Le 12 février 2021, le Congrès a adopté un rapport sur le rôle des pouvoirs locaux et régionaux dans la promotion du travail des jeunes - partenaires précieux et légitimes des pouvoirs publics dans la création d’une société plus inclusive et démocratique.
Le Congrès est déjà activement engagé à promouvoir la participation des jeunes au sein de sa propre institution : un jeune délégué par pays est invité à assister à chaque session aux côtés des membres des délégations.
Elaboré par les rapporteurs du Congrès en lien avec le Conseil consultatif de la jeunesse, le rapport fournit une analyse de l’importance du travail de jeunesse dans les États membres, assortie d’exemples de bonnes pratiques sur la façon dont ce travail devrait être accompagné à l’échelle locale et régionale. En effet, comme l’a souligné le co-rapporteur Ilsur Metshin (Fédération de Russie, GILD) « La crise de la COVID-19 a révélé à quel point le travail de la jeunesse est essentiel pour nos communautés ». D’où la prise de conscience par les élus de leur responsabilité particulière pour créer des espaces adaptés au travail des jeunes, mis en difficulté par la pandémie. Ilsur Metshin a insisté sur le fait que la Charte européenne révisée sur la participation des jeunes à la vie locale, ainsi que l’adoption du projet « Enter! » portant sur l’accès des jeunes des quartiers défavorisés aux droits sociaux (2015), ont déjà impliqué le Congrès dans l’élaboration de politiques concrètes d’intégration des jeunes dans les structures de la démocratie locale. Il s’agit donc de renforcer ce processus à travers de nouvelles idées plus ambitieuses.
« Les collectivités territoriales doivent inviter les jeunes à se prononcer sur l’avenir de nos communautés et participer activement au processus de gouvernance », a rappelé le co-rapporteur Thomas Andersson (Suède, GILD). « Dans ce rapport nous leur demandons d’accorder une place conséquente au travail des jeunes en se fixant des objectifs mesurables, mais aussi en dégageant des fonds spéciaux pour des projets de création d’espaces de réunion et de formation, notamment pour les jeunes marginalisés ». A cet effet, le rapport propose au Congrès d’aider les autorités locales à demander le label de qualité du Conseil de l’Europe pour les centres locaux de jeunesse tout en sollicitant la Fondation européenne pour la jeunesse à financer certaines activités pilotes. La création d’infrastructures adaptées aux besoins particuliers des différentes collectivités, des grandes villes aux petits villages, est primordiale pour que les jeunes puissent devenir des acteurs de la vie locale. Le rapport insiste en effet sur la nécessité d’un travail d’approche des différents groupes de jeunes, selon leur habitat, leurs intérêts etc., afin de susciter chez eux un réel élan d’engagement. La lutte contre toute forme de discrimination, y compris contre les violences de genre, représente aussi une condition de réussite de ces politiques.
Le délégué jeune Gianluca Rossino (Italie) a soutenu l’adoption du rapport, notamment en ce qui concerne l’intégration des jeunes dans le domaine de l’éducation informelle et la formation par les pairs, sans oublier la mise en place des politiques de lutte contre la violence de genre.
La gouverneure de la région de l’Attique en Grèce, Rena Dourou (SOC/V/DP), a félicité la formidable « boite à outils » que représente ce rapport dont les pouvoirs locaux et régionaux pourront se saisir pour sortir de la crise sanitaire en intégrant la vision d’avenir des jeunes. Comme remarqué par le gouverneur de la région de Léningrad, Alexander Drozdenko (Fédération de Russie, PPE/CCE), beaucoup de jeunes se sont portés volontaires aux services sociaux et médicaux pendant la pandémie. L’exemple des conseils communaux des jeunes en Allemagne, apporté par Bernd Vöhringer (Allemagne, PPE/CCE), a aussi illustré l’idée que les jeunes peuvent se saisir des affaires de la cité quand on leur permet de le faire dans un cadre adapté. Enfin, Tamar Taliashvili (Géorgie, SOC/V/DP) a souligné l’importance que les présidences du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, dont la présidence géorgienne en 2019, ont accordé au renforcement de la participation des jeunes au processus politique.
Soutenu et adopté par les délégués du Congrès, le rapport incite aussi les pouvoirs nationaux à soutenir les collectivités territoriales dans l’élaboration d’outils spécifiques de documentation et de suivi du travail de jeunesse.
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