Retour Le Comité sur l’anti-discrimination et l’inclusion propose aux États européens des outils pratiques pour recueillir les bienfaits de l’intégration des migrants

Le Comité sur l’anti-discrimination et l’inclusion propose aux États européens des outils pratiques pour recueillir les bienfaits de l’intégration des migrants

De bonnes stratégies d’intégration interculturelle, bien conçues et bien mises en oeuvre, sont essentielles pour renforcer la résilience et la cohésion des sociétés européennes et bâtir un socle solide pour l’inclusion de toutes et tous, y compris des personnes migrantes arrivant en Europe. Le Comité directeur sur l’anti-discrimination, la diversité et l’inclusion du Conseil de l’Europe (CDADI) a d’adopté deux documents pratiques afin d’aider les États à amener les décideuses et décideurs, les responsables publics et la population générale à percevoir la diversité non pas comme une menace, mais comme un atout collectif qui a des retombées positives, non seulement pour les personnes migrantes, mais pour la société dans son ensemble.

Garantir l’égalité, valoriser la diversité, favoriser une interaction interculturelle significative et promouvoir une citoyenneté active sont les principes fondamentaux du modèle d’intégration interculturelle du Conseil de l’Europe. Ce modèle, qui envisage l’interaction interculturelle comme un moyen de créer des ponts entre des individus et des communautés pluriels, part du postulat selon lequel « l’intégration est le résultat d’un processus bidirectionnel ». 

Plusieurs études l’ont constaté, la diversité ethnique et religieuse au niveau local et national va de pair avec une amélioration du bien-être économique et social. Cela étant, les apports de la diversité ne sont pas automatiques. Ils supposent qu’elle s’accompagne de politiques spécifiques qui soient capables de rendre la société vraiment inclusive tout en gérant les conflits qui pourraient menacer la cohésion de la collectivité. 

Le Programme de renforcement des capacités et outils pour l’intégration des personnes migrantes et le Manuel sur la conception de formations à la compétence interculturelle élaborés par le CDADI font suite à l’adoption, en avril de cette année, de la Recommandation CM/Rec(2022)10, « Politiques et gouvernance multiniveaux pour l’intégration interculturelle ». Ces documents constituent une contribution importante à l’élaboration des politiques et actions spécifiques en faveur de l’inclusion. Ainsi, ils renforcent la capacité des États membres à mettre en œuvre les normes du Conseil de l’Europe dans ce domaine.

Tout en reconnaissant qu’il n’existe pas de solution universelle, le programme de renforcement des capacités ambitionne d’encourager l’élaboration et l’adoption par les États membres de stratégies d’intégration interculturelle nationales qui associent les institutions étatiques, les collectivités locales et régionales, et la société civile. Ces stratégies ne se contentent pas de cataloguer les personnes migrantes : elles montrent comment les individus peuvent contribuer au bien-être de la société tout entière, tout en prêtant une attention particulière aux groupes susceptibles d’être davantage exposés à la discrimination multiple, comme les femmes migrantes, les enfants, les jeunes et les personnes LGBTI.

Disposer dans l’administration d’un personnel formé à la compétence interculturelle devient une nécessité plus cruciale encore, dans le contexte géopolitique, sanitaire et climatique actuel, souligne le CDADI. Cela dit, les membres de l’administration, tout particulièrement dans les équipes monoculturelles, ne sont pas toujours préparés à répondre aux besoins et aux demandes d’une population caractérisée par la diversité ; ils peuvent parfois opposer une certaine résistance au changement et manquer de formation sur les plans technique et surtout politique.

Le manuel sur la conception de formations à la compétence interculturelle vise à surmonter ces obstacles. Il s’attache tout particulièrement à transmettre aux participant-e-s les valeurs de l’intégration interculturelle et à les diffuser plus largement. Il leur enseigne aussi à mieux lutter contre les préjugés et les stéréotypes et à repérer et à combattre la discrimination multiple. Le manuel s’interroge également sur les moyens d’encourager la communication inclusive, donne aux formatrices et formateurs des conseils pratiques sur la manière de créer une ambiance stimulante et « sans jugement », et propose des exemples de quiz et des exercices.

Strasbourg, France 6 décembre 2022
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