En 1999, les Ministres de l'Education de l'Europe du Sud-Est (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Grèce, Roumanie, Slovénie, "l'ex-République Yougoslave de Macédoine, et la Turquie; plus l'Autriche et la Hongrie, respectivement en tant qu'initiateur du Processus de Graz et vice-président d'un groupe de travail du Pacte de Stabilité) assistaient à une première conférence informelle à Strasbourg et réaffirmait l'importance des travaux du Conseil de l'Europe en matière d'enseignement de l'histoire pour les pays de la région.
 

Extraits

Au lendemain des conflits meurtriers sur le territoire de l'ex-Yougoslavie, tous les pays de la région s’accordent pour estimer que leur stabilité, parallèlement à l’avènement de la démocratie et au développement économique, passe par une politique de l’éducation basée sur la connaissance mutuelle, le respect d’autrui, la tolérance et les droits de l’homme. Mais les réformes éducatives sont souvent difficiles à mettre en place, et doivent tenir compte de la complexité comme des spécificités de la région pour parvenir à leurs buts. Fort d’un savoir-faire dans le domaine éducatif accumulé depuis sa création, le Conseil de l’Europe a joint l'initiative pour un Pacte de Stabilité pour l’Europe du Sud-Est pour aider ces pays à reconstruire leurs systèmes éducatifs sur de nouvelles bases, et participe aussi à de nombreux processus internationaux concourant aux mêmes objectifs […] Après cette guerre, la nécessaire intensification des efforts au profit d’une éducation ouverte sur le pluralisme et le dialogue face à la haine et aux affrontements légitima l’idée de «renforcer» le processus de Graz par de nouvelles missions et des moyens accrus. La réunion de Sofia préconisa notamment d’intégrer l’histoire et l’enseignement de l’histoire, mais aussi l’éducation et la formation des enseignants, l’éducation à la citoyenneté démocratique, la gestion de la diversité culturelle et l’organisation de l’enseignement supérieur dans ce plan d’action pour l’éducation […]
 

Dépasser les clichés, aplanir les controverses

Longtemps figée dans des manuels d’un autre âge, entachée de clichés chauvins ou agressifs et dispensée sans aucun esprit critique, l’histoire enseignée dans les écoles a trop souvent été le ferment d’un nationalisme étroit prompt à entretenir les haines plutôt qu’à stimuler les rencontres et les dialogues entre les peuples. Entamée en Europe occidentale dès la fin de la 2e guerre mondiale, notamment sous l’égide du Conseil de l’Europe, la révision des manuels et des programmes d’histoire a permis d’atténuer les vieux antagonismes entre les pays et de dissiper les malentendus et les préjugés qui nourrissaient les hostilités «séculaires». Aujourd’hui, l’Europe du Sud-Est a autant besoin de «désarmer l’histoire» que les protagonistes du dernier conflit mondial au lendemain de 1945, et tous les ministres s’accordent pour que l’enseignement de l’histoire «constitue enfin un trait d’union et non plus une arme".
 

Déclaration finale

 

Réflexions à partir des débats, des expériences et des besoins