Retour Déclaration de Marin Mrčela, Président du Groupe d'Etats contre la Corruption, à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption, le 9 décembre 2014

"Rarement un jour ne passe sans qu’un scandale de corruption ne fasse les gros titres des journaux dans un de nos 49 états membres. Les citoyens ordinaires de nos anciennes et désormais plus si jeunes démocraties sont souvent confrontés à la corruption dans leur vie quotidienne, sont les victimes de trafic d’influence et d’abus de pouvoir dans leurs contacts avec les services publics, y compris les professionnels de santé et d’éducation, et même les juges et les procureurs.

Dans le même temps, les institutions mises en place pour lutter contre la corruption font souvent face à un manque de ressources, à des obstacles juridiques les empêchant de faire leur travail correctement, ou même à l’ingérence politique lorsqu'il s’agit d’affaires très médiatisées.

Lorsque les politiciens vers lesquels nous nous tournons pour diriger ne manifestent qu’un intérêt de pure forme à la lutte contre la corruption, notamment dans leurs propres rangs, la démocratie vacille. Certains pourraient penser qu’il s’agit d’une affirmation trop péremptoire, mais n’est pas le cas. Les résultats des évaluations du GRECO montrent que nous avons de bonnes raisons de tirer la sonnette d'alarme. Ce que nos évaluations actuelles des pays nous apprennent est que le renforcement de l'intégrité des parlementaires (et aussi des juges et procureurs) est indispensable.

Bien sûr, certains de nos Etats membres ne rencontrent pas de problème dans ces secteurs ni avec la gouvernance de manière générale, et je suis heureux de dire que le travail des 49 pays du GRECO a le plus souvent eu un impact significatif dans ces domaines. Cela dit, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur le fait que, dans plusieurs Etats membres du GRECO, ainsi que dans de nombreuses autres parties du monde, les gens ont pris la rue pour protester avec véhémence contre la corruption et la mauvaise gouvernance. Bien trop souvent, les partis politiques obtiennent de faibles scores dans les très médiatisés indices de confiance du public et sont considérés comme étant «tous pourris».

Les citoyens continueront certainement à dénoncer la corruption, le trafic d'influence et les autres pratiques déplorables de ceux qui sont supposés gérer de façon responsable les affaires publiques et civiles, et promouvoir et protéger le bien commun.

La communauté anti-corruption doit souligner de manière plus affirmée la nécessité d'une volonté politique plus forte pour apporter des progrès durables. Promesses de morale et d'éthique ne sont pas suffisantes. Le 9 décembre est une bonne occasion de nous rappeler cette vérité fondamentale."

Srasbourg 8 décembre 2014
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