« Il y a des liens entre les migrants, le crime et la radicalisation » ; « Les migrants ne vivent que grâce aux aides de l’État » ; « Les enfants étrangers n’apportent que des problèmes dans les écoles » … Voici quelques-unes des rumeurs qui circulent sur les migrants. La campagne intitulée « N’alimentez pas la rumeur » vise à combattre les stéréotypes, les préjugés et les comportements discriminatoires envers les migrants et les villes/pays dans lesquel(le)s ils vivent, et à diffuser des informations exactes sur la migration et la diversité culturelle.
Une stratégie de communication virale, soutenue par des agents formés à la lutte contre la discrimination et par un réseau spécialement constitué à cette fin, a été lancée et donne de bons résultats. On observe ainsi déjà une attitude plus positive des Portugais « de souche » envers les migrants, par exemple. À Amadora, la campagne fait désormais partie du Plan municipal pour l’intégration des migrants.
75 organisations ont participé à la mise en œuvre de ce projet qui a permis de sensibiliser environ 2 500 personnes, principalement par le biais des activités suivantes :
- l’inventaire des rumeurs circulant au niveau local ;
- la formation d’agents « anti-rumeurs », élaboration d’un « Guide à l’usage des agents anti-rumeurs » ;
- des ateliers de sensibilisation ;
- des activités et débats menés par les enseignants avec les élèves, dans cinq établissements scolaires ;
- des activités éducatives, culturelles et sportives (expositions, pièces de théâtre, spectacles) ;
- une stratégie de communication virale diffusée par le biais de Facebook, d’un site internet officiel, de plusieurs brochures, de cartes postales distribuées dans la rue, de banderoles, de badges, de vidéos (1- Vidéo de présentation ; 2- Vidéo « mémoire » (ou résumé) du projet ; 3- Vidéo « Zoom sur les habitants », qui contient des témoignages d’habitants d’Amadora de différentes nationalités) et d’autres matériels, qui ont été essentiels pour véhiculer le message de la campagne, produisant un effet boule de neige.
Les apports de cette pratique
- Sensibilisation aux conséquences de la propagation à grande échelle de propos infondés sur les migrants et sur la ville elle-même ;
- Mise en avant, par le biais de la stratégie de communication de la ville, du potentiel offert par sa diversité ethnique et culturelle.
En 2017, la campagne « N’alimentez pas la rumeur » a reçu le label ville Bonne pratique URBACT ; elle répondait en effet aux critères d’évaluation du Programme URBACT, et son thème est tout à fait pertinent pour les villes européennes. Il est relié au pilier « Inclusion des migrants et des réfugiés » de l’Agenda urbain de l’UE.
En outre, la campagne respecte fidèlement les principes URBACT de l’intégration et de la participation. En soutenant cette initiative, dont l’efficacité a été prouvée par des évaluations ex ante et ex post, la ville a participé aux programmes URBACT II et URBACT III, acquérant ainsi une certaine expérience en la matière. En outre, cette initiative est transférable car elle est axée sur des mesures souples, qui peuvent être adaptées à d’autres contextes.
Chiffres clés
Date de début : 2014
Date de fin : Le projet intitulé « La communication aux fins de l’intégration » (C4I) a pris fin en 2015, mais la campagne « N’alimentez pas la rumeur » est désormais menée dans le cadre de la stratégie municipale (Plan municipal pour l’intégration des migrants).
Budget : 71 300€
Une équipe de chercheurs (du Centre de recherche et d’action sociale de Lisbonne, ou CIS-IUL – ISCTE-IUL) a analysé les attitudes des habitants et travailleurs d’Amadora envers les migrants qui vivent, étudient et/ou travaillent dans la ville. L’étude a été menée en deux étapes : 1) avant le lancement de la campagne ; et 2) après la conduite des activités et la tenue des manifestations. Les résultats de ces travaux ont été intégrés à l’évaluation plus large effectuée par le Conseil de l’Europe en tant que co-instigateur du projet C4I.
La campagne « N’alimentez pas la rumeur » a été mise au point par la ville, en coopération avec 75 organisations membres du Réseau social d’Amadora, dont des associations de/pour les migrants, ainsi que des organisations travaillant dans le domaine de l’éducation, du développement social, du sport, de la culture et de la sécurité. Elle a aussi réuni des décideurs, des acteurs de la société civile et des représentants de différents niveaux de gouvernement (local, national et européen).
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