Le Système de protection pour les demandeurs d’asile et les réfugiés (SPRAR), créé par la loi n° 189/2002, s’appuie sur un réseau d’institutions locales qui mettent en œuvre les projets d’accueil des migrants forcés en coopération avec des organisations du monde associatif. Ce système prévoit un « accueil intégré » qui va au-delà de la simple distribution de nourriture et de logements, puisqu’il englobe des services d’accompagnement juridique et social et une aide aux migrants forcés destinés à leur faire retrouver une certaine autonomie.
Dans le cadre d’une action expérimentale d’innovation sociale ayant pour objectif de renforcer la capacité de résilience et d’accueil de la population locale, menée au titre du projet SPRAR « ERA DOMANI - COMUNE FERMO » (« C’était demain - Commune de Fermo »), certains des migrants accueillis ont la possibilité d’achever leur propre processus d’intégration sociale en passant une partie de leur séjour dans des familles italiennes.
L’objectif est de dépasser le modèle d’intégration reposant sur l’idée de concurrence pour tendre vers un processus participatif et inclusif dans lequel la population locale participe directement. Ce type d’innovation sociale est mené à titre expérimental dans cinq communes italiennes uniquement, dont celle de Fermo.
Les ménages qui manifestent le souhait d’accueillir des migrants reçoivent une formation et un soutien avant et pendant la période d’accueil. Les critères de sélection sont une forte motivation et la mise à disposition d’un logement adapté (chambre individuelle) garantissant un minimum d’intimité à la personne hébergée.
Le placement dans la famille d’accueil ne peut avoir lieu qu’une fois la procédure d’accueil officielle achevée dans le cadre du projet SPRAR. Les familles hébergent les migrants pendant 6 à 9 mois.
Les retombées attendues pour les migrants sont une plus grande autonomie et une meilleure estime de soi, qui peuvent avoir par la suite une incidence positive sur l’épanouissement personnel, le respect des règles générales et la recherche d’emploi.
Les familles devraient quant à elles ressortir de cette expérience sensibilisées à la condition et à la culture des migrants et prêtes à enclencher un processus de déconstruction des stéréotypes par le biais d’un engagement civique fort. Le fait de partager un même environnement social amène en outre les familles locales et les migrants à participer aux mêmes activités, et donc à partager des objectifs communs et à mutualiser leurs compétences.
Des entretiens individuels et réunions de groupe sont planifiés pour évaluer les résultats de l’action. Concernant les entretiens individuels : des réunions sont fixées avec le/a coordinateur/trice et le/a psychologue, auxquelles prennent part la famille et le migrant, ensemble ou séparément. Il y en a cinq, réparties sur une période d’accueil de six mois : réunion initiale, réunion finale, et trois réunions intermédiaires. Concernant les réunions de groupe : il s’agit de réunions qui donnent l’occasion aux familles seules ou aux migrants de soulever des problèmes et de promouvoir le partage de bonnes pratiques telles que des outils destinés à surmonter les malentendus interculturels qui surviennent au quotidien.
L’action a été mise en œuvre grâce à un partenariat avec la commune de Fermo et les associations de résidents migrants.