La mairie de Barcelone a présenté son plan municipal de lutte contre l’islamophobie, une mesure originale de la municipalité espagnole qui vise à garantir la cohésion sociale et à protéger les droits humains. Le document a été examiné et approuvé dans le cadre d’un processus impliquant 80 personnes, notamment des experts des droits humains et de la discrimination, des agents municipaux spécialisés, des organismes sociaux et des associations de la communauté musulmane. Le plan, qui prévoit 28 mesures et dispose d’un budget de plus de 100 000 euros, a pour objectif de venir en aide aux victimes les plus vulnérables – les femmes. Dans la province de Barcelone, les signalements de crimes de haine ont progressé de 19 % en 2015 par rapport à 2014 et de 40 % par rapport à 2013.
Jeunes filles rejetées par leur milieu social dès lors qu’elles décident de porter le voile, difficultés pour ouvrir des centres de prière, insultes dans les transports publics, jeunes barbus qui ne trouvent pas de postes universitaires, etc. sont les cas de discrimination et d’islamophobie les plus courants à Barcelone.
En règle générale, il n’y a pas d’agression physique, bien que quelques cas aient été signalés ; de ce fait, les principaux objectifs du plan portent sur la prévention, la sensibilisation et la promotion de l’interculturalité et de la cohésion sociale.
Le Bureau de lutte contre la discrimination est appelé à devenir le principal service géré par la municipalité pour permettre aux citoyens et aux organisations de signaler les crimes et discours de haine et de recevoir des informations, des formations et des conseils sur les crimes et le discours de haine. Le service municipal recueillera des données qui lui permettront de se faire une meilleure idée de la situation, d’activer des mécanismes de signalement officiel des crimes et discours de haine et d’engager des poursuites dans les cas graves.
Un Observatoire des crimes et du discours de haine sera en outre créé et des formations organisées à l’intention des agents municipaux, dont les policiers municipaux. D’autres mesures visent à encourager les écoles à célébrer la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.
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