ainsi qu’à l’intérieur de leurs associations.

Strasbourg, France 24 septembre 2024
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