Le 29 novembre 2024, des représentant·es de la société civile et des organisations internationales se sont réuni·es pour une réunion de haut niveau intitulée "Leur combat, votre avenir", dédiée à la promotion de la protection et de l’autonomisation des défenseures des droits humains (WHRD) en Géorgie. Organisé à l’occasion de la Journée internationale des défenseures des droits humains, l’événement a mis en lumière le rôle essentiel des WHRD dans la promotion de l’égalité de genre, des droits humains et de la justice sociale dans le pays.
Natalia Voutova, Cheffe du Bureau du Conseil de l'Europe en Géorgie, et Didier Tsegbeuk, Coordinateur Résident des Nations Unies en Géorgie, ont prononcé les discours d'ouverture, rejoints par Bergliot Hovland, Ambassadrice de Norvège en Géorgie, Heidi Grau, Ambassadrice de Suisse en Géorgie et Pavel Herczynski, Ambassadeur de l'Union européenne en Géorgie. Ils et elles ont salué le travail remarquable des défenseures des droits humains géorgiennes, en soulignant l'importance de créer un environnement sûr et favorable à leur action.
Le Défenseur Public adjoint de Géorgie s'est également adressé à l'audience, rappelant la responsabilité et les obligations de l'État de protéger les WHRD et de veiller à ce que leurs contributions soient reconnues et valorisées.
Les défenseures elles-mêmes ont partagé leurs expériences, abordant les défis auxquels elles sont confrontées dans le contexte actuel, les solutions possibles et la nécessité de solidarité entre défenseures. Elles ont souligné l’importance du soutien mutuel et de l’élaboration de stratégies pour faire face aux risques, notamment l’épuisement professionnel. « Je crois que nous avons besoin de plus de défenseures des droits humains - de nouvelles personnes dans le domaine pour se renforcer, se soutenir et partager le travail ensemble. Les programmes anti-burnout, tels que le conseil psychologique et le soutien entre pairs, sont essentiels dans le climat actuel », a déclaré Esma Gumberidze, une défenseure des droits humains géorgienne.
Les discussions ont porté sur les contextes global et local des défenseures des droits humains, et notamment sur la Résolution de l’APCE relative à la protection de ces défenseures en Europe. Giorgio Loddo, secrétaire de la Commission sur l’égalité et la non-discrimination de l’APCE, a souligné que cette résolution réaffirme le rôle crucial des WHRD dans la promotion de l’égalité de genre et la protection des droits humains, y compris ceux des divers groupes minoritaires, face à des défis croissants tels que la réduction de l’espace civique, les menaces ciblées et le harcèlement en ligne et hors ligne.
Les intervenant·es ont attiré l’attention sur une tendance mondiale préoccupante: l’intensification des efforts visant à réduire au silence le mouvement des femmes et celles qui luttent pour l’égalité de genre. Il a été souligné que ces attaques proviennent souvent de diverses sources, notamment des mouvements anti-genre, des régimes autoritaires, des institutions religieuses patriarcales, des leaders communautaires et des groupes d’extrême droite. Malgré ces défis, les participant·es à la réunion ont partagé des exemples de stratégies ou de programmes réussis ayant soutenu les défenseures des droits humains dans des contextes marqués par un autoritarisme croissant et la diminution de l’espace civique.
Comme l’a souligné l’une des participantes, Hurie Abashidze, cofondatrice de Solidarity Community: «Être une défenseure des droits des femmes signifie faire face à de nombreux obstacles et à une forte résistance. Pourtant, cela implique également de partager des histoires méconnues avec le public, d’inspirer et d’autonomiser d’autres femmes, et de nourrir l’espoir qu’ensemble, le changement est possible.»
Cette réunion de haut niveau a été organisée en partenariat avec le Groupe thématique sur le genre et soutenue par le Gouvernement de Norvège, dans le cadre de la campagne des 16 Jours d'activisme contre la violence fondée sur le genre. L'événement s'inscrivait dans le cadre du projet d'ONU Femmes «Bonne gouvernance pour l'égalité de genre en Géorgie» et du projet du Conseil de l'Europe «Renforcer l'égalité de genre et mettre en œuvre les recommandations du GREVIO pour lutter contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique en Géorgie». Le projet fait partie du Plan d’Action du Conseil de l’Europe pour la Géorgie 2024-2027.