Les interventions sur plus de 220 sites et monuments menées au titre du Processus de Ljubljana ont apporté des avantages considérables à la vie politique, institutionnelle, sociale et économique en Albanie, en Bosnie-Herzégovine, en Bulgarie, en Croatie, au Monténégro, en Roumanie, en Serbie, en "ex-République yougoslave de Macédoine" et au Kosovo*.

Depuis 2011, le Conseil de coopération régionale (CCR) est responsable de la supervision du processus (Processus de Ljubljana II), par le biais du Groupe d’action sur la culture et la société. Le CCR a créé des conditions favorables à la pérennité financière et politique des structures de gestion permanentes.

Le Processus de Ljubljana se voulait conforme à l’esprit et à la lettre des Conventions du Conseil de l’Europe de Grenade (patrimoine architectural, 1985), de La Valette (patrimoine architectural, 1992), de Florence (paysage, 2000) et de Faro (valeur du patrimoine culturel pour la société, 2005). Il a mobilisé les organisations intersectorielles et les partenaires sociaux et les a aidés à élaborer des projets de réhabilitation des monuments et des sites en phase avec leurs environnements sociaux et économiques pour obtenir des investissements et des financements extérieurs.

Les deux principaux enjeux étaient les suivants :

a. les sites historiques doivent être conservés en accord avec les normes les plus strictes ;

b. la contribution des sites historiques à l’économie locale est mise en avant sans toutefois diminuer l’intérêt culturel des sites.

Les projets de réhabilitation ont favorisé la réalisation du potentiel d’un environnement historique propice au développement économique, à la création d’emploi, à la croissance et à une meilleure qualité de vie. L’idée qui prévaut est que les objets du patrimoine sont des atouts – une partie de la solution du développement économique plutôt qu’un obstacle. Le processus de réhabilitation s’est fondé sur la méthodologie IRPP/SAAH, qui prévoyait une série de lignes directrices conceptuelles conçues pour apporter des avantages concrets aux collectivités locales comme à l’environnement historique lui-même, dans toute sa fragilité.

La poursuite du Processus de Ljubljana, mis à l’essai jusque-là en Europe du Sud-Est, offre plusieurs perspectives d’application de la méthodologie et des outils disponibles, éventuellement dans la plupart des États membres.


*Toute référence au Kosovo mentionnée dans ce texte, que ce soit le territoire, les institutions ou la population, doit se comprendre en pleine conformité avec la Résolution 1244 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies et sans préjuger du statut du Kosovo.