Les rivières Resava, Mlava, Morava et Crnica structurent le territoire des municipalités de Despotovac, Zagubica et Paracin, dont le paysage vallonné se caractérise par des exploitations agricoles, des prairies et de vastes forêts, mais aussi par un patrimoine naturel et culturel aussi riche que diversifié. Le monastère médiéval fortifié de Manasija et la grotte de Resava, ainsi que de nombreux sites archéologiques, forteresses du Moyen Âge, églises et monastères, chutes d’eau, sources thermales et minérales, en sont quelques exemples. L’eau et la forêt sont les ressources naturelles les plus importantes.

De nombreux villages ont préservé leur architecture vernaculaire. La population multi-ethnique composée de Serbes et de Valaques entretient ses traditions et coutumes, ainsi que son folklore et son artisanat. Le bassin minier de Senjski Rudnik, berceau de l’industrialisation de la Serbie au XIXe siècle, est la meilleure illustration du célèbre patrimoine industriel de la région. L’extraction du charbon et de l’or se poursuit et reste, avec le commerce et l’agriculture, l’une des principales sources d’emploi de la population locale. Celle-ci continue de pratiquer une agriculture traditionnelle dans de petites exploitations extrêmement fragmentées, en employant très peu d’engrais et de pesticides chimiques. Faute d’un marché de produits locaux, l’activité reste vivrière.

Les activités économiques traditionnelles telles que l’extraction du charbon, l’agriculture et la sylviculture sont en déclin. Les forêts ont été en grande partie privatisées à des fins économiques. Les pratiques agricoles sont progressivement délaissées par la jeune génération. Comme l’ensemble du secteur privé, le tourisme reste très peu développé. En l’absence de perspectives d’avenir, les jeunes quittent une région où l’infrastructure est sous-développée, les villages isolés en raison de l’inorganisation du système de transports en commun, et où de nombreux foyers ne sont pas raccordés au réseau d'alimentation en eau courante. Des réseaux de coopération autrefois tissés entre professionnels disparaissent. Les zones rurales se dépeuplent d’année en année. Dans ce contexte, le patrimoine naturel et culturel est négligé. Les citoyens qui veulent moderniser leur habitation interviennent sur les structures historiques sans autorisation. Les agriculteurs ont de plus en plus recours aux pesticides et les décharges sauvages se multiplient, au risque de polluer l’eau qui est pourtant la ressource naturelle la plus précieuse du territoire.

Entreprises publiques, administrations, ONG, associations et investisseurs privés jouent un rôle très actif dans le lancement d’activités visant à mettre un terme à ce cercle vicieux et s’attaquent au problème du chômage. Ils cherchent à améliorer la distribution d’eau potable, à développer des énergies renouvelables, à préserver et protéger l’environnement et à encourager la création d’entreprises. Des projets de restauration, de réhabilitation et de revitalisation se heurtent à une incertitude juridique concernant la propriété des immeubles et des structures. La principale difficulté est toutefois le manque de coordination entre diverses activités et initiatives, auquel le projet pilote de développement local Resava-Mlava tente de remédier. Les acteurs locaux et nationaux se mobilisent autour d’une stratégie commune de développement, en adoptant une véritable démarche partie du terrain, soutenue et validée par des institutions nationales et en créant les conditions nécessaires à l’instauration de partenariats et de programmes de coopération.

Quelques chiffres
  • Région pilote : Mlava - Resava
  • Superficie : 1926,7 km2
  • Population : 89746 (2011)