Au total, 57 organismes sociaux de la capitale de l’Aragon, y compris des associations de migrants, de Roms, de jeunes, de consommateurs et de riverains, des partis politiques, des syndicats, des organisations et des associations professionnelles travaillant dans des domaines tels que l’intervention sociale, la santé, l’éducation et la coopération en matière de développement durable, ont rejoint à ce jour l’Alliance anti-rumeurs, une initiative promue par la Maison des Cultures de la ville de Saragosse dans le but d’œuvrer pour une cité interculturelle où la cohabitation prévaut sur les rumeurs racistes et xénophobes.

Le 6 novembre, le maire de Saragosse, Pedro Santisteve, a reçu des représentants de tous les groupes ayant participé à la création des « espaces sans rumeurs », ces lieux publics ou privés situés dans la ville, utilisés tous les jours ou à titre exceptionnel, tels que des espaces de travail, des sièges sociaux ou des ressources utilisées par les habitants de Saragosse. Ces endroits développeront activement une communication positive sur la diversité sociale, ethnique ou culturelle et une bannière sera affichée à la fois dans un espace physique visible et dans un espace numérique et/ou sur les réseaux sociaux de chaque organisation.

Les entités signataires se sont également engagées à accepter les valeurs et les objectifs de la Stratégie anti-rumeurs de la ville de Saragosse, et appliqueront ses principes. En outre, elles formeront des agents anti-rumeurs parmi leurs professionnels, volontaires ou partenaires, qui feront alors partie du réseau des agents anti-rumeurs et seront chargés d’agir en tant que tel au sein de leur organisation.

Pour le maire, il s’agit là d’une étape supplémentaire dans la lutte contre le discours de haine et le racisme qui progressent partout dans le monde. « Les villes doivent être en première ligne de la défense des droits de l’homme ; nous devons être des lieux où se forment des réseaux de solidarité et où la diversité est considérée comme un atout ».

Cette mesure entre dans le cadre de la Stratégie anti-rumeurs de la ville de Saragosse. Cette stratégie repose sur le principe selon lequel les rumeurs sont associées aux préjugés et aux stéréotypes, dont beaucoup sont générés par l’ignorance et le manque de compréhension mutuelle qui influent sur les comportements. Les rumeurs peuvent entraîner un manque d’interaction, la méfiance, l’isolement, le rejet et la discrimination. Pour cette raison, la stratégie s’attèle à démonter ces idées reçues, à accroître la visibilité de la diversité de manière positive et à faciliter l’interaction entre les citoyens de divers milieux, cultures et nationalités.

Ces derniers mois, la Maison des Cultures a mené différentes actions et établi des supports de travail (tels que la cartographie des rumeurs et un manuel contenant des données objectives qui les alimentent et les contredisent), des modules de formation pour les agents anti-rumeurs, des boîtes à outils et des campagnes de sensibilisation visant à informer tous les citoyens de la stratégie.

L’une des pierres angulaires de cette action est la formation des agents anti-rumeurs. Elle a été suivie par plus de 70 personnes qui disposent à présent de la boîte à outils pour travailler sur l’empathie et le développement de l’esprit critique. Le Manuel anti-rumeurs est actuellement en cours de révision et d’actualisation dans le but d’intégrer de nouveaux stéréotypes sur les Roms et les réfugiés.

Dans le cadre de la Stratégie, Zaragoza Activa organisera également le 15 décembre une journée portes ouvertes sur le thème de la diffusion des fausses informations et des rumeurs sur les réseaux sociaux, à l’intention de tous les citoyens. Cette journée sera marquée par la présence de Maldito Bulo, membre des réseaux Stop Rumors (Andalousie) et RECI (réseau espagnol des Cités interculturelles), entre autres intervenants.