Retour Jelena Drenjanin : "La pandémie de Covid-19 montre que les situations de crise sont doublement dangereuses pour les femmes"

Jelena Drenjanin :

« Selon les estimations de l'OMS, 1 femme sur 3 dans le monde a déjà été exposée à des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie. Avec la crise sanitaire et le confinement mis en place dans plusieurs pays pour freiner la propagation de la Covid-19, ces violences ont suivi la progression du virus, » a déclaré Jelena Drenjanin (Suède, PPE/CCE), porte-parole du Congrès sur l’égalité des genres, le 25 novembre 2019, à l’occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. « En avril 2020, en Europe, les appels d’urgence de femmes victimes ou menacées par leur partenaire ont augmenté de 60 % par rapport à avril 2019. En réalité, la pandémie Covid-19 est un révélateur de l’ampleur de ce fléau qui perdure depuis toujours quels que soient les milieux socio-économiques, » a alerté la porte-parole.

« Les violences envers les femmes ne sont pas seulement physiques ou sexuelles. Elles se retrouvent aussi dans la sphère politique à travers le sexisme qui les empêche d’accéder aux fonctions de représentation politique, » a-t-elle expliqué en mentionnant le rapport « Lutter contre le sexisme à l’égard des femmes en politique au niveau local et régional » qui sera débattu pour adoption lors du Forum statutaire du Congrès, le 7 décembre 2020. Dans le cadre de ses activités de coopération en Ukraine, le Congrès a aussi récemment publié un Guide sur la prévention et la lutte contre le sexisme au niveau local pour les femmes et les hommes dans la politique locale, disponible en anglais et en ukrainien.

« En tant qu’autorités locales et régionales, nous pouvons faire la différence, sur le terrain, au plus près des citoyens, en contribuant à coordonner la prévention des violences, structurer l’aide aux victimes et promouvoir la participation des femmes à la vie publique, » a déclaré la porte-parole. « Dans le contexte de crise actuelle, nous devons prendre en compte les risques de violences faites aux femmes dans les stratégies développées pour lutter contre la pandémie à tous les niveaux de gouvernance, » a-t-elle conclu en appelant à soutenir la campagne de l’UNESCO « Oranger le monde » et l’initiative «  16 jours d’activisme » contre la violence faite aux femmes.

Dans une recommandation et une résolution adoptées en 2009, le Congrès appelle à mettre en place un cadre législatif et des politiques globales, des campagnes de sensibilisation ainsi que des services d’aide spécialisés pour les victimes. Il soutient également la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, dite Convention d’Istanbul, premier instrument juridiquement contraignant au niveau européen. En outre, le Congrès soutient activement les efforts visant à réaliser l'égalité des genres et à autonomiser les femmes et les filles aux niveaux local et régional, conformément à l’Objectif n°5 de l’Agenda 2030 des Nations-Unies.

Strasbourg 25 novembre 2020
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