Le territoire pilote s’étend à l’ensemble de l’île de Cres, la plus grande des îles croates de l’Adriatique. Cres se caractérise essentiellement par des côtes très escarpées et, excepté les parties boisées du nord et du sud, par de vastes étendues de roches dénudées, morcelées par de longs murs de pierres sèches. Les vestiges séculaires de fermes d’élevage et d’exploitations agricoles composent un paysage culturel singulier qui, avec les biotopes variés abritant de nombreuses espèces endémiques, constituent un riche patrimoine naturel. L’architecture méditerranéenne traditionnelle bien préservée, ainsi que les multiples villages et complexes fermiers, forment quant à eux un patrimoine culturel diversifié.

L’île de Cres est affectée par le dépeuplement qui, avec l’abandon progressif de l’économie traditionnelle, se solde par la désertification des localités. La protection et la revitalisation du patrimoine exigent des ressources qui dépassent les possibilités des institutions locales et nationales. Les conditions de vie sur l’île doivent être améliorées: les services de ferry-boats avec le continent s’interrompent pendant la nuit, les transports publics sont rares et le nord de l’île n’est pas relié au réseau public de distribution d’eau. Les secteurs de l’économie traditionnelle sont pratiquement tous sinistrés. L’élevage d’ovins est en déclin; l’agriculture n’est plus rentable en raison de la fragmentation des terres, de la désorganisation de la production et du marketing territorial. La transformation du poisson a été arrêtée et le secteur de la pêche ne survit que comme activité annexe. Les revenus faciles tirés du tourisme expliquent aussi l’abandon des activités traditionnelles, quand bien même – contrairement à nombre d’autres îles croates - Cres est relativement épargnée par le tourisme de masse.

Le tourisme saisonnier de courte durée attire des visiteurs qui s’installent presque tous dans la ville de Cres où se concentrent toutes les infrastructures d’accueil. Ces nouveaux venus occasionnels apportent des investissements ponctuels mais créent une pression sur les disponibilités foncières et des besoins spécifiques en matière d’activité économique qui perturbent les modes de vie. L’alternative envisagée dans le cadre du LDPP consiste à mettre en valeur la spécificité des ressources locales et à créer de nouveaux produits locaux de premier choix et d’une forte valeur ajoutée. Une approche complémentaire peut permettre de créer, gérer et coordonner des activités de recherche, de protection, de promotion et de revitalisation. Les caractéristiques du territoire pilote, que la population locale considère comme négatives (isolement, sous-développement, faible densité de population, absence de types modernes d’économie) peuvent aujourd’hui servir de tremplin à une évolution originale grâce au futur projet de développement territorial, et devenir une sorte d’atouts: prévention du tourisme de masse; revitalisation du patrimoine culturel et naturel en tant que pilier du développement économique; promotion de l’artisanat et des types d’économie traditionnels; création de produits locaux typiques de grande qualité; emploi et éducation de la population locale; exploitation de caractéristiques existantes présentant une forte valeur ajoutée. La médiation, la résolution des conflits d’intérêts et la participation de l’ensemble des parties prenantes permettront de prendre des décisions appropriées concernant l’élaboration de programmes nationaux et régionaux à long terme.  

quelques chiffres
  • Pilot region: Cres Island
  • Surface: 405 km²
  • Population: 3180 (2009)