Reggio Emilia a investi dans un vaste service global pour tenter de gérer l'incidence locale de la crise des réfugiés : le programme national SPRAR (Sistema di protezione per richiedenti asilo e Rifugiati), système de protection des réfugiés et des demandeurs d'asile.
Pour accueillir les nouveaux arrivants, la ville applique une approche interculturelle en deux étapes : la première traite des questions élémentaires concernant, notamment, l'identification, la certification et les premiers soins ; la seconde étape offre des services liés à la langue, aux compétences professionnelles, aux besoins familiaux de chaque individu. Les personnes présentent des besoins très spécifiques qu’il faut d’abord traiter puis canaliser dans la vie courante. En général, ils ne disposent que de six mois pour prouver qui ils sont et ce qu'ils peuvent faire. Ils doivent apprendre une nouvelle langue alors que, parallèlement, ils suivent peut-être un traitement pour soigner des traumatismes. Le service s’occupe de l'emploi, de la formation et du logement, insistant sur l’atout que représentent les nouveaux arrivants pour la vie sociale du quartier où ils s’établissent.
À Reggio, les demandeurs d’asile n’ont pas la même origine géographique que ceux du reste de l’Italie. Peu viennent de Syrie. En 2009, Reggio pouvait accueillir 15 demandeurs d’asile, contre 48 aujourd’hui. Les actions privilégient les questions d’ordre juridique, sanitaire, psychologique et linguistique, mais aussi l’emploi et le logement. La plupart des personnes vivent en appartement dans de petites communautés où il est plus facile de s’intégrer. Chaque placement est régi par un accord général avec l'ONG qui va se charger de la démarche. Chaque personne obtient une aide personnalisée, dont dix heures de formation linguistique hebdomadaires. Elle bénéficie ensuite d’une formation professionnelle ou d’un stage, SPRAR se chargeant de la méthodologie pour chaque personne. La première phase d'un stage (avant même l’obtention officielle du statut de réfugié) consiste à comprendre comment se présenter à un employeur. Fournir en emploi simple permet au « réfugié » de mieux comprendre comment il peut se débrouiller face aux structures et aux conditions sociales en place. Est également prévue une évaluation du niveau d’alphabétisation.