Focus : Roms et Gens du voyage
Le Congrès a publié en 2019 le « Manuel sur les droits de l’homme pour les élus locaux et régionaux » dont l’un des trois chapitres est dédié à la lutte contre les discriminations envers les Roms et les Gens du voyage. Quelques éléments abordés dans le Manuel sont présentés ci-après. Pour consulter l'intégralité des travaux, téléchargez le Manuel au format PDF.
Définitions
L’Europe compte entre 10 et 12 millions de Roms et de Gens du voyage. Ils en constituent la plus grande minorité. Pourtant, nous sommes nombreux à ne pas pouvoir répondre à une question élémentaire : qui sont les Roms ? Le terme « Roms et Gens du voyage » englobe une grande diversité de groupes : d’une part, les Roms, les Sintés/Manouches, les Calés/ Gitans, les Kaalés, les Romanichels, les Béash/Rudari ; les Égyptiens des Balkans (Égyptiens et Ashkali) ; les branches orientales (Doms, Loms et Abtal) ; d’autre part, les groupes tels que les Travellers, les Yéniches et les personnes que l’on désigne par le terme administratif de « Gens du voyage » ainsi que celles qui s’auto-identifient comme Tsiganes.
Quels sont leurs droits ?
Pour dire les choses simplement, les Roms jouissent des mêmes droits que tous les autres habitants de votre ville. Toutefois, dans la pratique, ce n’est pas si simple qu’il n’y paraît car les Roms sont en fait plus vulnérables que d’autres citoyens face à l’exploitation, à la marginalisation et à la stigmatisation.
Par ailleurs, dans bien des cas, les Roms eux-mêmes ne connaissent pas leurs droits, et à plus forte raison la façon de les exercer, à cause de décennies, voire de siècles, d’exclusion. C’est pour cette raison que les Roms, à l’instar d’autres groupes exposés à la discrimination qui sont évoqués dans le présent manuel, bénéficient d’une protection supplémentaire afin d’améliorer leurs conditions de vie et leur accès aux soins de santé, à l’éducation et à l’emploi. Surtout, ils jouissent du droit à la non-discrimination.
Défis
L’histoire de la répression subie par les Roms en Europe débute dès leur arrivée d’Inde voici plusieurs centaines d’années. Depuis lors, les Roms ont fréquemment été pris comme boucs émissaires, surtout en des temps difficiles, pour calmer
le mécontentement, au moyen de pratiques telles que l’esclavage, le massacre, la marginalisation ou l’expulsion. Pour ces raisons, et eu égard également aux propos anti-Roms que certains responsables politiques tiennent aujourd’hui, les Roms sont
souvent plutôt réticents à s’adresser aux autorités, qu’ils considèrent même comme une menace. À cela s’ajoute leur style de vie, souvent incompatible avec les spécificités des sociétés mondialisées, notamment les frontières, la bureaucratie ou les institutions officielles comme l’école ou les services publics, le tout rendant leur intégration plus compliquée et difficile.
Mesures
- Le Conseil de l’Europe soutient des programmes s’adressant aux collectivités territoriales
- Intégration dans la vie de la collectivité locale (notamment en ce qui concerne le logement et la participation politique)
- Intégration et protection des enfants roms
- Accès à l’éducation
- Services de santé
- Intégration sur le marché du travail
- Lutte contre l’antitsiganisme et sensibilisation à la culture et l’identité roms
Recommandations
- Faciliter l'intégration dans la vie de la collectivité locale
- Protéger et intégrer les enfants Roms
- Assurer un meilleur accès à l'éducation
- Améliorer l'accès aux services de santé de base
- Améliorer l'intégration sur le marché d'imploi et dans l'économie
- Combattre l'anti-tsiganisme et mener des campagnes de sensibilisation
Textes de référence et lectures complémentaires
- Étude sur la mobilité, les migrations et l’indigence dans l’Union européenne
Rapport final (mars 2014) :
https://bit.ly/2Tiao9T - Centre d’études des politiques européennes (CEPS)
Combatting Institutional Anti-Gypsyism: Responses and promising practices in the EU and selected Member States (mai 2017)
www.ceps.eu/system/files/RR2017-08_AntiGypsyism.pdf