Retour Pour une jeunesse agissante sur les stratégies de relance post-covid au niveau local et régional

Pour une jeunesse agissante sur les stratégies de relance post-covid au niveau local et régional

Particulièrement affectés par la crise sanitaire, les jeunes européens se sont fait entendre à travers la participation active des délégués jeunes tout au long de la 40ème session du Congrès (15-17 juin 2021), marquée notamment par les débats sur le démarrage des politiques post-Covid des villes et régions d’Europe.

Lors de cette 40ème Session, les délégués jeunes ont une fois de plus montré leur engagement en participant activement aux débats avec les membres du Congrès sur toutes les questions inscrites à l’ordre du jour. Leur contribution a été particulièrement sollicitée lors des débats portant sur les impacts de la pandémie de la Covid-19 au niveau des politiques locales et régionales, mais aussi sur les stratégies à adopter pour transformer la crise en opportunité de développement durable.

Travaillant à temps partiel au sein de la Fédération des parlements de jeunesse en Suisse, la déléguée jeune Lea Hatt a souligné l’importance que les jeunes délégués accordent à leur participation au travail du Congrès qui leur permet de représenter les préoccupations des jeunes à travers le continent européen, notamment « en ces temps hors norme ». D’après elle, la crise sanitaire a durement touché les emplois jeunes et même si les villes ont fait preuve de réactivité, l’aggravation des inégalités sociales a surtout affecté les étudiants. Beaucoup d’entre eux ont été obligés de rentrer dans leurs familles et parfois même d’interrompre leurs études, faute de pouvoir payer les loyers. Leur santé mentale a été affecté non seulement par la situation sanitaire, mais aussi par les angoisses liées à la crise climatique, d’autant plus qu’ils n’ont pas pu compenser l’isolement par des activités sportives ou sociales. « Neuf de mes collègues délégués jeunes », a-t-elle poursuivi, ont fait des sondages dans leurs villes en Albanie, Bulgarie, République tchèque, Saint-Marin, Lettonie, Suède, Portugal, Turquie et Royaume-Uni, révélant l’inégalité d’accès aux infrastructures informatiques et numériques pour les jeunes. Comment les villes comptent-elles répondre à ces défis ? » Lea Hatt a insisté sur la nécessité d’inscrire dans la durée les actions des délégués jeunes qui, pendant la pandémie, ont échangé entre eux en essayant de trouver des solutions aux situations réelles. Citant les initiatives des délégués jeunes de Moldova, Bosnie-Herzégovine, Andorre, Serbie, Allemagne, Suisse, Chypre, Ukraine etc, elle a souligné leur volonté à participer davantage à la mise à jour   de la Charte urbaine du Congrès.

« Considérez les jeunes non pas comme victimes, mais comme acteurs du redressement post-Covid en les intégrant dans les mécanismes décisionnels des villes et des régions ».  Après ces vœux exprimés par la jeune déléguée de Pologne Krystyna Bragiel, Vadim Kuznetsov, délégué jeune de Russie, a illustré par son intervention très construite lors du débat sur les régions post-Covid, la capacité des jeunes à synthétiser leurs priorités concernant les plans de relance.

« Le plus important serait de poursuivre les objectifs du développement durable (ODD) » a-t-il insisté. D’où le projet de Krystyna Bragiel (Pologne), qui a interviewé des politiciens, des artistes et des acteurs de la société civile travaillant sur des projets de développement durable. Dans ce sens, le Congrès pourrait, d’après Vadim Kuznetsov, proposer aux régions de présenter des plans volontaires de réduction des inégalités dans la mise en œuvre des ODD. Cela permettrait de faire prendre conscience aux citoyens que les ODD ne se réduisent pas seulement à la protection de l’environnement et à la lutte contre le réchauffement climatique, mais incluent également les politiques sociales, de santé, d’éducation etc. D’après lui, la numérisation « dont le vaste potentiel n’a pas encore été réalisé », serait aussi un enjeu de taille pour les régions. Un grand nombre de projets de délégués jeunes ont donc porté sur des villes intelligentes et des plateformes numériques participatives. « Le potentiel de la participation des jeunes dans la gouvernance régionale s’est accru de manière considérable pendant la pandémie, a conclu Vadim Kuznetsov. Les villes et régions doivent se saisir de cette opportunité pour rendre pérenne et renforcer cette tendance. » Enfin, le délégué jeune russe a rappelé l’importance pour les régions de poursuivre la coopération internationale afin d’échanger des bonnes pratiques, mais aussi d’assurer des investissements pour relancer l’économie post-Covid.

Suite à son intervention, Elisha Winckel, délégué jeune de Luxembourg a fait écho à ses propos en insistant sur le fait que les pouvoirs régionaux auront besoin de « courage politique pour surmonter les mauvaises habitudes à travers des choix de développement plus verts, mais aussi en associant davantage les jeunes dans le processus décisionnel. »  

Les délégués jeunes ont ainsi pris part à presque tous les débats du Congrès. Dániel Frankó (Hongrie) qui s’est adressé à la Secrétaire Générale sur les sujets prioritaires du Conseil de l’Europe touchant la jeunesse ainsi que l’intervention d’Elise Stokken (Norvège) lors du débat libre du 16 juin sur l’anniversaire des attentats d'Oslo et d'Utøya perpétrés par les extrémistes en 2011. « L’indifférence favorise l’action des gens haineux, des terroristes. Ne soyons pas indifférents et mobilisons toutes nos forces pour lutter contre le radicalisme », fut son appel. La participation d’Aleksandrs Mironovs (Lettonie) sur la tenue des referendums locaux a fait lumière sur la situation en Lettonie et dans de nombreux pays également. D’après lui, « les référendums sont cruciaux ». Malheureusement, dans un certain nombre de pays les référendums locaux soit n’ont pas lieu, soit ont lieu très rarement. Le jeune délégué letton appelle le Congrès à créer un environnement légal pour la promotion de la tenue des referendums locaux. « Les référendums locaux c’est la démocratie en pratique avec la réalisation que chacun peut faire entendre sa voix et que cela peut changer la société », a-t-il déclaré. Les jeunes délégués prouvent leur capacité à interpeller les représentants des pouvoirs locaux et régionaux pour défendre les intérêts des jeunes dans le cadre, de la culture et du tourisme, mais aussi des droits de l’Homme.

Lors de la discussion portant sur la solidarité entre régions, la jeune déléguée Viviane Ogou (Espagne) a par exemple rappelé le problème migratoire causant des tensions entre l’Espagne et le Maroc. « Les régions doivent contribuer au meilleur accueil des migrants en respect avec les droits de l’homme », a insisté la jeune déléguée espagnole.

Suite à l’intervention devant le Congrès du maire de Budapest Gergely Karácsony, le jeune délégué hongrois Dániel Frankó a interpellé l’élu au sujet du projet de construction d’une université chinoise en plein centre de la capitale hongroise privant la jeunesse d’une grande Cité universitaire, prévue pour soulager la crise du logement étudiant. Le maire a exprimé son soutien au projet de Cité universitaire en assurant que la municipalité n’autorisera pas la construction de l’université chinoise, soutenue par le gouvernement central.

Le dernier jour de la 40ème session, lors du débat sur le projet de résolution concernant la gestion du patrimoine culturel, comme outil de développement local et régional, la déléguée jeune Alina Wenger (Allemagne) a exprimé le vœu des jeunes à voir plus d’initiatives visant à réduire le coût du tourisme ferroviaire (comme Discover EU) et des visites du patrimoine pour les jeunes.

*** 40ème Session du Congrès (2ème partie) ***

Dossier de la 40e Session - Agenda - Documents : ENG | FRA | DEU | ITA | RUS - Vidéos et photos

40e Session Strasbourg, France 17 juin 2021
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