La plupart des personnes interrogées par la délégation du CPT ont déclaré avoir été traitées correctement par la police. Cependant, un nombre sensible de personnes (dont de nombreux mineurs) ont affirmé avoir fait l'objet de mauvais traitements (gifles, coups de poing, coups de pied ou coups de matraque par exemple) lors de leur arrestation ou lors des interrogatoires menés par des policiers.
Les conditions matérielles de détention étaient mauvaises dans la plupart des postes de police visités (cellules délabrées, accès très limité voire nul à la lumière naturelle, faible éclairage artificiel et manque d’aération). Dans leur réponse, les autorités albanaises ont indiqué que différents locaux de détention de la police étaient en cours de rénovation ou donnaient lieu à une reconstruction complète.
Dans les prisons, les relations entre le personnel et les détenus semblaient dans l'ensemble assez détendues et la violence entre détenus ne semblait pas constituer un problème majeur. Dans la prison de Korca, dans la prison n° 313 de Tirana et dans le centre de détention provisoire de Durres, certains détenus ont affirmé avoir été maltraités par des membres des groupes d’intervention spéciaux de ces établissements.
Les conditions étaient désastreuses dans le centre de détention provisoire de Kukes (cellules humides, crasseuses et en mauvais état, avec un accès limité à la lumière naturelle et une mauvaise aération). Certaines unités de la prison n° 313 de Tirana étaient très surpeuplées. Dans leur réponse, les autorités ont indiqué qu'un nouveau centre de détention provisoire serait bientôt construit à Kukes, de même qu’une nouvelle maison d'arrêt à Tirana. Les conditions matérielles de nombreuses cellules de la prison de Burrel et de l'hôpital psychiatrique de Shkodra laissaient aussi souvent à désirer.
A l'inverse, le CPT a jugé satisfaisantes les conditions matérielles du centre de réintégration pour mineurs de Kavaja, qui vient d'être construit, et des prisons de Fushe Kruja et de Korca, qui viennent d'ouvrir leurs portes, du centre de détention provisoire de Durres et des foyers d'accueil d’Elbasan et de Shkodra pour personnes souffrant de troubles psychiatriques.
A l'hôpital pénitentiaire de Tirana, les conditions se sont nettement améliorées. Cependant, le CPT s'est inquiété du recours à des chaînes métalliques pour attacher à leur lit les patients suicidaires ou agités. Dans leur réponse, les autorités albanaises ont indiqué que des sangles en cuir seraient utilisées à l'avenir.
Le rapport de la visite du CPT et la réponse du Gouvernement albanais, qui a demandé leur publication, sont disponibles en anglais à l'adresse suivante : www.cpt.coe.int