Dans son exposé, Peter Neumann aborde les cinq mythes qu'il estime devoir être étudiés afin de mieux évaluer la question de la radicalisation et du désengagement). Le premier stipule que les individus se radicalisent et sombrent dans le terrorisme du fait d'un facteur donné. Le deuxième sous-entend que la plupart des djihadistes sont en fait issus de la classe moyenne. Le troisième mythe veut que ce soit l'internet qui pousse les individus à rejoindre Daesch. Selon le quatrième, l'islam est à la racine de la terreur djihadiste, ou, à l'inverse, l'islam n'a absolument rien à voir avec le terrorisme djihadiste. Le cinquième mythe suggère que la déradicalisation et le désengagement soit fonctionnent toujours, soit ne fonctionnent jamais.
Pour Peter Neumann, il n'existe pas un facteur ou une explication unique pour comprendre pourquoi et comment des individus deviennent de violents extrémistes, mais il y a des éléments et des schémas de base qui permettent de donner un sens à ce processus. Il insiste en particulier sur les revendications, les idéologies, les besoins émotionnels et les processus sociaux et explique que, à l'inverse des générations précédentes, les djihadistes européens d'aujourd'hui incluent de nombreux individus ayant un passé de délinquants ou issus de milieux socialement et/ou économiquement défavorisés. L'internet joue probablement un rôle dans la radicalisation, mais il constitue rarement la seule explication ou le seul moteur pour l'extrémisme. Bien que les djihadistes salafistes relèvent bien de l'islam, ils n'en sont pas les représentants. Et, enfin, la déradicalisation et le désengagement sont des processus complexes ; ils ne fonctionnent pas toujours, mais s'ils sont effectués de manière systématique et professionnelle, ils peuvent constituer des outils utiles pour faciliter la sortie de l'extrémisme violent.
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