Les personnes LGBT+
L’acronyme LGBT fait référence aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres/transsexuelles. Toutefois, il est admis que cet acronyme n’inclut pas nécessairement toutes les personnes dont la sexualité n’est pas hétérosexuelle ou dont l’identité de genre n’est pas basée sur l’approche binaire traditionnelle (hommes / femmes).

Orientations sexuelles et identités de genre
Il y a souvent confusion sur ce qu’est l’orientation sexuelle et comment elle est liée à l’identité de genre.
L’orientation sexuelle est comprise comme faisant référence à la capacité de chacun de ressentir une attirance émotionnelle, amoureuse et sexuelle envers d’autres personnes. Traditionnellement, il y a trois orientations sexuelles :
- hétérosexuelle (attirance pour les personnes du sexe opposé),
- bisexuelle (attirance pour les personnes des deux sexes) et
- homosexuelle (attirance pour les personnes du même sexe).
Mais ces trois catégories ne sont nullement les seules à décrire la variété des identifications sexuelles ; l’orientation sexuelle devrait s’inscrire dans un continuum allant de l’hétérosexualité à l’homosexualité, avec de nombreuses options entre les deux. De plus, certaines personnes peuvent décider de ne pas s’identifier à une orientation sexuelle particulière.
Il y a des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes ou des femmes qui ont des rapports sexuels avec d’autres femmes, mais qui ne se considèrent pas comme homosexuel.le.s. Ces personnes peuvent aussi avoir des relations sexuelles avec des personnes du sexe opposé, mais ne veulent pas être identifiées comme bisexuelles. Il n’y a pas d’accord sur ce qui détermine l’orientation sexuelle : les recherches actuelles tiennent compte de facteurs biologiques, comme les gènes, la structure du cerveau ou les hormones, ainsi que d’autres facteurs, comme l’environnement. L’orientation sexuelle n’est pas une question de choix ou de préférence. De ce fait, elle ne peut être modifiée à volonté. Il existe d’autres qualificatifs décrivant l’orientation sexuelle : monosexuelle (pour désigner les personnes qui se sentent attirées par des personnes d’un même sexe) ou plurisexuelle (pour désigner les personnes qui sont attirées par des personnes de genres multiples).

Le coming out
Les personnes LBGT+ peuvent décider de rendre publiques leur orientation sexuelle et/ou leur identité de genre (on parle de « sortir du placard »). Généralement, les ami.e.s, des connaissances ou des membres de la famille sont les premier.ère.s à être informé.e.s. Cependant, cette révélation n’est pas obligatoire et devrait toujours être une question de choix : personne ne devrait être forcé ou contraint de le faire. Le processus démarre habituellement par la reconnaissance de sa propre orientation sexuelle et/ou identité de genre, et l’acceptation de celle-ci. Les personnes LGBT+ vivent souvent dans des environnements hostiles aux individus qui ne se conforment pas aux normes traditionnelles. Le processus de coming out peut de ce fait être très douloureux et souvent associé à des risques et des craintes d’être rejeté.e, ridiculisé.e, intimidé.e, voire agressé.e physiquement. Cacher son orientation sexuelle et/ou son identité de genre et ne pas être capable d’exprimer ses propres besoins pendant une longue période peut être une expérience très stressante et frustrante. Le coming out permet de surmonter ces sentiments négatifs et peut procurer un véritable soulagement, surtout en cas de réaction positive et d’acceptation par les personnes qui reçoivent la confidence. Cependant, le coming out comporte aussi un risque réel de rejet ou de violence.
Mais il y a aussi des controverses concernant le processus de coming out. Certains mouvements LGBT+ soulignent le rôle positif d’affirmation de soi qu’il peut jouer : ceux-là pensent que le coming out, surtout lorsqu’il est fait publiquement par des personnes connues, est susceptible de conduire à une meilleure acceptation des personnes LGBT+ dans la société. Cependant, de l’avis de nombreux théoriciens queer, il s’agirait plutôt d’un processus d’auto-étiquetage, par lequel l’individu s’enferme dans un système d’oppression dans lequel les orientations sexuelles autres qu’hétérosexuelles sont associées à des caractéristiques et des significations à connotation négative.
Ce point de vue renforce le fait que la décision de faire son coming out doit être prise à titre personnel, à l’issue d’un processus de réflexion. Le processus est différent pour tout le monde, et il peut falloir un certain temps avant que les intéressé.e.s se sentent suffisamment à l’aise et confiant.e.s pour en parler à d’autres personnes.
Le travail de jeunesse a un rôle de soutien important à jouer auprès des jeunes qui décident de faire leur coming out. Si un.e jeune décide de s’adresser à un.e animateur.rice de jeunesse qui lui est proche, celui.elle-ci doit être prêt.e à l’écouter, à faire preuve d’empathie et de compréhension, et à garder l’esprit ouvert. Le.la jeune partage à ce moment-là quelque chose de très intime et de très important. Si l’animateur.rice de jeunesse n’est pas sûr.e de ce qu’il.elle doit dire ou estime que le.la jeune a besoin de conseils supplémentaires, il.elle se doit de le.la diriger vers des services qui offrent un soutien et des conseils spécifiques aux personnes LGBT+.

Les mouvements LGBT+
Il faudra attendre les années 20 et 30 pour assister à la naissance de mouvements LGBT+ organisés, parallèlement à l’émergence d’une sous-culture urbaine gay et lesbienne60. Les organisations homosexuelles ne commencent véritablement à voir le jour qu’après la seconde guerre mondiale. Aux Pays-Bas, en 1946, les homosexuels et les lesbiennes se regroupent au sein du « Shakespeare Club » et, plus tard, au sein d’une organisation appelée COC – acronyme qui signifie Centre for Culture and Leisure (centre de la culture et des loisirs) et qui rappelle le pseudonyme initialement adopté par l’organisation à la suite de sa fondation. La COC est la plus ancienne organisation de personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres au monde.
Aux États-Unis, c’est en 1950 qu’ont eu lieu les premières tentatives pour former une organisation gay et lesbienne à Los Angeles : un petit groupe d’hommes créé alors la Mattachine Society, qui regroupe principalement des hommes. Elle sera rejointe en 1955 par une organisation lesbienne à San Francisco, les Daughters of Bilitis. Dans les années 50, ces organisations sont petites, mais cela ne les empêche pas de constituer des sections dans plusieurs villes et de publier des magazines qui sont un véritable signe d’espoir pour leurs lecteur.rice.s.
Aujourd’hui, on date la naissance d’un mouvement politique gay au 27 juin 1969, jour d’une descente de la police new-yorkaise dans un bar gay de Greenwich Village, le Stonewall Inn. Contrairement à toutes attentes, les patrons résistent, déclenchant trois nuits d’émeutes dans le quartier où apparaissent sur les bâtiments des slogans prônant le « pouvoir homosexuel ». En une nuit ou presque, un vaste mouvement de libération homosexuelle est né. À l’image des manifestations radicales des Afro-américain.e.s, des femmes et des pacifistes des années 60, les gays protestent contre toutes les formes d’hostilité et de sanctions de la part de la société. Choisissant de « sortir du placard » et proclamant publiquement leur identité, ils vont donner un formidable élan à un mouvement en faveur du changement social.
D’une manière générale, les mêmes développements sont intervenus dans les pays d’Europe occidentale, où le monde gay et lesbien n’est plus une sous-culture marginale, mais, en particulier dans les grandes villes, une communauté fort bien organisée autour d’entreprises, mais aussi de clubs politiques, d’agences de service social, de centres socioculturels et de congrégations religieuses. Dans plusieurs villes, des candidat.e.s ouvertement homosexuel.le.s se présentent même à des élections.
Durant ces luttes, les homosexuels et les lesbiennes ont pris conscience qu’il. elle.s ne se conformaient pas et ne se conformeraient pas aux rôles de genre dominants. Les homosexuel.le.s remettent en cause non seulement la norme hétérosexuelle, mais également les visions de la façon dont hommes et femmes devraient se comporter et paraître, et les rôles qu’il.elle.s devraient jouer dans la société. Ces confrontations avec des normes sociales répressives ont été parfois tellement spectaculaires qu’elles ont accru la visibilité du mouvement – par exemple, les « embrassades » de lesbiennes sur une place dans une ville d’Allemagne. Parfois aussi, des stratégies politiques traditionnelles ont été utilisées, comme des actions de lobbying et de sensibilisation. Des lesbiennes et des gays qui affichent publiquement leur orientation sexuelle, dans la politique et des organisations comme l’Association internationale lesbienne et gay (ILGA) et l’Organisation internationale des étudiants et de la jeunesse homosexuelle, lesbienne et transgenre (IGLYO) ont contribué de façon significative à l’inclusion des questions LGBT dans les discussions sur l’égalité des chances, les droits humains et la politique sociale en général.
En raison des émeutes déclenchées au Stonewall Inn en juin 1969, ce mois a été choisi comme le mois de la fierté LGBT, où sont organisés à travers le monde un certain nombre de marches et de festivals de la fierté LGBT (bien que, dans certaines régions, ils aient également lieu à d’autres moments). Ces festivals et marches ont pour objectif non seulement de promouvoir l’affirmation de soi, la dignité et l’égalité, mais aussi d’accroître la visibilité des personnes LGBT+ et de conférer une place centrale au mouvement.

La violence fondée sur le genre à l’égard des personnes LGBT+
La violence à l’encontre des personnes LGBT+ est souvent négligée dans les discussions sur la violence fondée sur le genre. Il n’est pas rare, par exemple, que les auteur.e.s de violence à l’encontre de personnes LGBT+ « justifient » leurs actes par leur dégoût envers la sexualité ou les masculinités gays. La négligence de cette forme de la violence fondée sur le genre à l’égard de ces personnes est le reflet non seulement de notre manque d’informations en la matière, mais également de l’absence de protection de nature juridique et institutionnelle pour ces personnes dans de nombreux pays d’Europe et le reste du monde.
L’homophobie, la biphobie et la transphobie sont des termes qui décrivent la peur, l’aversion ou la haine des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres. Une telle haine est généralement profondément enracinée dans les stéréotypes et les préjugés, et soutenue par un climat social et politique hostile envers les personnes LGBT+. Elle peut prendre de nombreuses formes, par exemple :
- Le fait de raconter des blagues blessantes, de faire des plaisanteries ou de tenir des propos qui se moquent des personnes LGBT+. Parfois, même sans intention malveillante, ces actes peuvent avoir un impact négatif sur les personnes concernées.
- Le harcèlement scolaire, qui peut prendre de nombreuses formes, telles que l’exclusion, des incidents violents visant les jeunes personnes LGBT+ ou des menaces qui effraient, blessent ou marginalisent. En outre, le climat qui règne dans certaines écoles, très hostile envers les personnes qui ne se conforment pas aux normes traditionnelles de genre, peut, intentionnellement ou non, promouvoir l’homophobie, la biphobie ou la transphobie.
- Le discours de haine et les crimes motivés par la haine : les jeunes LGBT+ sont souvent victimes de discours de haine, en particulier sur internet. Ce n’est pas nécessairement le résultat d’un ciblage personnel : il.elle.s peuvent être affecté.e.s lorsque les personnes LGBT+ en général sont visées. Un tel comportement peut avoir un impact dévastateur sur la vie de ces jeunes : il diminue leur confiance en soi et leur estime de soi, il entrave leur processus de coming out et les isole. Il arrive même que des victimes fassent des tentatives de suicide. Les crimes motivés par la haine sont fondés sur les préjugés et l’intolérance. C’est le cas lorsque de tels actes sont commis en raison de l’ethnie, de l’origine nationale, de la race, de l’orientation sexuelle, de l’identité sexuelle, des convictions religieuses, du handicap, réels ou perçus, de la victime. Les crimes de haine englobent les voies de fait, le harcèlement, les insultes, le viol, la torture, les dommages à la propriété ou le meurtre.
- La discrimination, telle que l’exclusion des jeunes personnes LGBT+ de l’éducation ou du marché du travail ; l’absence de toilettes non genrées pour les personnes qui ne s’identifient pas à un sexe ou un genre spécifique ; l’absence de services médicaux ou un accès limité à ceux-ci ; une législation insuffisante pour permettre aux couples non hétérosexuels de conclure des unions ou partenariats légalement reconnus, etc.
- D’autres types de violence, comme le fait d’obliger les personnes gays et lesbiennes à suivre une thérapie afin de modifier leur orientation sexuelle - procédures dorénavant interdites dans de nombreux pays.
- Dans certains pays, l’orientation sexuelle autre qu’hétérosexuelle est illégale et punie, voire par la peine de mort.
La violence domestique dans les relations entre personnes LGBT+
La violence domestique dans les relations entre personnes LGBT+ est encore plus difficile à identifier, tant pour les victimes que pour les services de soutien. La raison en est, notamment, que les services « traditionnels » ne reconnaissent pas forcément la violence dans des relations entre personnes de même genre et possèdent rarement l’expérience requise pour en gérer les aspects spécifiques. Pourtant, les statistiques montrent que la violence dans les relations entre personnes hétérosexuelles, gays et lesbiennes est pratiquement tout aussi présente que dans les couples hétérosexuels (un sur quatre).
Les principales différences et similitudes entre la violence domestique concernant des personnes de sexe opposé et des personnes de même sexe sont listées ci-dessous61.
Parmi les similitudes figurent la forme de violence, le contrôle qu’exerce l’auteur.e des violences sur sa victime, l’isolement que peut vivre la victime et la dynamique du « cycle de la violence ».
Suivent les différences :
L’isolement :
L’isolement qui accompagne la violence domestique peut être aggravé par le statut de LGBT+ dans une société homophobe. Le silence entourant ce problème dans la communauté LGBT+ isole plus encore la victime, renforçant en retour le pouvoir du.de la partenaire violent.e. À cela vient s’ajouter l’espace réduit occupé par cette communauté sur les réseaux, ce qui peut rendre difficile la préservation de la vie privée, mais aussi le choix de quitter un.e partenaire violent.e.
La manipulation hétérosexiste :
Le.la partenaire violent.e peut menacer sa victime de révéler son orientation sexuelle ou son identité de genre à ses ami.e.s, sa famille, ses collègues de travail ou encore son.sa propriétaire. Qui plus est, certains services de soutien peuvent exiger d’un individu qu’il révèle son orientation sexuelle contre son gré.
La crainte d’une oppression supplémentaire :
En tant que communauté victime d’oppression et de diffamation, les personnes LGBT+ hésitent souvent à aborder des questions qui risqueraient « d’entacher » plus encore la communauté.
Les mythes liés au genre :
Deux hommes qui se battent sont sur un pied d’égalité, pense-t-on généralement. De la même façon, les hommes gays, bisexuels et transgenres rejettent généralement l’idée qu’ils peuvent être victimes. Par ailleurs, certaines hypothèses sociales relativement à la « déviance » peuvent laisser penser que la violence est une pratique sadomasochiste.
Le contexte de l’oppression historique :
Les personnes LGBT+ recourent généralement avec beaucoup de prudence aux foyers, aux agences d’aide sociale, aux prestataires de services en matière de violence domestique, à la police et à la justice. Les victimes craignent en effet d’être doublement victimes, cette fois de l’homophobie, de l’incrédulité, du rejet et de l’humiliation de la part d’institutions connues pour leur tendance à l’exclusion, à l’hostilité et à la violence à l’égard de leur communauté.

Le cadre des droits humains
On prétend souvent que les personnes LGBT+ revendiquent des droits « spéciaux », comme le droit des gays et lesbiennes de se marier et d’adopter des enfants. Or, les droits des personnes LGBT+ ne sont pas des droits spéciaux : ce sont les mêmes droits fondamentaux universels qui s’appliquent à tous les êtres humains, quels que soient leur sexe, leur genre, leur orientation sexuelle ou leur identité de genre.
Le 30 mars 2010, le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe a adopté la Recommandation CM/Rec (2010)62 sur des mesures visant à combattre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. La présente Recommandation énonce les principes découlant des instruments européens et internationaux existants, en mettant particulièrement l’accent sur la Convention européenne des droits de l’homme et la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme.
La Recommandation identifie les mesures spécifiques qui doivent être adoptées et effectivement appuyées par les États membres pour combattre la discrimination, assurer le respect des personnes LGBT, promouvoir la tolérance à leur égard et garantir l’accès des victimes à des recours juridiques. Ces mesures comprennent, entre autres :
- enquêter efficacement, rapidement et de manière impartiale sur les allégations d’infractions pénales et autres incidents pour lesquels l’orientation sexuelle ou l’identité de genre de la victime peut être raisonnablement soupçonnée d’avoir été l’un des motifs de l’auteur.e du crime ;
- prendre des mesures dans les cas de discours de haine ciblant des personnes ;
- garantir la liberté d’association des personnes LGBT+ et soutenir les organisations LGBT+ ;
- abroger toute législation discriminatoire érigeant en infraction pénale les actes sexuels entre adultes consentants de même sexe, y compris toute différence en ce qui concerne l’âge du consentement pour les actes sexuels entre personnes de même sexe et les actes hétérosexuels ;
- mettre en oeuvre des mécanismes de protection contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre dans l’emploi et le travail, tant dans le secteur public que dans le secteur privé ;
- promouvoir la tolérance et le respect mutuels à l’école, indépendamment de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre ;
- encourager le dialogue avec les associations sportives ainsi que les fan-clubs, et les soutenir, en développant des activités de sensibilisation sur la discrimination des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres dans le sport, et en condamnant toute manifestation d’intolérance à leur encontre ;
- protéger les demandeur.se.s d’asile contre les politiques ou pratiques discriminatoires fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.
L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a adopté en 2015 une Résolution sur la discrimination à l’encontre des personnes transgenres en Europe (Résolution 2048/2015)63, qui appelle les États membres à adopter des mesures dans les domaines de la législation et des politiques antidiscriminatoires, de la reconnaissance juridique du genre, du traitement et des soins de santé en cas de conversion sexuelle, de l’information, de la sensibilisation et de la formation. Il convient de mentionner qu’en 2015, Malte a été le premier pays d’Europe à introduire une législation reconnaissant le droit à l’identité de genre. Cela a donné à chaque individu le droit à la reconnaissance de son identité de genre et le droit d’être traité et identifié en fonction de cette identité.
Les Principes de Jogjakarta
Les Principes et obligations des États sur l’application de la législation internationale des droits humains en matière d’orientation sexuelle et d’identité de genre, d’expression du genre et de caractéristiques sexuelles, connus sous le nom de Principes de Jogjakarta, ont été élaborés à Jogjakarta (Indonésie) en 2006 par un groupe d’experts en droits humains issus de diverses régions et origines.
Le document comprend des recommandations adressées à tous les pays, ainsi qu’aux organes de l’ONU, aux institutions nationales des droits humains, aux médias, aux organisations non gouvernementales et autres, pour mettre en oeuvre les normes relatives aux droits humains en ce qui concerne les personnes LGBT+.
Les Principes ont été révisés en 2017 pour inclure 10 nouveaux principes, et sont maintenant connus sous le nom de « Principes de Jogjakarta plus 10 » (PJ+10). Ces nouveaux principes sont notamment le droit à la protection de l’État, le droit à la reconnaissance juridique ou le droit de ne pas être criminalisé et sanctionné sur la base de l’orientation sexuelle, de l’identité sexuelle, de l’expression sexuelle ou des caractéristiques sexuelles.
Bien qu’il ne soit pas juridiquement contraignant, le document PJ+10 a un rôle très important, car il représente « une affirmation des normes juridiques internationales existantes telles qu’elles s’appliquent à toutes les personnes quelles que soient leurs orientations sexuelles, leurs identités de genre, leurs expressions de genre ou leurs caractéristiques sexuelles. Les États doivent se conformer à ces principes à la fois comme une obligation juridique et comme un aspect de leur engagement envers le respect des droits humains universels. »64
60 Lentin, A. (2004). ‘The problem of culture and human rights in the response to racism’, in Titley, G. (Ed.) Resituating Culture. Strasbourg: Les éditions du Conseil de l'Europe. Pour plus d'information voir Lentin, A. (2004). Racism and Anti-Racism in Europe. London: Pluto Press.
61 Extrait de LAMBDA Gay and Lesbian Anti Violence Project (El Paso).
62 Recommandation CM/Rec(2010)5 du Comité des Ministres aux Etats membres sur des mesures visant à combattre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre
63 Résolution 2048 (2015) La discrimination à l’encontre des personnes transgenres en Europe