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Retour La « campagne des jonquilles » : une campagne socio-éducative portée par des bénévoles

Crédit photo : Magdalena Starowieyska©Polin Museum

Crédit photo : Magdalena Starowieyska©Polin Museum

Lieu de l’initiative :

 Varsovie (POLOGNE)


Initiateur

Musée de l’histoire des Juifs polonais


Lien avec les recommandations de la Stratégie 21 :

K2 - Mettre en œuvre des mesures incitant les jeunes à pratiquer le patrimoine


Période :

Date de début : 19 avril 2013 / Date de fin : 19 avril 2020


Motivation / Méthodologie

Le 19 avril est la date anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie, le plus important soulèvement armé organisé par des juifs durant la Seconde Guerre mondiale. C’était aussi le premier soulèvement dans une ville occupée en Europe. Pour commémorer cet événement, le musée Polin de l’histoire des Juifs polonais organise tous les ans la « campagne des jonquilles » : le 19 avril, dans les rues de Varsovie, des centaines de bénévoles distribuent des jonquilles en papier que l’on peut attacher à ses vêtements comme signe de commémoration collective. Les bénévoles reçoivent des tee-shirts et des sacs décorés du logo de la campagne et portent des badges permettant de les identifier lorsqu’ils distribuent les jonquilles aux habitants de la ville et aux touristes.

Nos bénévoles forment un groupe d’une grande diversité : un fondateur de start-up, un père de trois enfants, un couple qui vient de célébrer ses noces d’or, et 5 500 autres personnes ayant chacune sa propre histoire. La plupart d’entre eux sont jeunes ; cette année, 55 % de nos bénévoles n’ont pas dépassé l’âge de 19 ans.

Depuis le début, la campagne utilise le slogan « Łączy nas pamięć » (« la mémoire nous unit ») pour mettre en valeur la force du collectif, l’importance de la solidarité et la nécessité du dialogue par-delà les divisions. Nous sommes profondément convaincus que la mémoire du passé fait partie des valeurs fondamentales qui nous unissent et nous confèrent une identité commune, quelle que soit notre vision du monde ou notre conviction politique.

La campagne a aussi pour but de sensibiliser le public au fait que le soulèvement du ghetto de Varsovie fait partie de l’histoire de la Pologne. En 2013, le musée a organisé la première campagne des jonquilles après avoir pris connaissance des résultats d’un sondage effectué par le Centrum Badania Opinii Społecznej (centre de recherche sur l’opinion publique). À la question « Selon vous, pour qui le soulèvement du ghetto de Varsovie est-il aujourd’hui un événement important ? », 73 % avaient répondu « seulement pour les juifs » et 31 % avaient répondu « pour les Polonais ». Lorsque ce sondage a été effectué une deuxième fois en 2018, 49 % ont répondu que c’était un événement important pour les Polonais en premier lieu. Cette augmentation de 18 % montre que les Polonais sont de plus en plus nombreux à reconnaître le soulèvement en tant qu’élément de leur histoire. Cette évolution n’aurait pu se produire sans le travail des bénévoles qui participent à la campagne.

Le nombre de bénévoles et le nombre de jonquilles distribuées a augmenté depuis 2015 :

- en 2013, 500 bénévoles ont distribué 50 000 jonquilles en papier ;

- en 2014, 400 bénévoles ont distribué 30 000 jonquilles en papier ;

- en 2015, 850 bénévoles ont distribué 50 000 jonquilles en papier ;

- en 2016, 850 bénévoles ont distribué 60 000 jonquilles en papier ;

- en 2017, 1014 bénévoles ont distribué 100 000 jonquilles en papier ;

- en 2018, 1848 bénévoles ont distribué 150 000 jonquilles en papier ;

- en 2019, 1969 bénévoles ont distribué 200 000 jonquilles en papier ;

- en 2020, 2835 bénévoles s’apprêtaient à distribuer 250 000 jonquilles en papier.

Toutefois, en raison de la pandémie, le musée a décidé de transférer toutes les opérations sur internet et de ne pas distribuer de jonquilles dans les rues de Varsovie. Les bénévoles ont été invités à soutenir les activités en ligne, à ajouter une trame spécialement conçue pour l’anniversaire à leur image de profil, à envoyer des textos à leurs amis et à leurs proches, à partager des photos où ils portent des jonquilles et à utiliser des hashtags tels que #ŁączyNasPamięć ou #AkcjaŻonkile (ceux-ci ont atteint une diffusion totale de 1,5 million).

Sur le formulaire de recrutement, nous demandons aux bénévoles potentiels de décrire leur motivation – pourquoi ils souhaitent participer à la campagne :

Commémoration : « J’estime qu’il est de notre devoir de préserver la mémoire du ghetto de Varsovie et du soulèvement » ;

Histoire personnelle ou familiale : « La mémoire des victimes de la Shoah me touche particulièrement. Une partie de ma propre famille a disparu » ;

Notre propre tradition : « C’est la période de l’année la plus importante et je m’y prépare depuis plusieurs mois ; c’est la tradition d’avril » ;

Le bénévolat comme activité de temps libre : « Au lycée, j’ai participé à des activités diverses. À mon retour à Varsovie, j’ai pensé que c’était l’occasion d’en faire plus » ;

La curiosité et l’intérêt pour de nouvelles expériences : « Ces deux ou trois dernières années, j’ai vu plusieurs fois des gens distribuer des jonquilles dans les rues de Varsovie, et j’ai voulu être l’un des leurs ».


Obstacles

Il est très difficile de recruter des hommes comme bénévoles, notamment des jeunes de moins de 19 ans. Les bénévoles de la campagne des jonquilles sont, en grande majorité, des femmes. Cette année, elles représentaient 72 % des bénévoles. En 2019, ce chiffre s’établissait à 73 %, et il ne varie guère d’année en année.

Chaque année, nous nous efforçons d’attirer davantage d’hommes parmi les bénévoles ; nous avons ainsi désigné des « ambassadeurs de campagne » sélectionnés avec soin parmi des célébrités, connues de tous et facilement reconnaissables, qui apparaissent sur des affiches et des banderoles dans toute la ville. Nous avons invité des personnalités de la culture et des arts, mais aussi des athlètes et des vedettes de la musique pop, pour attirer de nouveaux groupes de bénévoles. Malgré cela, les hommes ne comptent que pour un quart des bénévoles qui distribuent les jonquilles.


Changement/Impact

Grâce aux bénévoles, la campagne des jonquilles connaît un succès croissant auprès du public. Lors d’un sondage réalisé en juin, à la question « Avez-vous entendu parler de la campagne des jonquilles organisée à l’occasion de l’anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie ? », les réponses positives étaient de :

• 35 % en 2016,

• 72 % en 2017,

• 79 % en 2018,

• 85 % en 2019.

Cette amélioration est l’œuvre des bénévoles. Pour eux, la participation à la campagne est aussi, entre autres, l’occasion de se mettre à l’épreuve et de surmonter leurs propres obstacles, par exemple la timidité ou le manque d’assurance. De nombreux bénévoles apprécient d’entrer en contact avec les passants qu’ils rencontrent dans la rue et de faire équipe avec des gens qui partagent les mêmes valeurs et souhaitent les communiquer. Les bénévoles déclarent que la participation à la campagne les rend plus sensibles aux autres personnes et à leurs histoires : « Quand on entend l’histoire et les souvenirs d’une personne qui a survécu, cela change quelque chose en vous » – c’est ainsi qu’un bénévole décrivait une rencontre dans le sondage.

Pas moins de 93 % des bénévoles ont déclaré vouloir participer à nouveau à la campagne en 2021.


Enseignements

1. Rencontrez vos bénévoles

Nous ne recrutons pas les bénévoles sur la seule base de leur formulaire de candidature. Nous tenons à les rencontrer personnellement et à parler avec eux de leur motivation et de leur expérience. C’est pourquoi nous organisons des réunions au musée avec les nouveaux bénévoles. « Asia (coordinatrice du bénévolat), avec qui j’ai parlé une fois, se souvenait de mon nom et m’a appelé par mon nom dans une conversation que nous avons eue quelques semaines plus tard. C’était formidable ! J’ai compris que nous n’étions pas simplement une troupe de personnes chargées de distribuer des fleurs, mais qu’il y avait un lien entre nous ».

En 2019, nous avons organisé des réunions d’information et de recrutement avec plus de 800 personnes.

2. Préparez les bénévoles

Nous faisons tout notre possible pour bien préparer les bénévoles au rôle qu’ils vont jouer le 19 avril. Depuis le début de la campagne, nous avons organisé plus de 80 réunions de bénévoles ; ceux-ci ont rendu à 95 % un avis positif sur l’organisation et l’utilité des réunions.

Les nouveaux bénévoles doivent suivre une procédure de recrutement en deux étapes. Ils remplissent un formulaire dans lequel nous leur demandons de décrire leur motivation pour participer à la campagne, puis nous organisons un entretien de recrutement au musée POLIN. Ensuite, les personnes retenues reçoivent une documentation et participent à des conférences, des ateliers, des visites guidées et des rencontres avec des témoins historiques. Elles reçoivent ainsi tout ce dont elles ont besoin pour approfondir leurs connaissances sur le soulèvement du ghetto de Varsovie.

3. Organisez des événements spéciaux pour les bénévoles

Au musée POLIN, nous organisons des réunions d’intégration, des voyages éducatifs et des visites d’études dans d’autres institutions à l’intention des bénévoles. C’est notre façon de les remercier pour leur engagement et de leur montrer que, simplement, nous souhaitons entreprendre des choses avec eux.

4. N’oubliez jamais de dire merci

Cela fait toujours plaisir de recevoir un message de remerciement et un certificat attestant votre participation en tant que bénévole (qui pourra être utile lors d’une candidature à l’université). Si vous en avez la possibilité et les moyens financiers, organisez une rencontre après l’événement, avec des rafraîchissements. Comme le disent les professionnels des campagnes politiques aux États-Unis, on peut tout oublier, sauf des sourires et des pizzas pour les bénévoles !

5. Ouvrez votre organisation aux bénévoles

Considérez les bénévoles comme des personnes qui contribuent à la vie de l’institution en participant aux événements et en apportant un soutien quotidien aux activités de l’institution. Gardez à l’esprit que les bénévoles sont les ambassadeurs de votre image de marque ; ce sont eux qui vous donneront des retours francs sur le fonctionnement de l’institution et sur les possibilités d’amélioration.


Ressources en ligne


Coordonnées

Personne à contacter : Zofia Bojańczyk
Organisation : Musée de l’histoire des Juifs polonais/Museum of the History of Polish Jews
Mail : zbojanczyk@polin.pl
Tél. : +48 22 37 93 749
Site web : www.polin.pl


Source de financement

Financement public

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Composantes
1. LA COMPOSANTE « SOCIALE » (S)
S1
S10
S2
S3
S4
S5
S6
S7
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2. COMPOSANTE « DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL ET ÉCONOMIQUE » (D)
D1
D10
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D2
D3
D4
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D6
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3. COMPOSANTE « CONNAISSANCE ET ÉDUCATION » (K)
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