La violence sexiste à l'égard des femmes, commise en ligne et facilitée par les technologies, est une préoccupation grandissante. Elle met en évidence l'urgence de renforcer les protections juridiques, les systèmes de soutien et les initiatives de sensibilisation pour combattre et prévenir efficacement ces formes d'abus. Le Conseil de l'Europe aborde la violence numérique à l'égard des femmes par le biais de la Convention d'Istanbul et de la Recommandation générale n° 1 du GREVIO sur la dimension numérique des violences faites aux femmes, qui fournit des orientations aux États sur la manière de lutter contre les violences sexistes facilitées par les technologies, conformément aux dispositions de la Convention.
Le 11 mars 2025, des partenaires arméniens, dont des représentant·e·s d'organismes publics et d'organisations de la société civile, se sont réuni·e·s à Erevan pour discuter des principales conclusions et recommandations du rapport « Dimension numérique des violences faites aux femmes en Arménie ». Ce rapport met en lumière diverses formes de violence numérique, notamment le cyberharcèlement, le harcèlement en ligne et le partage non consensuel d'images intimes. Il identifie les lacunes des systèmes juridiques et de soutien arménien et propose des recommandations de réformes juridiques, de changements institutionnels et de mesures de renforcement des capacités et de sensibilisation afin de mieux lutter contre les violences faites aux femmes et les violences domestiques.
Un.e représentant·e de la police arménienne, spécialisé·e dans la lutte contre les violences faites aux femmes et les violences domestiques, a souligné l'importance de l'étude: « Cette étude est essentielle pour sensibiliser aux lacunes et aux défis de la lutte contre les violences numériques, tout en fournissant des recommandations pratiques. Il reste encore beaucoup à faire, notamment pour renforcer les cadres législatifs et les capacités techniques, ce qui nécessite une action interinstitutionnelle coordonnée et globale », a-t-il·elle noté.
Des représentant·e·s d'organisations de la société civile ont fait part des difficultés rencontrées pour soutenir les victimes de violences domestiques, également confrontées à des abus numériques. « Le soutien que nous pouvons apporter aux victimes est souvent limité, car cette problématique est complexe et en constante évolution, et il n'existe pas de lignes directrices claires ni de mécanismes de protection. Dans certains cas, les victimes ont contacté les forces de l'ordre, mais les possibilités d'intervention restent limitées. Cette étude constitue une étape importante pour identifier les lacunes et plaider en faveur de mesures juridiques et institutionnelles plus strictes afin d'assurer une meilleure protection et une meilleure prévention.»
Après la présentation, les participant·e·s ont suivi une formation sur les aspects numériques des violences faites aux femmes et aux personnes de genre minoritaire. Ils·elles ont examiné les meilleures pratiques, étudié des études de cas et identifié les principaux défis. Ils·elles ont également présenté des mesures concrètes pour lutter efficacement contre les violences sexistes facilitées par les technologies en Arménie.
Cet événement s'inscrivait dans la deuxième phase du projet du Conseil de l’Europe « Mettre fin à la violence à l'égard des femmes et promouvoir l'égalité des genres en Arménie ». Il vise à poursuivre le soutien et les efforts de l'Arménie pour lutter contre les violences faites aux femmes et promouvoir l'égalité de genre.