Contexte
À partir de l’âge de 9 ans, Y a vécu dans un foyer pour enfants handicapés mentaux. Une nuit, elle a été réveillée par le beau-fils du directeur de l’établissement (qui vivait dans les locaux, sans y être employé). L’homme a contraint Y à le suivre dans sa chambre pour la déshabiller et pour avoir des relations sexuelles avec elle.
Le père d’Y s’est rendu au poste de police local pour demander que des poursuites soient engagées contre l’agresseur de sa fille. Cependant, les autorités ont refusé d’émettre un acte d’accusation. Selon le droit néerlandais, les procédures pénales ne peuvent être entamées que si elles sont demandées par la victime alléguée.
Tout le monde reconnaissait qu’Y était incapable de déclencher elle-même des poursuites. Cependant, les tribunaux néerlandais ont estimé que son père ne pouvait engager la procédure en son nom. Il y avait là une lacune de la loi, si bien qu’aucune procédure pénale ne pouvait être entamée, puisque la victime n’en avait pas eu elle-même l’initiative.
Le père d’Y a soutenu qu’il fallait pouvoir obtenir justice pour une agression sexuelle.