Concept
Le concept de bien commun est tiré du terme juridique anglais désignant les terres communales et renvoie traditionnellement aux ressources partagées détenues en commun. Les biens communs s'entendent généralement comme des ressources matérielles que les communautés gèrent dans l'intérêt collectif et individuel, mais peuvent faire référence à la fois à des ressources matérielles et immatérielles.
Le 17 mars 2020, la municipalité de Turin a approuvé une résolution considérant les connaissances, les actions, et les bonnes pratiques contre le racisme comme un bien commun immatériel. Avec cette résolution, la ville s'est lancée dans un voyage au potentiel non négligeable en matière de prévention de toute forme de racisme, et notamment la discrimination systémique.
Le point de départ
Cette initiative est basée sur la règlementation sur les biens communs urbains approuvée par le conseil municipal le 11 janvier 2016, telle que révisée en 2019 pour inclure les biens communs immatériels. Elle établit des formes de coopération entre le peuple et la collectivité locale pour le soin, la gestion partagée, et la régénération des biens communs urbains.
Elle définit les biens communs urbains comme des biens tangibles, intangibles et numériques, que la population et l'administration reconnaissent comme contribuant à l'exercice des droits fondamentaux de la personne, au bien-être individuel et collectif, et à l'intérêt des générations futures.
Le voyage
L'objectif initial du voyage est de développer un pacte de collaboration pour le soin, la gestion partagée et la régénération de ce bien commun urbain. Une consultation publique a d'abord lieu afin de recueillir des idées et des propositions qui pourraient figurer dans le pacte. Un appel à propositions ouvert a été publié pour appuyer un processus de cocréation du pacte.
Cet appel ouvert identifie le but du pacte comme étant de « consolider, améliorer, promouvoir et étendre » ce bien commun urbain. Il servira de base pour coordonner les efforts de la municipalité et des signataires sur la question de la lutte contre le racisme. Il identifiera les priorités sur lesquelles il faut travailler et les investissements à faire.
Le futur
Les détails du pacte et les engagements réciproques en jeu restent à définir. Soixante entités ont voulu prendre part au pacte jusqu'à présent, et notamment des associations, des syndicats, des musées/institutions, des réseaux, des commissions informelles, et des particuliers. Une fois achevé, ce pacte sera signé par les entités qui conviennent de collaborer sur sa mise en œuvre sous forme de cogestion de la question.
Le pacte est un acte officiel qui engage les parties et dont on ne peut faire abstraction. Comme le prévoit la résolution de la ville, il ne peut être abrogé que par une autre résolution.