Localisation de l’initiative :
NORVEGE, Oslo
Lien avec les recommandations de la Stratégie 21 :
Durée de l'initiative:
Date de début : 2019 / Date de fin : en cours
Motivation / Méthodologie
La Guilde de la réparation (Fikselauget) est une initiative lancée pour inciter les gens à ne pas jeter leurs vêtements mais à les réparer afin qu’ils durent plus longtemps. Son objectif est de produire un véritable impact sur l’environnement.
Kathrine Gregersen, qui avait eu l’idée depuis longtemps et avait même écrit un livre à ce sujet, a proposé l’initiative à son employeur, une section locale de l’Association norvégienne des arts et métiers populaires située à Kristiansand, dans le sud de la Norvège. Le développement durable est l’un des domaines prioritaires de l’Association, et Kathrine est membre d’un groupe de travail chargé de trouver des idées et des activités de projets à réaliser au cours des quatre prochaines années.
L’Association a approuvé l’initiative proposée, qui a déjà été mise en œuvre par plusieurs sections locales. L’Association norvégienne des arts et métiers populaires est une organisation non gouvernementale qui compte une administration réduite basée à Oslo et des consultants employés dans tout le pays. L’organisation, qui célèbre son 110e anniversaire en 2020, est en constante évolution et veille à maintenir en vie les arts et métiers populaires. Forte de plus de 24 000 membres, elle est la principale organisation norvégienne à œuvrer en faveur de l’artisanat aux niveaux local et national. Elle s’efforce de mieux faire connaître l’art et l’artisanat populaires et d’en améliorer la qualité.
L’association organise des centaines de cours et de séminaires chaque année, ainsi qu’une série d’autres activités pour transmettre les savoir-faire liés à divers artisanats traditionnels. La plupart de ces activités sont basées sur le travail bénévole effectué par les membres. Il existe de nombreuses initiatives, notamment des cours pour les enfants, des cours sur la confection des costumes populaires (bunad) et des cours de tournage sur bois. La Liste rouge est une autre initiative qui a pour but d’éviter la disparition des techniques artisanales traditionnelles. Sur la base de cette liste, nos sections locales choisissent les savoirs qui sont importants dans leur contexte local et proposent des mesures pour les transmettre et communiquer à ce sujet.
À l’origine, la Guilde visait à fournir aux gens les outils et la formation nécessaires pour réparer leurs propres vêtements. Grâce à un groupe de bénévoles qualifiés, la section locale de l’Association norvégienne des arts et métiers populaires a été en mesure d’offrir ce type de formation. Kathrine Gregersen a contacté la commune de Kristiansand et lui a demandé un financement pour acquérir le matériel nécessaire. La réponse a été positive et l’initiative a pu se concrétiser. La section locale a assuré la promotion de l’initiative au niveau local. Elle proposait une formation ainsi que des outils aux personnes qui voulaient passer pour apprendre comment réparer leurs vêtements. Selon Kathrine Gregersen, cette initiative à petite échelle n’avait rien de surprenant. Des cours ont également été mis en place. L’initiative a été un succès. Des personnes très expérimentées ont formé des gens qui l’étaient moins. Les générations plus âgées étaient fières d’enseigner leurs compétences aux jeunes générations, et les jeunes (jusqu’à l’âge de 14 ans) ont apprécié apprendre quelque chose de nouveau. L’initiative a également été postée sur Facebook afin de toucher un public plus vaste.
Obstacles / Barrières
L’initiative vient tout juste d’être lancée et reste encore modeste. Les obstacles sont peu nombreux jusqu’à présent. L’obtention d’un financement pour acquérir du matériel était un problème à régler et c’est la commune qui a fourni les ressources nécessaires. D’autres obstacles pourraient se présenter, notamment la disponibilité de formateurs qualifiés et l’accès à des locaux appropriés. Kathrine Gregersen a été confrontée à un autre obstacle, ou défi : l’étendue de son rôle de coordonnatrice entre les bénévoles et le public. Elle a mis plus de temps que prévu à le surmonter.
Changement / Impact
Le résultat direct de l’initiative est le nombre de vêtements qui ont été réparés. C’est là que se trouve le véritable avantage pour l’environnement, et c’est ce qui est enregistré et communiqué aux parties prenantes.
Cependant, plusieurs autres résultats ou avantages ont été obtenus :
- Vous sensibilisez les individus au développement durable et à la façon dont ils peuvent changer les choses ;
- Vous renforcez la participation de ceux qui veulent faire bouger les choses ;
- Vous suscitez l’attention des jeunes et vous les incitez à se mobiliser ;
- Vous transmettez des savoirs et des savoir-faire (artisanat) ;
- Vous créez des points de rencontre précieux entre les générations ;
- Ces points de rencontre - et l’artisanat en général - sont très bénéfiques pour votre santé et votre bien-être ;
- Vous prouvez que l’artisanat traditionnel n’est pas seulement un savoir du passé, mais aussi un savoir pour l’avenir.
L’initiative a été approuvée par d’autres sections locales de l’Association norvégienne des arts et métiers populaires. La campagne de mobilisation sur Facebook en a inspiré beaucoup d’autres, dont Fashion Revolution, un mouvement mondial qui a pour but de réunir des personnes et des organisations qui veulent transformer ensemble l’industrie de la mode. Le mouvement veut sensibiliser l’opinion non seulement à la production durable mais aussi à la consommation durable.
Kathrine Gregersen affirme que la valeur de l’initiative tient non seulement à la transmission des savoirs nécessaires mais aussi à la compréhension plus profonde de leur importance. Ces savoirs étaient en effet essentiels pour que l’on puisse faire durer ses vêtements plus longtemps. Ils ont ensuite « sauté » la « génération des consommateurs » qui ont jeté leurs vêtements au lieu de les réparer. Aujourd’hui, ces savoirs sont redevenus essentiels dans un contexte de protection de l’environnement.
Leçons apprises
Nous avons tiré quelques leçons sur les moyens nécessaires pour mettre en œuvre le projet :
- Le financement d’outils et de matériel ;
- La disponibilité de formateurs qualifiés ;
- L’accès à des locaux adaptés ;
- Le temps consacré à la coordination, plus long que prévu.
Nous avons également appris que cette initiative suscite un grand intérêt : nombreux sont ceux qui veulent apprendre comment ils peuvent contribuer à un mode de vie plus durable. Outre les résultats que nous obtenons en termes de nombre de vêtements réparés, il existe de nombreux autres avantages tels que la transmission de savoirs et de techniques importants et la création de points de rencontre entre les générations. Mais nous avons appris surtout qu’il est possible de faire bouger les choses.
Ressources en ligne
Facebook: https://www.facebook.com/NorgesHusflidslag/
Contact
Marit Jacobsen
The Norwegian Folk Art and Craft Association
marit@husflid.no
http://www.husflid.no/
Source de financement
Financement public