Melitopol est une ville de la région d’Azov où, depuis plus de 225 ans, minorités ethno-religieuses et nationales cohabitent en harmonie. Aujourd’hui, elle accueille plus de 158 000 habitants, appartenant à 93 groupes ethniques et religieux.
À l’initiative de l’ONG « Démocratie par la culture », en 2008, Melitopol a réalisé une étude représentative sur le rôle de l’environnement multiculturel pour influencer la tolérance interethnique parmi les jeunes de Melitopol. L’étude a fait apparaître différents modes de formation et de manifestation de la tolérance (ou de l’intolérance) envers les personnes issues d’autres milieux culturels, mais aussi les valeurs et les attitudes des jeunes. L’étude était basée sur l’« échelle de distance sociale » de Bogardus (telle que modernisée et adaptée par des sociologues ukrainiens). Elle a permis d’analyser les attitudes en termes d’identité, d’ouverture et de tolérance vis-à-vis des étrangers. Les personnes interrogées étaient invitées à dire si elles accepteraient des étrangers…
- … comme membres de la famille
- … comme amis proches
- … comme voisins
- … comme groupe séparé dans le pays
- … comme citoyens à part entière
- … comme touristes
- … ou pas du tout
Les résultats ont alimenté la stratégie Melitopol 2020, qui a pris en compte non seulement les idées d’experts mais aussi celles des habitants. D’après les réponses aux questionnaires adressés à 10 groupes cibles et à plus de 12 000 personnes, un quart de la population considère l’inter-culturalité comme l’un des principaux atouts de Melitopol par rapport à d’autres villes ukrainiennes. Pour 62 % des habitants, le profil interculturel de Melitopol favorise une culture de tolérance, 20 % des personnes interrogées voulant la symboliser à travers la construction d’un parc interculturel de culture et loisirs.
Le laboratoire de recherches sociologiques de l’université pédagogique de Melitopol a ensuite testé des méthodes de mesure de la compétence culturelle (en s’appuyant sur les idées de G. Hofstede et sur les expériences des sociologues ukrainiens N. Kostenko et L. Skokova). Cette opération a consisté à analyser l’interaction de quatre composantes – motivation (intérêt, confiance et désir de s’adapter à différentes cultures) ; compétences cognitives (compréhension des questions et des différences interculturelles) ; compétences métacognitives (compréhension stratégique de la diversité et de l’expérience culturelles) ; et comportement (adaptation des actions verbales et non verbales à la situation interactionnelle de différentes cultures) – dans une multiplicité de situations interculturelles.
L’université de Melitopol invite d’autres villes et institutions à coopérer par des études analytiques comparatives et à proposer des recommandations pratiques en vue de l’élaboration de politiques.