Comment les politiques d'intégration inclusive des villes peuvent-elles contribuer à une meilleure gestion de la migration au niveau national ? L'intégration inclusive consiste à assurer à la fois un cadre pour l'égalité des droits, des responsabilités et des opportunités, et à favoriser l'interaction interculturelle, la compréhension et la participation. Le premier principe est principalement la tâche des autorités nationales; le second s'appuie sur les villes. Pour une intégration inclusive, les deux niveaux de gouvernance doivent coopérer.

Cependant des politiques locales et nationales peuvent aller dans des directions différentes et adresser des priorités différentes. De nos jours, les politiques nationales d'intégration en Europe deviennent plus restrictives alors que les politiques locales sont généralement plus inclusives, favorisant une situation qui rend particulièrement difficile la conception et la mise en œuvre de politiques efficaces garantissant les droits de l'homme, l'égalité et la non-discrimination, et en même temps libérer le potentiel de la diversité pour le développement de sociétés cohésives. Il est donc essentiel de mettre en place un dialogue constructif et continu entre les autorités locales et nationales, de construire des politiques cohérentes et une gouvernance efficace à plusieurs niveaux de l'intégration et de la gestion de la diversité, avec une vision à long terme.

C'est la conclusion principale de la première session internationale du « Laboratoire politique » pour l'intégration inclusive, une initiative lancée par le programme des Cités interculturelles pour assurer la cohérence et la complémentarité des politiques dans le domaine de l'intégration inclusive et de la gestion de la diversité. l'innovation et les bonnes pratiques du niveau local aux niveaux régional et national dans les domaines de compétence partagés par les différents niveaux de gouvernance.

La mise en place d'un cadre pour un objectif aussi ambitieux n'est pas une tâche facile, mais il y a des exemples de pays qui ont trouvé la clé du succès et qui pourraient en inspirer d'autres. En outre, la recherche a démontré que les pays où les politiques d'intégration sont coordonnées entre les niveaux national et local ont de meilleurs résultats d'intégration et donc plus de cohésion communautaire, plus de confiance dans les institutions démocratiques, plus de développement socio-économique et moins de populisme et moins de radicalisme politique et religieux. Il est donc nécessaire de réfléchir et d'approfondir les liens entre les niveaux central et local pour combler le fossé de la communication et de la coopération.

La première session du « Laboratoire politique     » a conclu que, pour qu'un dialogue significatif puisse avoir lieu, tous les ministères concernés et les autorités publiques locales devraient être impliqués et encouragés à prendre les devants, en s'engageant à : renforcer les normes de droits humains et d'antidiscrimination, en paroles et en actes ; travailler ensemble pour renforcer un programme de diversité inclusif, en créant des partenariats et de la solidarité à travers un leadership fort basé sur la valeur, en établissant un lien entre l'agenda local, national et international; aligner les priorités et concevoir et adopter des plans d'action cohérents; construire des infrastructures d'inclusion et de compétence interculturelle pour responsabiliser les personnes et les institutions.

Le Conseil de l'Europe a été identifié par les participants comme l'organe qui pourrait agir comme intermédiaire pour un tel processus d'apprentissage, encourageant les pouvoirs publics à tous les niveaux à considérer les droits de l'homme et leurs engagements comme un moteur stratégique des politiques d'intégration, s’assurant que les perspectives tirées de politiques réussies des villes et des États contribuent à consolider des sociétés plus inclusives et durables.