La violence fondée sur le genre est une violation des droits humains

Il s’agit d’une atteinte acharnée à la dignité humaine, qui prive les victimes de leurs droits humains. Le droit de ne pas être soumis à la violence est un droit fondamental de la personne ; la violence fondée sur le genre nuit à l’estime de soi et au sentiment d’avoir une quelconque valeur. Elle affecte non seulement la santé physique, mais aussi la santé mentale, et peut entraîner des comportements d’automutilation, l’isolement, la dépression, voire des tentatives de suicide.


La violence fondée sur genre menace l’intégrité physique et psychologique de la personne

Toute personne a le droit de se sentir protégée et en sécurité et, en l’absence d’un tel sentiment, sa capacité de fonctionner au sein de la famille, de la communauté et de la société risque d’être compromise, car la réalisation de soi et le développement personnel en sont affectés. La violence fondée sur le genre est un obstacle à la réalisation du bien-être de chaque personne et à son droit à l’épanouissement et au développement personnel.


La violence fondée sur genre est une forme de discrimination

La violence fondée sur le genre est profondément enracinée dans des stéréotypes et des préjugés dommageables à l’égard des femmes ou d’autres personnes qui ne s’intègrent pas dans des sociétés traditionnelles, binaires du point de vue genre ou hétéronormatives. C’est pourquoi cette violence peut avoir pour effet de mettre les femmes et d’autres personnes au ban de la société et de les faire se sentir inférieures ou impuissantes. Dans le cas d’hommes qui ne se conforment pas aux rôles de genre masculins dominants, la violence fondée sur le genre a une fonction de correction. Ainsi, la sévérité de la « punition » infligée à ces hommes qui ne répondent pas aux attentes traditionnelles (qu’ils soient gays, bisexuels ou hétérosexuels) est fonction du danger qu’est censée présenter leur différence pour les hypothèses de genre normalisées et dominantes. Leurs vies risqueraient de contredire l’idée qu’il existe des types de comportement et des rôles sociaux « naturels », tant pour les hommes que pour les femmes.


La violence fondée sur le genre est un obstacle à l’égalité entre les femmes et les hommes

L’égalité entre les femmes et les hommes est essentielle à la protection des droits humains, à la défense de la démocratie et à la préservation de l’État de droit. La violence fondée sur le genre contribue à cultiver une société hétéronormative et perpétue le pouvoir des hommes. L’égalité de genre, d’autre part, implique l’égalité des droits des personnes de tous les genres, ainsi qu’une visibilité et des chances égales pour l’autonomisation, la prise de responsabilités et la participation dans toutes les sphères de la vie publique et privée. Cette égalité implique également l’égalité des femmes et des hommes dans l’accès aux ressources et dans la distribution de ces ressources.


La violence fondée sur le genre n’est pas suffisamment signalée et ses auteur.e.s jouissent souvent de l’impunité

Certaines croyances répandues, du type « ce qui se passe à la maison devrait rester à la maison » ou « ce qui se passe dans la famille ne regarde personne », sont très puissantes. Cela rend difficile la dénonciation de la violence au sein de la famille et risque d’avoir une incidence sur la prestation de services d’aide et de soutien, exposant ainsi la victime de violence à des préjudices plus graves, voire mortels. De plus, la violence réduit très souvent au silence celles et ceux qui en sont victimes. En ne nous élevant pas contre la violence domestique, nous reproduisons les techniques utilisées par les auteur.e.s de violence. Dans un certain nombre de pays, la plupart des types et des formes de violence fondée sur le genre sont illégaux et punissables par la loi, mais il y a des pays qui accusent du retard à cet égard. La Convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe demande d’ériger en infraction les différentes formes de violence fondée sur le genre.


La violence fondée sur le genre affecte chacun.e. d’entre nous

Les enfants élevés dans des familles où une femme est maltraitée sont également victimes de violences (parfois pas physiquement, mais toujours psychologiquement). Les enfants témoins de violences peuvent avoir l’impression qu’un tel comportement est justifié ou « normal » ; en d’autres termes, ils assimilent des normes violentes. Par ailleurs, le fait d’être élevés dans une culture de violence peut nuire à leur développement personnel et à leur capacité de fonctionner dans la société. La violence fondée sur le genre touche les membres de la famille, les ami.e.s et les collègues. Tout le monde peut être la cible de la violence fondée sur le genre.


La violence fondée sur le genre a un coût économique très lourd

La violence fondée sur le genre nécessite la mise à contribution de différents services – médicaux, psychologiques, policiers ou judiciaires – et entraîne la perte de ressources ou d’emploi pour les victimes. Elle met les individus en situation de sous-performance au travail et dans l’éducation, et a un effet négatif sur leur productivité. De nombreuses victimes de violence fondée sur le genre doivent quitter leur domicile et ont besoin d’un lieu où être accueillies, ce qui entraîne parfois leur itinérance. Des services d’hébergement doivent être mis à la disposition de ces personnes et, s’il existe des structures d’accueil pour les femmes maltraitées et leurs enfants dans de nombreux pays d’Europe (mais pas en nombre suffisant), le manque de foyers pour les personnes LGBT+ reste critique